Le Parti communiste du Bénin (PCB) a organisé, mercredi 24 décembre dernier à son siège à Cotonou, un point de presse sur les grands sujets brûlants de l’actualité socio-politique nationale. Du blocage du processus électoral à la nécessité d’un dialogue politique, en passant par la recomposition du paysage politique et le récent forum sur l’éducation, rien n’a été occulté au cours de ce point de presse animé par le Premier secrétaire du Parti, Philippe Noudjènoumè.
Par Sébastien LOKOSSOU (Stag)
Depuis quelques mois et dans l’attente des élections, on assiste à une recomposition de l’échiquier politique national avec la création de nouvelles formations politiques dont récemment l’Alliance «Soleil» et l’Alliance nationale pour la démocratie (AND). De l’analyse faite par le Parti communiste du Bénin (PCB), il ressort que ces derniers regroupements politiques ont des relents régionalistes. Sur ce, le Premier secrétaire du parti, Philippe Noudjènoumè, dénonce «des conciliabules souterrains, des complots de toutes sortes en dehors et à l’encontre des intérêts du peuple». Il va jusqu’à s’interroger sur le statut d’opposition au pouvoir en place, des nouveaux regroupements.
Un ensemble hétéroclite
Philippe Noudjènoumè précise que la Plate-forme des Organisations pour des élections crédibles dont fait partie le PCB, n’est pas à proprement parler un regroupement politique. Elle est, à l’en croire, un ensemble hétéroclite de partis, d’organisations politiques et sociales visant à renforcer la veille démocratique jusqu’au départ de l’actuel chef de l’Etat au plus tard le 6 avril 2016.La non disponibilité de la Liste électorale permanente informatisée (LEPI) en vue d’aller aux élections n’est pas du goût des communistes. Le PCB déplore l’attitude de la structure chargée d’actualiser le fichier électoral national, en l’occurrence le Conseil d’orientation et de supervision de la LEPI (COS-LEPI), Philippe Noudjènoumè invite le Parlement à sonner le glas du COS-LEPI qui, rappelle-t-il, est en train de passer plus d’un an et demi au lieu de six mois au départ. Il propose alors la confection d’une liste ad’ hoc manuelle en dehors de cette structure, mais sous la responsabilité de la Commission électorale nationale autonome (CENA) en concertation avec les différentes forces politiques toutes tendances confondues. L’objectif est d’éviter l’impasse sur les élections législatives constitutionnellement prévues dans quelques mois.Le PCB souhaite par ailleurs que tout candidat à l’élection présidentielle ait, au préalable, fait ses preuves au sein d’un parti politique. «Notre peuple a trop souffert d’oiseaux rares sortis de nulle part», pense le Premier secrétaire du PCB.
La question du dialogue politique
Le dialogue politique que réclament l’Opposition et la Majorité présidentielle a été également passé au peigne fin par Philippe Noudjènoumè qui estime que «l’appel au dialogue par le gouvernement est une manœuvre pour gagner du temps face à l’impasse». Toutefois, en dehors du «désaccord sur la liste électorale», le PCB accepte d’aller audit dialogue sur la base des autres points retenus par la Plate-forme.En effet, la proposition de loi du député Bruno Amoussou consistant à prendre «la version optimale de la LEPI» pour l’organisation des élections en 2O15 ne reçoit pas l’assentiment du PCB. Cette proposition, indique Philippe Noudjènoumè, n’engage pas non plus le Parti ni la Convention patriotique des forces de Gauche (CPFG) dont il est le président.Il a saisi l’occasion pour signaler que le dernier forum national sur l’éducation n’a pas permis de diagnostiquer les véritables maux du secteur, de préconiser les mesures de rupture avec le système éducatif en cours.