On l’annonçait dans votre quotidien « Le Matinal » dans sa parution du 17 décembre 2014 qu’après leur rencontre du 16 décembre dernier, les différents groupes qui prennent part aux discussions préparatoires du dialogue politique se sont donné rendez-vous hier lundi 22 décembre. Tous ou presque étaient présents et on connait désormais les noms des personnalités qui composeront le Comité préparatoire.
C’est déjà un pas en avant de les voir assis autour d’une même table au ministère chargé des relations avec les institutions : Affo Djobo, Eugène Azatassou, Victor Topanou, Richard Sènou, Benoît Dègla, Marius Francisco, Augustin Ahouanvoèbla, Alexandre Hountondji, Wabi Fagbémi, Séraphin Agbahoungbata, Edmond Zinsou, Brice Tchanhoun, Guy Mitokpè, Lazare Sèhouéto, Amos Elègbè, Issa Kpara, André Okounlola, Joël Godonou, Sébastien Azondékon, Kamarou Fassassi, Epiphane Wankpo, Antonin Massoli Aliou. Seul grand absent qui était identifié comme personne ressource, Abdoulaye Bio Tchané. Il s’est fait représenter.
L’opposition et les membres de la majorité au pouvoir, tous siégeant au sein du Comité préparatoire du dialogue politique poursuivent ainsi les discussions en vue de parvenir à une entente avant la tenue des pourparlers sans lesquels la tenue des élections est hypothéquée. Après avoir trouvé un compromis le 16 décembre dernier concernant les modalités de la composition du Comité préparatoire, ils sont tombés d’accord hier sur trois choses avant d’aller au dialogue. Premièrement, c’est la mise en place d’un Secrétariat technique chargé de recueillir au plus tard ce mardi à 12 heures, les propositions des différents groupes membres du Comité préparatoire. Deuxième chose. Le Secrétariat technique a reçu mandat du Comité pour compiler les propositions afin d’en faire une synthèse. Troisième étape, la plénière du Groupe préparatoire se réunira demain mercredi pour étudier et amender les différentes propositions enregistrées.
En parfaite harmonie
En moins d’une semaine, c’est la deuxième rencontre qu’ils ont tenue dans les locaux du Ministère chargé des relations avec les institutions. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les divergences insurmontables ne sont pas encore survenues lors des échanges. Sous la direction du ministre chargé des relations avec les institutions, Gustave Depo Sonon, les protagonistes de la crise préélectorale vont à l’essentiel, parce que le temps presse. En attendant d’aborder les discussions sérieuses, les membres du Comité donnent l’impression que tout marche comme sur des roulettes. L’opposition précise que ce n’est pas encore les vrais débats et qu’il va falloir qu’on finisse avec les préalables en cours pour rentrer dans le vif du sujet. Sur les visages des uns et des autres, on sent que l’espoir renait de plus en plus et personne ne veut rester en marge des débats. La volonté et la détermination transparaissent dans les échanges et personne ne peut douter de la qualité des débats. Les solutions aux problèmes qui plombent le processus électoral sortiront sans doute du dialogue à proprement parler, mais si cette rencontre tant attendue est mal préparée, cela risque de tout gâter. C‘est pourquoi, au sein du Comité, où l’opposition est largement représentée, il n’est pas question de passer à côté de l’objectif. La majorité au pouvoir et les forces opposées au régime en place s’adressent la parole dans une ambiance conviviale. Parfois, ces moments se révèlent comme des occasions de retrouvailles pour certains. Si la même ambiance doit gouverner le dialogue dont on ne connait pas encore la date, ni le lieu, le pays a de fortes chances de surmonter ses divergences si profondes pour aller aux élections dans un large consensus. Mais tout dépendra de l’attitude des différents groupes face aux propositions qui seront étudiées au moment venu. Ce qu’il faut déjà saluer, c’est la disponibilité du gouvernement à organiser enfin ces discussions, que les opposants ont souhaité de tous leurs vœux. Et quoi qu’on dise, les espoirs d’un dialogue franc ne seront intacts que si de part et d’autres, on fait table rase du passé en se concentrant sur les objectifs fixés au départ. En tout cas, si cette fois-ci, l’Exécutif fait preuve de sincérité et de sens de responsabilité, l’opposition ne se fera pas prier pour donner un contenu au dialogue. Mais en toute méfiance.