Le Gouvernement du Président Boni Yayi est en train de manœuvrer pour fermer les sites de dragage de sable continental d’Akogbato et consorts à Cotonou en violation des textes de la République. Ce faisant, il aggrave le contentieux avec le secteur privé.
Le Chef de l’Etat veut encore provoquer les acteurs du secteur privé après Patrice Talon, Samuel Dossou et consorts. Après avoir donné l’agrément aux opérateurs privés pour le dragage de sable continental d’Akogbato et consorts, il veut revenir sur sa décision sous la pression d’un conseiller à la solde du Pouvoir sans savoir ses conséquences socio-économiques et politiques. Pourquoi les sites d’Akogbato et consorts ? L’érosion côtière est un phénomène continental, régional et mondial. La communauté internationale et les institutions internationales se sont mobilisées pour faire face à ses désastres qui réduisent d’année en année, l’espace vital, économique et social de la population habitants les zones de littoral ; c’est autant de territoires arrachés par la mer à l’activité économique et sociale. Dans ce cadre, le Bénin comme d’autres pays du Golfe de Guinée concernés de façon urgente par l’érosion côtière, devrait prendre des mesures appropriées. C’est ainsi que, entre autres mesures confortatives de la côte est l’interdiction de prélèvement de sable marin, pendant des décennies pour la construction, aggravant le phénomène de l’érosion côtière, les gouvernement respectifs, sous la pression et l’appui des organisations régionales et internationales spécialisées, ont pris des mesures.
Au Bénin, le prélèvement du sable marin fut aboli, difficilement mais avec succès, les gens découvrent que le sable continental sans taux élevé de sel était plus indiqué pour la solidité des constructions. Devant cette obligation, le gouvernement a mis les bouchées doubles pour inciter les promoteurs privés à investir dans le domaine de prélèvement de sable continental sur des sites que lui-même à mis ses services en branle pour détecter. du point de vue rentabilité économique et environnemental, les sites qui convenaient.
C’est ainsi que les sites de Cotonou dans la zone d’Akogbato ont été retenus avec des périmètres de gisement de sable exploitable. Les autorités publiques n’ont pas seulement incité les privés à s’engager dans une opération coûteuse dans une zone difficile d’accès, mais elles ont en quelque sorte fait le lobby pour que les banques facilitent l’investissement. A la suite de tout cela, des conventions ont été signées avec les promoteurs pour le démarrage de l’exploitation, urgence oblige.
L’Etat est même intervenu pour discuter des aménagements fiscaux à faire pour que le prix du mètre cube soit à la portée des populations. Donc, ce n’est pas un projet exclusif des promoteurs privés mais c’est plutôt l’Etat qui les a encouragés fortement à aider le pays, pour régler le problème environnemental de l’érosion côtière. Malgré les coûts prohibitifs de l’exploitation (coûts élevé des dragueurs et des engins adaptés à cette zone marécageuse), les discussions ont permis de ramener les prix à des limites acceptables pour les populations.
Voilà comment un Etat qui a fait de l’incitation des privés à investir dans l’économie béninoise un leitmotiv se désolidarise de ses engagements sans considération aucune des conséquences financières, économiques et sociales d’une fermeture des sites de dragage jusqu’à nouvel ordre.
Conséquences
Qui veut noyer son chien l’accuse de rage. Depuis quelques semaines, un individu, conseiller communal à la mairie de Cotonou et ennemi juré de Léhady Soglo, premier adjoint au maire de Cotonou, pour des raisons qui ne peuvent qu’être politiques, vu les ambitions de son parti Frap de Marcel de Souza et des Fcbe qui rêvent d’arracher la municipalité de Cotonou au Soglo et à la RB, s’active dans les médias surtout sur des chaines de télévisions privées à se faire le porte parole de populations qui seraient en soulèvement contre l’installation dans leur zone de société de dragage de gisement de sable, zones marécageuses.
Le plus scandaleux pour le gouvernement est de réagir à l’instigation d’un homme, qui pour des raisons politiques, entraîne le régime dans une erreur très grave aux conséquences désastreuses à tous les points de vue. Et c’est encore la nation qui va payer les pots cassés. Surtout que selon les indiscrétions sérieuses, le ministre de tutelle, Barthélémy Kassa aurait émis des réserves sur la rationalité de cette décision de fermer tous les sites, qui, de la part d’un Etat est irresponsable et dangereux pour l’économie et l’unité nationale. Le gouvernement aurait tort de mettre en application sa décision prise au conseil des ministres sans concerter les acteurs du secteur.
Ce conseiller communal du Frap, qu’on peut dire en mission, suivant ses déclarations belliqueuses et menaçantes contre ses adversaires politiques, prétend que le dragage fragilise l’assise des maisons de la zone, sans en donner les preuves matérielles. Sans d’ailleurs que l’Etat plus concerné par le problème ne monte au créneau pour afficher une expertise indépendante, qui confirmerait des problèmes environnementaux. Par ailleurs, la crédibilité de ce truculent conseiller qui est loin d’être un représentant honnête des populations et un expert en quoi que ce soit, une autorité locale qui incite et alimente des soulèvements des populations, en dépit des lois et règles sur l’ordre public, est mise en doute. Mise en doute par ses déclarations politiques dirigées contre les responsables de la mairie de Cotonou. Il n’est pas venu défendre les populations (et lesquelles ?) mais les ambitions de son parti Frap sur la mairie de Cotonou, et pour le candidat que l’on dit que le chef de l’Etat et le régime voudrait positionner pour les municipales pour arracher Cotonou aux Soglo.
Irrationalités
La décision prise au conseil des ministres, dont se serait désolidarisé le ministre en charge des mines est inique et instinctive parce qu’à l’analyse, elle est guidée par des buts populistes et électoraliste et par une mesquinerie sans pareille que le père de la nation, s’il voulait préserver l’unité nationale, la tolérance et le respect de l’ordre constitutionnel, devrait veiller à interdire à ses ministres et responsables politiques de son régime. Car après Talon, Adjavon, Dossou… qui ont eu des déconvenues avec le régime, cette nouvelle attaque contre des opérateurs économique du secteur privé apparaîtrait comme une volonté d’impartialité entre les acteurs d’une région à l’autre. Pourquoi Boni Yayi poursuit-il plus souvent les intérêts des hommes d’affaires de la région sud pourrait s’interroger la population avec raison. Par ailleurs, pour un régime et un gouvernement qui proclame vouloir un partenariat sincère gouvernement-secteur privé, ces injonctions, ces harcèlements et tracasseries causés aux acteurs du secteur privé donne l’image malheureuse d’un régime et d’un gouvernement qui méprisent les opérateurs privés et qui n’en a cure de leurs intérêts économiques. Quant aux conséquences de la fermeture des sites de dragage de sables, elles sont de plusieurs ordres social, économique et judiciaire.