Dans le cadre du deuxième Forum national de l’Education au Bénin, le président de la République, Boni Yayi et la représentante résidente de l’UNICEF au Bénin, Anne Vincent, avec la participation des personnalités du gouvernement et de la Société civile, ont appelé à faire de l’éducation une priorité pour assurer un développement économique et social conséquent. C’était à l’issue du forum, le 19 décembre dernier.
Par Maryse ASSOGBADJO
«Il est urgent de mettre l’éducation au centre des politiques du gouvernement. Nul ne peut ignorer aujourd’hui que l’éducation est la clé du développement économique et social durable. L’entrée du Bénin dans le club très fermé des pays émergents dépendra de sa capacité à réformer son système éducatif». Telle était l’exhortation de la représentante résidente de l’UNICEF au Bénin, Anne Vincent, à l’ouverture du Forum national sur l’éducation, qui s’est déroulée du 17 au 19 décembre dernier à Cotonou. Son appel est d’autant plus fondé au regard des lacunes qui persistent et qui plombent les efforts des acteurs à divers niveaux. Selon les données de l’UNICEF, sept enfants de 11 ans sur dix terminent le cycle primaire et moins de sept enfants de 12 à 15 ans sur dix sont scolarisés au premier cycle de l’enseignement secondaire. A cela s’ajoute la qualité de l’enseignement qui «ne permet pas au pays d’assurer aux enfants la réalisation de leur potentiel et constitue un frein au développement du pays». Moins de trois élèves sur dix en classe de CM1 savent lire, écrire et calculer correctement, regrette Anne Vincent. Les derniers résultats des examens du BEPC et du BAC sont révélateurs de la crise que traverse le système éducatif avec respectivement moins d’un élève sur deux et un élève sur quatre qui a réussi à son examen.Il est vrai qu’au Bénin, le taux net de scolarisation a atteint 98% en 2013 alors qu’il n’était que de 82,70% en 2007 et l’écart de scolarisation entre filles et garçons a été ramené à trois points alors qu’en 2007, il était de 10 points. Mais les indicateurs demandent à être corrigés en vue du rayonnement du système. Pointant également les difficultés du système éducatif, le président Boni Yayi a, pour sa part, insisté sur la nécessaire «rupture avec le système actuel» qui ne parvient plus à former les enfants et à préparer les étudiants à entrer sur le marché du travail. Il souhaite que ce forum soit l’occasion de jeter les bases d’un «système éducatif inclusif et basé sur les résultats et les performances». Pour la représentante résidente de l’UNICEF au Bénin, Anne Vincent, la situation des couches vulnérables doit être abordée autrement. «Le plus important, c’est de construire un système éducatif basé sur l’équité, notamment pour la scolarisation des filles et des enfants les plus vulnérables comme les handicapés, les femmes et jeunes analphabètes, les adolescentes et adolescents hors de l’école».La directrice régionale de l’UNESCO, Alidou Assane, pour sa part, a plaidé pour la valorisation de la culture comme condition de la réalisation d’une éducation de qualité.Défendant également une place plus importante de la culture et des langues africaines dans l’apprentissage, le président du Conseil national de l’Education, Paulin Hountondji, a appelé à lutter contre le harcèlement sexuel et les abus de pouvoir au sein de l’école.
