Dans son discours sur l’état de la Nation, le chef de l’Etat, Yayi Boni, a annoncé le taux de croissance du Bénin entre 2012-2014. « En 2014, le Bénin a enregistré d’importants progrès. Ces progrès découlent d’abord de la bonne gestion du cadre macroéconomique. En effet, au plan économique et financier, malgré la conjoncture internationale particulièrement difficile, notre pays a connu une croissance soutenue en termes réels de l’ordre de 5,6% en moyenne sur la période 2012-2014.
Pour 2014, le taux de croissance est projeté entre 5,7% et 6,5%, largement au-dessus de la moyenne mondiale établie à 3,3% », a-t-il fait savoir. Puis, il poursuit en annonçant que « cette croissance est la plus forte enregistrée au Bénin depuis l’indépendance », selon le Rapport de la Banque mondiale sur la situation économique de notre pays publié en septembre 2014. A partir de ce moment, quelques interrogations peuvent être soulevées. Si le taux de croissance du Bénin est effectivement le meilleur depuis l’indépendance, pourquoi le Bénin est-il encore à la peine sur le plan économique ? Pourquoi les Béninois ne le ressentent pas ? Pourquoi les Béninois ne vivent-ils pas bien ? Pourquoi le panier de la ménagère est-il toujours hors de portée de la population ? En réalité, le panier de la ménagère trahit simplement le taux de croissance de 5,6%. L’annonce du chef de l’Etat ressemble à une incantation politique comme il est de coutume sous le régime actuel. En annonçant une croissance record depuis l’indépendance, Yayi Boni veut montrer qu’il a réussi des performances inégalées devant Mathieu Kérékou et Nicéphore Dieudonné Soglo. Mais, à quoi sert un taux de croissance si le Béninois a encore du mal à assurer les trois repas quotidiens ? Ce chiffre lui servira à quoi ? Il s’en fout ! Le taux de croissance peut être de 10%, pourvu qu’il parvienne à subvenir à ses besoins vitaux et à prendre soin de sa famille. Tant que le Béninois ne vit pas bien, le chef de l’Etat perd son énergie à défendre un bilan économique Il ferait mieux de mettre les opérateurs économiques en confiance au lieu de les pourchasser à travers des redressements économiques fantaisistes et des manœuvres sordides pour les empêcher de réussir dans leurs affaires. Ce faisant, ils auront peut-être envie de réinvestir après avoir été contraints à mettre la clé sous le paillasson.