Du mardi 16 au jeudi 18 décembre 2014, les acteurs du secteur privé se sont retrouvés au palais des congrès de Cotonou pour réfléchir sur les nouvelles actions à mettre en œuvre pour dynamiser le tissu économique béninois. Au terme de ces assises, plusieurs recommandations ont été émises dont le vœu de voir la filière coton à nouveau sous la gérance du secteur privé, une baisse du taux de fiscalité…
‘’Échanger, réfléchir et définir collégialement les directives et les perspectives qui vont faire du secteur privé du Bénin, un pôle de compétitivité, de création de richesse, pourvoyeur d’emplois et de croissance durables’’. Tel est l’objectif visé par les trois chambres consulaires à savoir la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (Ccib), la Chambre nationale de l’agriculture au Bénin (Cna) et l’Union des chambres interdépartementales des métiers du Bénin (Ucimb), en organisant les états généraux du secteur privé. ‘’Les problèmes du secteur privé béninois vont du besoin de financement des Pme au non-respect des clauses des contrats de sous-traitance, en passant par l’attribution des marchés, le manque de main d’œuvre qualifiée… Nous voulons qu’aujourd’hui, le secteur privé trouve sa marque et son domaine d’intervention pour relever avec efficacité et efficience, les nombreu défis qui se posent à lui’’, a déclaré à l’occasion de la cérémonie d’ouverture, le président de la Ccib, Jean-Baptiste Satchivi. Au cours de ces assises les débats ont été menés autour de trois grandes thématiques. Il s’agit de : l’état des lieux et les résultats observés de 1994 (année des premières assises entre acteurs du secteur privé) à 2014, la problématique du développement du secteur privé et la nécessité de la mise en place d’un cadre de concertation intra-secteur privé. Aussi, les participants ont mené des travaux en commission et réfléchi sur plusieurs autres sous thèmes dont : Fiscalité de développement et secteur privé ; Accès aux marchés publics : les travers dans l’application des textes ; Relever notre agriculture : comment et par quels moyen ? ; Etat d’avancement de la mise en œuvre des recommandations de la table ronde de Paris et de la table ronde du 29 au 31 octobre 2012 pour la relance de l’économie nationale /Réflexions sur le cadre permanent de Dialogue intra secteur privé (Disp) au Bénin ; Les freins au développement des entreprises / Mise en œuvre entrepreneuriale des recherches universitaires pour le développement du secteur privé / Responsabilité et Engagement du secteur privé…
Quelques recommandations
Les états généraux du secteur privé auront permis d’élaborer quelques recommandations en vue de contribuer à l’essor de l’économie béninoise. En ce qui concerne l’agriculture, les participants ont suggéré entre autres une meilleure coordination, gestion et gouvernance du secteur agricole, une facilité d’’accès aux marchés porteurs, une mise en place des outils et mécanisme adéquat pour le financement de l’agriculture, une disponibilité et accessibles des intrants, des matériels et équipements modernes de production et de transformation, un encadrement et un conseil agricole de qualité. Pour ce qui est de la fiscalité de développement, il a été recommandé une facilité d’accès à l’information fiscale, la création d’un ordre des experts fiscalistes, la mise en place d’un mécanisme d’appropriation par le secteur privé, au travers des séances d’information et de formation : des commissions des impôts, des droits des contribuables en matière de contrôle, des différentes voies de recours. Le secteur privé suggère également : à l’Administration de cesser de transposer dans les lois ses défaillances structurelles à la charge des entreprises du secteur privé (validation de l’AIB, la procédure MP, etc.) ; au Parlement d’éviter désormais de prendre des lois pour entériner les pratiques illégale de l’Administration et réduise les lois à effets rétroactifs ; à la cour constitutionnelle de s’autosaisir le plus que possible sur les dispositions anticonstitutionnelles contenues dans les lois de finances et toutes autres dispositions législatives…
Il faut noter qu’au terme de ces assises, le Chef de l’Etat s’est engagé à accompagner le secteur privé. « Vous êtes le souffle de la Nation puisque vous faites fonctionner les institutions de l’Etat à travers les taxes fiscales que vous payez », a déclaré Boni Yayi.
