Crise dans les pourparlers politiques pour faciliter l’organisation des élections: Crash du dialogue politique, l’opposition se retire, la mouvance accuse
Publié le mardi 6 janvier 2015 | L`événement Précis
Blocage total. Après dix jours de travaux, le comité préparatoire des pourparlers politiques en préparation pour faciliter l’organisation des élections locales a volé en éclats. L’opposition a claqué la porte en accusant le pouvoir de préparer un autre «marché de dupes». Ses membres ont brandi les exigences préalables à leur retour à la table. Il s’agit du délai de l’organisation des élections, du présidium qui devra diriger le dialogue, le caractère exécutoire des décisions issues du dialogue et le retrait du projet de révision de la constitution du parlement.
C’est à travers une déclaration de presse le vendredi 2 janvier à Cotonou que les forces de l’opposition dont la Plate-forme, la Renaissance du Bénin (RB) et le Parti du Renouveau Démocratique (PRD) ont annoncé leur retrait du comité préparatoire du dialogue politique. Pour elles, cette décision est due au refus, à la mauvaise foi et à l’inflexibilité de la mouvance présidentielle face à quatre différents points évoqués. Il s’agit de « l’accès égal de l’opposition aux médias publics, le retrait du projet de révision de la Constitution de l’Assemblée nationale, le refus de voir le Président de la République Boni Yayi diriger le dialogue et l’exécution des décisions qui en sortiront ».
Surpris du refus des Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE) qui préconisent un consensus autour des préalables, l’UN estime que cette décision répond aux nombreuses craintes suscitées par la réussite du dialogue politique. Soucieux de la tenue des élections dont l’organisation connait un retard qui ne fait que trop durer, l’UN invite « l’Assemblée nationale à prendre ses responsabilités en votant une loi dérogatoire devant lui permettre de faire recours à une liste ad’ hoc permettant d’aller le plus tôt possible aux élections ».
Les FCBE fustigent le retrait de l’UN du comité préparatoire
Les Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE) sont montées au créneau le vendredi 2 janvier 2015 pour affirmer leur désapprobation face au retrait unilatéral des représentants de la plate forme, du Parti du Renouveau Démocratique (PRD) et de la Renaissance du Bénin (RB) du comité préparatoire du dialogue politique national. Il avait été créé par arrêté N°055/MCRI/DC/SGM/DRFM/DAP/SA du Ministère chargé des Relations avec les Institutions (MCRI) suite au conseil des ministres des mardi 25 et jeudi 27 novembre 2014. Des travaux avaient été faits par le comité préparatoire, notamment, le recensement des points d’accord et de désaccord pour le dialogue politique.
Une œuvre qui n’ira pas à son terme puisque les représentants de l’opposition sont revenus sur certains points comme « l’accès égalitaire des partis politiques et alliances de partis politiques aux médias du service public, le retrait de l’Assemblée nationale du projet portant révision de la constitution par le président de la République, rendre exécutoire les points d’accord du dialogue et mettre à l’écart le président de la République de la direction du dialogue politique ».
Des différentes propositions faites, les FCBE estiment que l’opposition a voulu noyer cet objectif du chef de l’Etat qui est d’organiser le dialogue politique pour aller à un consensus en vue des élections communales, municipales et locales avant les législatives à bonne date. Revenant sur une ancienne déclaration de l’Union fait la Nation (UN) tenue au terme des journées de l’UN organisées les 26, 27 et 28 juillet 2012 sur le thème « Rénover le système politique pour mieux gérer le Bénin » qui dit que « l’organisation d’un dialogue politique national pourrait offrir un cadre de concertation pour rappeler les exigences fondamentales de la démocratie, réaffirmer les règles de fonctionnement des institutions et recréer les conditions de paix mais que son succès dépend d’un accord préalable sur la composition des participants, sur les objectifs poursuivis et sur les thèmes qui y seront débattus, de la pression populaire sur le déroulement de ses travaux », les FCBE considèrent que « l’UN et ses alliés veulent une conférence nationale bis dont l’objectif est la déstabilisation de notre démocratie et de ses institutions donc de notre nation et de rendre notre pays ingouvernable».
Face au retrait des forces de l’opposition, les FCBE ont, par ailleurs, réitéré leur entière disponibilité au dialogue politique en vue de l’organisation des élections municipales, communales, locales et législatives dans le respect strict de la constitution.
Quand l’opposition et la mouvance refusent de s’entendre
Le dialogue politique tant prôné par le chef de l’Etat et les forces politiques n’est pas encore proche de la réalité. Après les dernières assises caractérisées par le boycott total des forces de l’opposition, le Ministère en charge des relations avec les institutions s’échine à remettre en place l’appareil du dialogue. Mais, à voir les derniers évènements, il convient d’estimer qu’il y a une forte menace sur ce dialogue politique.
Sinon, comment comprendre que la Plateforme des forces démocratiques, le Parti du Renouveau démocratique (PRD) et la Renaissance du Bénin (RB) qui portent la voix de l’opposition se sont retirés du comité préparatoire du dialogue politique national.
En le faisant, ils ont exigé des préalables. Il s’agit de l’accès aux médias de service public, le retrait du projet de révision de la Constitution qui est à l’Assemblée nationale et le caractère exécutoire des points d’accord qui seront obtenus au cours du dialogue. Dans le même temps, les Forces Cauris pour un Benin Emergent (FCBE) estiment que l’Union fait la Nation et ses alliés, à travers leurs préalables, veulent l’organisation d’une conférence nationale bis dont l’objectif est la déstabilisation de la démocratie, des institutions, et par ricochet, rendre ingouvernable le pays.
Même si elle considère que la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) a déjà réglé à travers plusieurs décisions le premier point, la plate-forme estime que la création de la Cour des comptes, sujet évoqué le 30 décembre 2014 par le chef de l’Etat devant l’Assemblée nationale, ne les convainc point.
D’où l’exigence du retrait du projet de révision de la constitution de l’Assemblée nationale. Dans chacun des camps, on se refuse de comprendre le réel problème du dialogue politique. Voici dans ce tableau les points de divergences des deux camps.