Réponse du berger à la bergère. C’est dans cette droite ligne que s’est inscrite, vendredi dernier au Chant d’oiseau de Cotonou, la Plate-forme des forces démocratiques en apportant aux Fcbe qui, quelques jours plus tôt, avaient rejeté le fait qu’il y a impasse électorale, plus de clarifications sur les raisons qui la fondent. Et si pour les Fcbe, il n’y a pas d’impasse électorale au Bénin et les retards observés dans l’organisation des élections sont imputables au parlement et au Cos-Lépi, la Plate-forme trouve que c’est une politique de diversion. « La situation est préoccupante. Il devient évident que Boni Yayi et ses partisans ne désarment pas. Ils persistent dans leur politique de diversion et de remise en cause des acquis élémentaires des combats de notre peuple à savoir un système démocratique pluraliste et des élections régulières et transparentes », a déclaré la porte-parole de la Plate-forme, Amissétou Affo Djobo. Et avec la déclaration du 18 décembre du président du Cos-Lépi qui a annoncé la liste électorale pour la mi-février, après des reports successifs, la Plate-forme dit avoir de bonnes raisons d’être inquiète et de douter de la capacité de l’actuel Cos-Lépi à confectionner une liste crédible dans un délai raisonnable pour aller aux élections dans le respect de notre Constitution.
En ce qui concerne le dialogue politique, la Plate-forme a déclaré qu’elle y participera. Car, a-t-elle noté, le peuple le veut ardemment et dès ce jour, elle prendra part au comité préparatoire. Mais, pour la Plate-forme, il faut au préalable que le président Boni Yayi prenne ses responsabilités. Ceci, en libérant l’Ortb afin qu’à chaque intervention du pouvoir sur les médias de service public, les micros et caméras soient ouvert à l’opposition afin qu’elle fasse valoir ses points de vue. L’autre condition posée par la Plate-forme est la libération de la liste électorale pour qu’on aille aux élections en utilisant les canaux habituels afin que l’Assemblée nationale vote une loi suspendant les travaux du Cos-Lépi et modifiant l’article 18 du Code électoral, dans le sens de la transmission à la Cena, au plus tard le 31 décembre 2014, des bases de données disponibles afin que sous sa supervision, le Centre national de traitement (Cnt) mette à disposition la liste électorale. « Il s’agit là de deux préalables sans lesquels le dialogue politique n’aurait aucun sens, ni aucune chance d’aboutir », a laissé entendre la porte-parole de la Plate-forme. Pour finir, la Plate-forme en a appelé à toutes les forces vives pour qu’à partir du 27 décembre prochain, elles prennent leurs responsabilités au cas où Boni Yayi et son pouvoir continueraient leur dilatoire et leurs machinations.