DISCOURS
DE M. JEAN BAPTISTE SATCHIVI
PRESIDENT DE LA CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DU BÉNIN
(CCIB)
Chers Collègues Chefs d’Entreprises ;
Distingués Invités en vos rangs, grades et qualités,
Chers invités,
Mesdames et Messieurs ;
C’est avec un immense plaisir et un sens aigu de responsabilité qu’il m’échoit de prononcer cette allocution dans ce cadre du Palais des Congrès pour nous offrir, pendant trois jours, l’opportunité d’échanger, de débattre, de réfléchir et d’instruire collégialement les directives et les perspectives qui vont œuvrer à faire du secteur privé de notre pays le Bénin, un pôle de compétitivité, de création de richesse, pourvoyeur d’emplois et de croissance durables.
En cette heureuse occasion, qu’il me soit permis de remercier très sincèrement le Gouvernement et plus particulièrement son Chef, Son Excellence Dr. Thomas Boni YAYI, pour l’insigne honneur qu’il nous fait en acceptant de se faire représenter, en raison des contraintes de dernière heure, par Son Excellence Monsieur le Ministre du Développement, de l’Analyse Economique et de la Prospective, à cette cérémonie officielle d’ouverture des Etats Généraux du secteur Privé du Bénin. Nous tenons également à lui adresser nos sincères remerciements pour sa sollicitude constante en faveur du secteur privé béninois et pour sa diplomatie économique proactive.
Excellence Monsieur le Ministre, votre présence effective parmi nous est le témoignage vivant du soutien du Chef de l’Etat et de son gouvernement à notre initiative. Au nom de la Nation Economique toute entière, je puis vous assurer que ce soutien suscitera certainement une forte émulation des participants aux présentes assises, de même qu’il nourrira nos réflexions pour induire, au cours de nos travaux, des propositions fécondes et inclusives dont les conclusions et recommandations seront transmises au Chef de l’Etat à l’issue des présentes assises. Votre présence, disais-je, constitue d’ores et déjà, pour la nation économique, la garantie que les résultats issus des présentes assises, bénéficieront de la part de la Haute Autorité, d’une attention à la dimension de nos espérances.
Je voudrais également, au nom du secteur privé, remercier l’Organisation Internationale de la Francophonie qui a apporté son appui et son accompagnement à la préparation de cet évènement.
Mesdames, Messieurs,
Comme toute initiative qui succède à d’autres, identiques par le format, il est d’une nécessité évidente, que soit clairement déclinée la spécificité des Etats Généraux du secteur privé.
Comme en 1992, au lendemain de l’historique Conférence des Forces Vives de la Nation, le secteur privé est resté soudé pour demander la réforme de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin en tant qu’institution de regroupement du secteur privé à travers la loi 92-022 du 06 août 1992 ;
Comme en 1994, le secteur privé est resté uni pour demander et obtenir la mise en œuvre d’un programme de relance de l’économie, appuyé par le Gouvernement et soutenu par les Partenaires Techniques et Financiers ;
Comme hier disais-je, nous voulons qu’aujourd’hui, le secteur privé trouve sa marque et son domaine d’intervention pour relever avec efficacité et efficience, les nombreux défis qui se posent à lui.
Mesdames et Messieurs, Distingués Invités,
Le secteur privé béninois a besoin d’un nouveau souffle, d’un nouveau projet pour voir l’avenir en confiance, d’autant plus que la nouvelle configuration du monde économique et les nouvelles mutations qui ne cessent de s’y produire, aussi bien aux plans régional qu’international, appellent de notre part, une vision prospective acérée, des décisions ancrées sur l’atteinte d’objectifs clairement fixés, et immédiatement suivies de mise en œuvre proactive.
