Le président béninois Thomas Boni Yayi, qui arrive à la fin de son mandat en 2016, ne pourra pas se représenter à la prochaine présidentielle... à moins que la Constitution du Bénin ne soit modifiée. Une éventualité que balaie du revers de la mains certains thuriféraires du régime eu égard à leurs agissements sur le terrain.
Soupçonné de vouloir s’accrocher au pouvoir après ses deux mandats constitutionnels, le chef de l’Etat béninois Boni Yayi n’a pas lésiné sur les moyens pour afficher sa volonté de respecter rigoureusement la loi fondamentale du pays. En l’état actuel de la Constitution, Boni Yayi ne dispose pas d’une grande marge de manoeuvres pour s’offrir un troisième mandat. A moins que le nombre et la durée du mandat du président de la République (cinq ans, renouvelable une seule fois) ne soient modifiés.
Bible en mains, l’homme fort du régime en place nie toute intention de vouloir toucher ses articles dans sa réforme constitutionnelle. Une position que son entourage ne semble partager.
Les marches de soutiens et les déclarations tapageuses de certains membres du gouvernement, à l’instar de Barthélémy Kassa de l’Energie et de Naomi Azaria de la Famille, illustrent parfaitement la position ambigüe de l’alliance qui a assuré le K. O au leader de la Refondation en 2011. Des marches qui sont organisées en réponse à celles organisées par la Plate-forme des forces politiques et sociales pour des élections crédibles et ses alliés. Lesquelles sont caractérisées par une arrogance qui frise la provocation.
Lors de leurs sorties à l’intérieur du pays, des partisans du chef de l’Etat ne ratent aucune occasion pour tirer à boulets rouge sur tous ceux qui ne partagent pas la même vision que Boni Yayi.
Dans cette même dynamique s’inscrit l’intransigeance du pouvoir par rapport aux exigences de la Plate-forme des forces politiques et sociales, la RB et le PRD. Lesquelles exigences sont relatives au retrait du projet de révision de la Constitution transmis à l’Assemblée nationale et des engagements pour la mise en oeuvre des grandes décisions qui seront issues du dialogue politique.
Ces exigences se sont purement et simplement opposées à la résistance du pouvoir, qui apparemment n’est pas encore prêt à faire des concessions.
La descente cyclique sur le terrain de l’actuel locataire du palais de la Marina en fin de mandat est l’autre signe qui ne présage guère le départ de Boni Yayi de la Magistrature suprême du Bénin en 2016.
D’aucuns diront que c’est dans la perspective des prochaines échéances électorales que les membres du gouvernement et autres cadres de l’administration sont en campagne sur le terrain. Mais dans l’un ou l’autre cas, il y a des signes qui ne sont pas trompeurs.
Un personnage qui n’est candidat à rien a-t-il besoin de tout ce matraquage pour véritablement fouetter le développement du pays ? En réalité, les différentes mobilisations sont plutôt la preuve des moyens que se donnent Boni Yayi pour se maintenir au pouvoir. En témoigne le refus du locataire de la Marina de retirer le projet de modification de la Constitution exigé par l’opposition comme, préalable au dialogue politique.