Le cœur a ses raisons que la raison ne connait pas, dit un adage. De même, la politique enregistre des subtilités qui surprennent plus d’un. La preuve, la visite surprise du président de la République le 1er janvier 2015 chez Bruno Amoussou, l’un de ses opposants.
Thomas Boni Yayi chez Bruno Amoussou le 1er jour de la nouvelle année ! Oui ce n’est pas un canular mais bien la vérité telle que relayée par les médias télévisuels nationaux publics et privés ainsi que par des chaînes de radiodiffusion.
Au-delà du caractère spectaculaire de l’initiative, il faut aller à l’essentiel pour comprendre l’angle sous lequel la décrypter. Deux raisons majeures expliquent le déplacement du chef de l’Etat : la présentation des vœux de nouvel an et des échanges sur les voies et moyens à mettre en œuvre pour aboutir à l’organisation des élections locales, communales et municipales à date consensuelle. Dans un franc-parler, les deux hommes ont échangé et fait des propositions pouvant aider à faire avancer les choses quand on sait qu’il y a en préparation le dialogue politique autour duquel justement des pierres achoppent.
A cette occasion, le chef de l’Etat, a émis le vœu que le Bénin dialogue avec lui-même, que la classe politique nationale dialogue avec elle-même et que le Bénin tout entier se mette à l’heure du dialogue, seul vecteur incontournable pouvant conduire à la paix sociopolitique.
C’est pourquoi, il s’inscrit dans une logique de démarche consensuelle afin de purger l’expérience démocratique actuellement en cours au Bénin des souillures l’encombrant. La vision du chef de l’Etat est de voir les différentes composantes politiques du Bénin en synergie d’actions et d’engagements pour raviver les bases de la démocratie béninoise. Une démocratie véritablement apaisée, gouvernable et non ingouvernable. Poursuivant sa plaidoirie, il martèle que le rôle de leadership soit joué par l’exécutif et la classe politique pour que les élections se déroulent à bonne date dans la paix, la transparence, la concorde et l’amour citoyen.
A la suite du chef de l’Etat, Bruno Amoussou, tout en reconnaissant l’importance des échanges entre eux sur les questions brûlantes de l’heure au plan national et sous-régional. Son credo est qu’il faut que ces échanges qu’il qualifie de très féconds se capitalisent au profit de la bonne santé de la démocratie béninoise. Aussi, souhaite-t-il que les efforts communs attendus et mis en relief au cours de leurs échanges annoncent l’avènement de l’environnement sociopolitique apaisé pour la bonne tenue des élections. « …Il n’est jamais bon que ces élections ne se déroulent pas bien. Nous ne pouvons pas être un halo de paix si dans la sous-région tout ne va pas bien. La démocratie béninoise est un exemple. Et il faut aussi que la conjoncture économique nationale s’améliore » ajoute-t-il.