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Fraternité N° 3764 du 24/12/2014

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Bientôt le 10 Janvier au Benin… : Vodounon, Vodoussi et beaucoup d’autres… nous sommes, nous aussi, fils d’Abraham !
Publié le mardi 6 janvier 2015   |  Fraternité


Les
© Autre presse par DR
Les adeptes du culte vaudou (vaudoussi ) en danse


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La réligion endogène sera célébrée le 10 janvier prochain sur toute l’étendue du territoire national
La 24ème édition de la célébration de la Journée Nationale des RELIGIONS ENDOGENES au Bénin est l’une des meilleures opportunités pour lever un coin de voile sur les fondements, les valeurs incarnées et même les incompréhensions dont fait l’objet notre manière de célébrer notre foi, à l’intérieur de nos couvents, la forme de nos cultes, etc. En décidant en 1991 de consacrer la journée du 10 janvier de chaque année aux religions endogènes, le Gouvernement du Président Nicéphore Dieudonné SOGLO a vu juste. Cette décision traduit en effet, la reconnaissance de la foi de la majorité des béninois et des africains par le pouvoir politique. C’est également une grande consécration de la longue et difficile marche de Feu SOSSA GUEDEHOUNGUE qui a toujours clamé haut et fort que les Religions Endogènes sont pour nous et nos adeptes, les voies et moyens sûrs pour atteindre Dieu, Mahou, Olorun, Allah, le Père Céleste, Dieu Tout-Puissant, le Miséricordieux, le Créateur du ciel et de la terre dans son Immensité, Sa Bonté et sa Plénitude, mais aussi et surtout, son UNICITE.
C’est donc l’occasion de restaurer une vérité, de mettre en lumière une réalité restée confuse celle de la foi exprimée en Afrique depuis des millénaires en un Dieu tout –puissant, maitre de l’univers visible et invisible. Une référence à cette foi dans l’Absolu de Dieu, est la figure d’ABRAHAM, reconnu « Père des croyants » pour avoir « obéi » au Seigneur en acceptant de sacrifier son fils Isaac à la demande du Dieu qu’il adore. La réaction de Dieu qui rejette le sacrifice humain, épargne Isaac et récompense Abraham en le rendant Père d’une multitude, cela nous concerne, cela nous interpelle et nous désigne « enfants de Dieu »… nous aussi !
Car, au commencement était Dieu, et Dieu créa le ciel et la terre puis les eaux. ..Ensuite Il créa surtout l’homme et la femme à son image. Dieu créa un paradis dans lequel il les plaça. Ce qui a incité les créatures à le magnifier, à le vénérer et à l’adorer. Etant lui-même l’incarnation du libre arbitre, il n’imposa rien aux hommes dans le choix de leur mode de reconnaissance. C’est pourquoi il donna à l’homme, le libre cours de le lui témoigner à sa façon et de la manière qui lui convient. Cette liberté d’agir, conférée à l’homme par Dieu est le symbole de la multiplicité des formes d’adoration et de vénération, donc des religions.
Ainsi, par rapport à la terre, beaucoup d’africains louent Dieu à travers la divinité "Sakpata". Pour la fécondité et la douceur, ils expriment leur gratitude à Dieu par "Omolou". Pour l’électricité représentée par le Tonnerre, Dieu est magnifié par le biais de "Ayira" (Hêbiosso). Pour les eaux, symbole de richesse, c’est par "Tohossou" que Dieu est vénéré, etc. Toutes ces divinités sont des moyens privilégiés par l’homme rien que pour adorer le Dieu Unique. C’est l’expression des Religions Traditionnelles ou Endogènes en Afrique qui traduisent le désir ardent de l’homme africain de communiquer avec le Sacré.
C’est, bien après, que les autres formes de religions sont venues sur le Continent Africain. Elles ont toutes résisté aux rouleaux compresseurs de la révolution marxiste léniniste du Bénin qui a duré de 1972 à 1989. Car notre croyance est dans nos cœurs et personne ne pourra la déloger.
L’impossibilité aux non initiés de pénétrer nos couvents alimente des commérages. Pourtant nous vodounon et vodoussi, nous sommes aussi des fils d’Abraham, donc de Dieu Unique avec ses diverses dénominations et la différence entre les cultes à Lui rendus. Cela se justifie d’ailleurs par le mystère de la Pentecôte en parlant de la multiplicité des langues de la planète. Pourquoi tous les humains ne parlent- ils pas une seule langue ? Nous sommes tous des enfants de Dieu. Et surtout nous qui jurons par Abraham, nous devons nous rassembler au lieu de nous jeter des pierres. Heureusement Dieu, Lui, ne jette des pierres à personne, si non, IL nous aurait tous déjà brisés. Restons unis pour les grands défis de l’humanité que sont la Paix, les Maladies, la Justice Sociale. L’un des meilleurs moyens pour cet idéal est le « DIALOGUE INTER RELIGIEUX ». L’exclusion crée la frustration qui génère les mécontentements ; lesquels mécontentements entrainent les violences et les guerres qui endeuillent l’humanité.

