Vendredi 26 décembre 2014, lendemain du jour où les peuples recevront la bonne nouvelle de la naissance du Christ sauveur, le président de la République, Dr Yayi Boni sera face à la Représentation nationale. Le patron de l’Exécutif y sera, non pas pour répondre à une interpellation des députés, mais pour sacrifier à une tradition conformément à l’Article 72 de la Constitution. C’est l’une des rares fois que le chef de l’Etat se hâte pour aller faire cet exercice, qui en réalité est un discours bilan des réalisations du gouvernement sur l’année. A ce titre, la présence précipitée de Yayi Boni au Palais des Gouverneurs plusieurs jours avant la fin de l’année, pourrait s’interpréter comme de l’auto satisfaction. En réalité, l’attitude du locataire de la Marina peut être assimilée à celle d’un enfant qui a soif de voir arrivé le jour de la fête pour exhiber sa tenue. Bien évidemment, et ce loin des critiques politiciennes, le Pouvoir a fait une moisson acceptable cette année qui s’achève. A l’heure où les supputations vont bon train sur le probable contenu du discours du président de la République à la Nation, on peut au risque de se tromper, anticiper sur ce que Yayi Boni pourrait dire. En effet, l’hôte principal des députés vendredi prochain, se prononcera sans doute sur la question des élections qui défraie la chronique. Sur cette question précise, il va réitérer la volonté du gouvernement de voir s’organiser les élections locales, communales, municipales et législatives, se fondant sur les différents moyens dégagés au profit du Cos-Lépi et de la Céna. Yayi Boni réaffirmera que la convocation du corps électoral est subordonnée à la disponibilité de la Lépi, et appellera de ce fait, chacune des institutions à savoir, Cos-Lépi et Assemblée nationale à jouer chacune sa partition, parallèlement au comité mis sur pied pour réfléchir sur les conditions d’organisation du dialogue Gouvernement-classe politique à cet effet.
Entre autres actifs:
Passé ce point qui, au-delà de tout constitue un os dans la gorge du gouvernement, le chef de l’Exécutif pourra s’attarder sur le renouvellement à bonne date de certaines institutions de la République : La Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac), le Conseil économique et social (Ces) ; la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (Ccib) ; l’installation de la première Commission électorale nationale autonome (Cena) permanente ; la tenue avec succès de la Table ronde de Paris ; l’inauguration de l’ usine de montage et d’assemblage des tracteurs et des équipements agricoles installée à Ouidah ; le pays qui est en chantier avec la construction de plusieurs routes dont les travaux évoluent normalement : Cotonou-Ouidah, Akassato-Bohicon ; le chantier du Pugemu qui sortira un tant soit peu Cotonou de l’inondation, le siège du Parlement dont la poursuite des travaux a été autorisée par le gouvernement ; les micro crédits nouvelle génération avec la revue à la hausse des crédits aux femmes ; la relance des crédits au Fnpeej avec la formation et l’installation sur le marché des premiers bénéficiaires ; le recrutement de plus de 15000 jeunes agents permanents de l’Etat comme volontaires au profit du public ; l’organisation récente des forum sur l’Education ; l’amélioration du climat des affaires corroborée par le Rapport Doing Business avec un bond qualitatif de 16 points ; idem au niveau des droits de l’Homme avec le Rapport de Amnesty International. Le décrochage du second compact du Millenium challenge account ne sera pas occulté par Yayi Boni. Il prendra tout son temps à en parler. On peut le lui concéder. Autrement dit, le jeu vaudra la chandelle puisqu’en son temps, sur ces derniers points, Opposition et société civile n’avaient pas du tout fait de cadeau au gouvernement lorsque les indicateurs étaient au rouge l’an dernier. Certaines langues n’avaient même pas hésité en déclassant d’office le Bénin du second compact. Ce sera l’occasion pour le chef de l’Etat de revenir de long en large sur les réformes engagées par son gouvernement et qui visiblement portent leur fruit. C’est donc un Yayi Boni serein, gonflé à bloc, à l’aise dans ses souliers qui sera devant le Parlement en fin de semaine surtout quand on ajoute à tout ce qui a été énuméré supra, le vote presque à l’unanimité par les élus du peuples du Budget général de l’Etat, exercice 2015.