Depuis quelque temps, des voix s’élèvent pour appeler à la suspension des travaux du Cos-Lépi. C’est également l’une des exigences de l’opposition au gouvernement pour sortir de l’impasse électorale.
Jugé incapable et budgétivore, le Cos-Lépi est décrié et beaucoup se demandent s’il pourra aller jusqu’au bout de la mission à lui assignée par le peuple. En fait, plus personne ne compte sur cet organe pour la correction et la mise à jour de cette Lépi. L’équipe de Sacca Lafia est aujourd’hui la cible de nombreuses attaques venant de la classe politique et de la Société civile. Plus que quiconque, il est en délicatesse avec les acteurs politiques qui ne parient que sur sa suspension. Cette préoccupation qui ne date pas d’aujourd’hui, est d’actualité au sein du Comité préparatoire du dialogue politique. L’opposition mobilisée autour de la Plate-forme estime qu’on ne peut plus compter sur le Cos-Lépi au sein duquel toutes tendances politiques sont représentées (opposition et mouvance). Comme c’est le cas dans l’opposition, la majorité au Pouvoir n’exprime plus sa confiance au Cos-Lépi. L’opposition prenant part aux discussions préparatoires du dialogue politique a été soutenue par les partisans du chef de l’Etat concernant la proposition de prise d’une loi dérogatoire par l’Assemblée nationale pour se passer de la Lépi sans laquelle, il n’est pas possible d’organiser les élections au Bénin. D’autres sont allés plus loin en exigeant que la suspension des travaux du Cos-Lepi soit une condition non négociable à l’avancement du processus électoral et, surtout, un vœu à concrétiser au sortir des discussions. Cette loi dérogatoire, telle qu’elle a été envisagée, donnera à la Céna, une mission ad hoc qui consiste à retirer au Cos-Lépi, la liste électorale disponible et à poursuivre les travaux pour produire le fichier électoral devant servir aux élections, communales et législatives. Les discussions qui se déroulent au sein du Comité préparatoire du dialogue politique inclusif penchent en défaveur de Sacca Lafia et ses collègues dont la plupart proviennent des formations politiques qui participent aux travaux préparatoires. Par ailleurs, sur la question relative à l’accès équitable de l’opposition et de la mouvance aux médias de service public, les protagonistes ne s’accordent pas. Ce point divise et alimente inutilement les débats.