Le politologue Mathias Hounkpè a apprécié le dimanche 21 décembre 2014, les 24 ans d’application de la Constitution dans la gestion des affaires politique, économique et sociale au Bénin. Il invite toutefois les hommes politiques à un consensus pour éviter une impasse liée à la non organisation des élections.
« La démocratie béninoise rencontre des difficultés qui relèvent de la nature des choses. Mais on n’est pas dans le désespoir » a laissé entendre le politologue Mathias Hounkpè. C’est l’appréciation qu’il fait des 24 ans d’application de la Constitution béninoise dans la gestion du pays.
Pour le politologue, malgré les prouesses, la Constitution n’a pas permis de concrétiser la deuxième dimension des conclusions de la Conférence des forces vives de février 1990. Par exemple, la lutte contre la corruption est encore sans solution. La domination des autres pouvoirs par l’Exécutif est manifeste. Certes, les élections ont lieu régulièrement et les institutions de la République sont renouvelées. Mais, il constate que la démocratie béninoise ne produit pas des résultats. Les pères de la Constitution ont voulu que le Président de la République sente qu’il a le pouvoir, mais les mesures pour le contrôler sont aujourd’hui instrumentalisées. On voit d’autres institutions sous le joug de l’Exécutif. Aujourd’hui plus que jamais, les Béninois doivent travailler selon M. Hounkpè pour que tout chef d’Etat comprenne l’esprit de la démocratie et l’intérêt de la liberté dont disposent les citoyens.
Il faut aussi que les députés renforcent leur propre pouvoir d’action par la manière dont ils travaillent et contrôlent l’Exécutif. De même, les citoyens doivent, selon le politologue répertorier au fur et à mesure les faiblesses de façon à améliorer le moment venu, la Constitution pour avancer. Car, aujourd’hui, il y a bien selon Mathias Hounkpè des critères vagues qui servent pour le choix d’un Président de la République. Il a cité par exemple le critère de « grande intégrité » qui ne vaut pas dire du concret à son entendement.
Quelques propositions
Mathias Hounkpè aurait souhaité que l’on dise par exemple : « ne peut plus être candidat à la Présidence de la République, toute personne qui a été convaincue par le passé de mauvaise gestion de biens publics ».
Pour lui, il aurait fallu choisir entre autres, trois critères à savoir : la moralité ; le parcours professionnel qui aurait permis d’apprécier ce que quelqu’un a pu faire à un quelconque poste précédent. Et le troisième critère devrait être la capacité du candidat à diriger les hommes. Une capacité à faire faire et non à faire tout soi-même. Les Béninois devraient travailler a-t-il dit à ne pas laisser n’importe qui venir diriger le pays.
L’autre problème soulevé par le politologue est le non financement des partis politiques. Cela devrait exister pour permettre plus de formations pour une meilleure gestion du pays.
Il faut que désormais dans les textes, tout soit clair pour permettre à chaque institution de jouer au mieux sa partition. Même si l’on doit féliciter la Constitution pour avoir arrêté l’instabilité des régimes et accordé le respect et la défense des libertés, le Bénin a perdu de son aura en matière de modèle de démocratie. Il est donc temps selon M. Hounkpè que chacun apporte sa contribution pour le bien du pays. Et particulièrement en ce moment, pour que le peuple aille aux élections.