Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article




  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Société

Ocbn : Quand les rails de Bolloré tuent au Niger
Publié le mardi 6 janvier 2015   |  24 heures au Bénin




 Vos outils




Le président nigérien, Mahamadou Issoufou, a fait l’amer constat, alors qu’il a promis à ses compatriotes d’aller, le 18 décembre 2014, à Dosso en train, mais c’est sans compter avec l’état des rails (piège à homme) de l’entrepreneur français, Vincent Bolloré, qui a fait des victimes à Niamey.

Un cadeau de noël manqué et un piège à homme réussi, tels se résument les deux accidents ferroviaires qui ont secoué, le mois dernier, le Niger dans le Sahel, avec à la clé les dégâts matériels et humains.

« Je suis admis, dans un état comateux, à l’hôpital. Jusqu’à présent, je porte encore les séquelles. Et voici, la ceinture noire que le médecin m’a placée autour de mon ventre. J’en souffre énormément », raconte une victime, sous un hangar, au bord de l’avenue Charles de Gaule à Niamey, montrant sa grosse ceinture médicale.

Mais si l’homme en question, une quarantaine, a la chance d’être déjà sur pieds, il n’en est pas de même pour ses amis d’infortunes cloués dans les lits d’hôpitaux, souffrant encore le martyr au vrai sens du terme. En effet, les infortunés ne cessent d’implorer ciel et terre, espérant un prompt rétablissement, en vue de regagner la maison.

Le train de Mahamadou Issoufou quitte les rails !

En comptant sur l’entrepreneur français, le chef de l’Etat nigérien a fait à ses administrés la ferme promesse d’aller à Dosso en train le 18 décembre 2014, pour la célébration du 56ème anniversaire de la République. Un cadeau de noël, somme toute. Sauf qu’il ne pourra pas offrir, dans le délai, un tel cadeau à ses populations.

En compagnie de Vincent Bolloré, Mahamadou Issoufou est allé à Dosso en véhicule, contrairement à ses vœux. Le hic, c’est que le président et l’homme d’affaires ont assisté, en personne, le 10 décembre, au déraillement du train, au cours d’un essai ferroviaire officiel.
L’autre drame, c’est qu’un véhicule pick-up Toyota présidentiel a heurté, le 19 décembre, les rails dressés en plein axe de l’autoroute, dans les bleds du quartier Rhodésie, à quelques mètres de l’Aéroport international Hamani Diori de Niamey.

Si, dans les rangs de l’opposition, on parle de trois morts, du côté de la mouvance présidentielle, on signale qu’aucune perte en vies humaines n’a été déplorée. Les dégâts matériels sont, en tout cas, incontestables sur les lieux.

Le président Mahamadou Issoufou demande, dans son message à la nation, à ses compatriotes de s’impatienter, étant attendu que la promesse présidentielle reste à la phase déclaratoire. « Certes, j’avais souhaité que la ligne ferroviaire Niamey-Dosso soit inaugurée le 18 décembre, après avoir attendu l’arrivée du train pendant 80 ans, nous pouvons avoir la patience de l’attendre encore quelques mois de plus », déclare, sans détours, le chef de l’Etat nigérien.

La fausse assurance de Boni Yayi !

En voulant écarter l’opérateur économique béninois, Samuel Dossou, de ce projet relatif à la réhabilitation de la ligne ferroviaire Niamey-Cotonou de l’Organisation commune Bénin Niger (Ocbn), le chef de l’Etat, Boni Yayi a évoqué la capacité financière et la compétence de l’entreprise de Vincent Bolloré.

Evidement, aucun colonisé ne peut douter de la valeur d’un colonisateur. Sauf que les réalisations ferroviaires nigériennes ne corroborent pas, à l’arrivée, cette supériorité légendaire.

Bon nombre de Nigériens doutent de la qualité des rails dressés et des travaux effectués à Niamey. Il suffit de se rendre à la capitale nigérienne pour se rendre à l’évidence.

Les fers utilisés ne répondent pas, semble-t-il, aux normes internationales.

Les travaux ferroviaires ne respectent pas, dit-on, les normes techniques. Evidement, la qualité des rails dressés en France ne peut pas être la même que ceux dressés au Niger ou au Bénin.

Mais au ministère des transports à Niamey, on prend la défense du groupe Bolloré.

En l’absence du ministre Saley Saïdou, un cadre tente, sous le couvert de l’anonymat, de rassurer les uns et les autres. « Jusqu’à preuve du contraire, la qualité des rails et des travaux est irréprochable.

Le reste, c’est l’œuvre de l’opposition », argumente-t-il sans ambages.

Une chose est sûre, la qualité des rails et des travaux ferroviaires à Niamey est discutable. Ni Mahamadou Issoufou ni Boni Yayi ne peuvent oser lever la contestation contre ce projet en exécution, au risque de perdre les privilèges de Vincent Bolloré.

De Niamey , Aziz IMOROU

 Commentaires