Nous sommes conscients des problèmes du secteur privé béninois qui vont du besoin de financement des PME au non-respect des clauses des contrats de sous-traitance, à l’attribution des marchés, au manque de mains d’œuvre qualifiés, et j’en citerais bien d’autres. Nous reconnaissons tous que les petites et moyennes entreprises constituent l’épine dorsale de notre économie. Elles créent les deux tiers des nouveaux emplois au Bénin et stimulent à n’en point douter la croissance économique.
Mesdames et Messieurs, Distingués Invités,
Il ne nous reste maintenant qu’à nous mettre au travail. L’initiative privée participe à notre accomplissement et à l’effort que chaque particule du BENIN doit fournir pour faire prospérer ce précieux héritage que Dieu, la Nature et nos Ancêtres nous ont légué. A l’instar de Saint-Exupéry, nous savons qu’ « Etre Homme, c’est sentir, en posant sa pierre, que l’on contribue à construire le monde. »
Mesdames et Messieurs
Distingués invités,
Chers acteurs et partenaires à tous les niveaux du secteur privé béninois, le devoir nous appelle, le champ qui se dresse devant nous est immense, et nous n’avons pas d’autres choix, que celui de « fouiller, de bêcher, de ne laisser nulle place où la main ne passe et repasse ».
Mesdames et Messieurs, honorables invités,
Le programme de nos Etats Généraux se décline comme suit :
Au cours de la première journée seront débattus trois (3) Thèmes.
Le thème 1 est consacré à l’état des lieux et les résultats observés de 1994 à 2014.
Le thème 2, consacré à la Problématique du développement du secteur privé
Le thème 3, porte sur la nécessité de la mise en place d’un cadre de concertation intra-secteur privé
La deuxième journée sera consacrée aux échanges en ateliers.
La troisième journée est consacrée à la synthèse.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Mesdames et Messieurs
Chers Collègues,
Distingués invités
Les assises qui s’ouvrent ce jour ont pour mission d’aller au fond des choses. Durant les travaux, la parole sera libre, pour permettre à chaque participant, sans exclusive, d’apporter sa pierre à l’édifice que nous appelons tous de nos vœux, à savoir un secteur privé uni, dynamique et entièrement en phase avec les défis du 21ème siècle.
Chacun des acteurs du monde de l’entreprise est invité à dire avec ses mots et son tempérament, les obstacles qui freinent l’initiative privée au Bénin et doit, pour être constructif, édicter des propositions pour que le paysage économique de notre pays change, se dynamise, dope la croissance, permette l’émergence d’une classe moyenne et crée la richesse.
C’est dans cet état d’esprit, tel un ouvrier sur un chantier, que nous entendons apporter notre modeste contribution dans l’édification de la société de confiance, société de responsabilité qui libère les compétences, les talents, les imaginations, les énergies, en somme, le génie créateur béninois.
En choisissant de réaliser, ces Etats Généraux du secteur privé, nous voulons obtenir l’assurance, à travers un diagnostic approfondi, de la portée des défis à relever. Il est donc de la responsabilité de ces Etats Généraux de nous fixer sur l’étendue des besoins du secteur privé pour lui insuffler un dynamisme nouveau.
Je voudrais à nouveau finir mon allocution par cette affirmation de Frantz FANON qui disait : « Chaque génération a le choix entre trahir et accomplir sa mission ».
Notre mission, la nôtre Mesdames et Messieurs, honorables invités, est de garantir à nos entreprises une économie diversifiée, compétitive et propice au déploiement du génie béninois. Notre montagne ne doit donc pas accoucher d’une souris. L’enjeu est trop important et notre responsabilité déjà engagée.
Vive le secteur privé béninois,
Vive le Bénin qui gagne,
Je vous remercie.