Les signes des temps
Le Président Nicéphore Dieudonné SOGLO a choisi la période de l’Epiphanie pour fixer la date de la commémoration des religions endogènes au Bénin. C’est là une sorte de prolongation de l’Epiphanie. La Conférence épiscopale de notre pays a choisi la même date du 10 janvier (2014) pour organiser un colloque sur le 25ème anniversaire du Séminaire de Missérété sur l’inter culturalité. Hasards ? Coïncidences ?
C’est le Pape de tous les temps Jean-Paul II qui l’a si bien compris et l’a démontré à l’occasion de ses visites au Bénin : visite aux Dignitaires du Culte Vodoun, partage de repas avec eux ! Le Pape Benoit XVI l’a aussi souligné lors de sa visite chez nous dans les termes que voici : « A ceux qui ont la mission de guider le peuple de Dieu, il incombe d’aider à discerner les signes de la présence de Dieu au cœur des personnes et des événements….. »
Au lieu que les uns et les autres s’évertuent à se livrer une guerre de conquête d’adeptes, c’est plutôt d’un dialogue interreligieux dont l’humanité a besoin pour mieux se porter. Nous sommes tous fils de Dieu, du même Dieu, du Dieu d’Abraham. Notre façon de témoigner notre gratitude à Dieu par notre culte ne devrait inspirer ni méfiance ni calomnies, ni surtout guerres de tranchées ou terrorisme barbare à la « Boko Haram » !. Nous sommes tous appelés à purifier nos comportements et nos pratiques peuvent évoluer, car de plus en plus, nous comptons dans nos rangs, des intellectuels et des chercheurs de haut niveau. Ce que nous n’avions pas jusqu’à présent. Notre médecine ne parait pas scientifique. Pourtant, sur la base de notre foi en Dieu, elle guérit nos maladies. Les liens avec les puissantes forces spirituelles de la terre de nos ancêtres s’avèrent une évidence reconnue par notre Constitution et réaffirmée à chaque prestation de serment de tout nouveau chef de l’Etat.
C’est partant de la connaissance et de la conviction que nous sommes tous les enfants du même Dieu, et surtout du Dieu d’Abraham que mes aïeux Eyo Idjéhoun de Dassa ont offert gracieusement au Père Germain BOUCHEIX, missionnaire de l’Eglise Catholique, une partie de la place qui abrite notre divinité ARIGBO à l’Eglise catholique pour la construction de la Grotte Mariale de Dassa. La divinité ARIGBO a même accepté que cette Grotte prenne son nom. D’où la Grotte Mariale Arigbo de Dassa-Zoumé. Ôter ce nom à ce prestigieux lieu saint serait un sacrilège. C’est le symbole d’une fraternité, le sens d’un bon voisinage. La proximité de la Grotte Mariale Arigbo de Dassa du Siège Mondial de la Divinité SAKPATA à Dassa-Zoumé, n’est pas non plus un fait du hasard. En effet, la Commune de Dassa-Zoumé abrite le siège mondial de la Divinité Sakpata. Ce siège est situé non loin de la Grotte Mariale : heureuse coïncidence … !.
J’invite des chercheurs à se pencher sur cette question dans le sens du dialogue entre les religions. J’invite SPECIALEMENT le Pape, s’il venait à visiter encore notre pays, à faire un geste plein de sens en s’arrêtant à Dassa-Zoumé, à la Grotte mariale et …aussi… au Temple Mondial de la Divinité Sakpata - lui qui s’est recueilli à plusieurs reprises en de si divers sanctuaires, synagogues et mosquées de notre monde déchiré - !. Les Religions Endogènes jurent par le Dieu d’Abraham et tendent la main à toutes les religions qui se reconnaissent comme telles. Voilà pourquoi nous fondons de grands espoirs sur « l’Initiative africaine d’éducation à la paix et au développement par le dialogue interreligieux et interculturel », projet béninois justement remarqué par l’Alliance des Civilisations aux Nations Unies et dont nous n’entendons pas être exclus.
Alors, en ce temps d’Epiphanie, Merci à Melchior, Merci à Gaspar et Balthazar ! Merci à Nicéphore Dieudonné SOGLO pour cette opportune intuition de « Divine Manifestation » prolongée… Les plus perspicaces y reconnaitront des signes de Dieu, à partir des signes des temps !

QUE DONC PAR NOTRE ACTION COMMUNE LA PAIX DE DIEU REGNE SUR TOUTE L’HUMANITE !
SARE HOUNNANSIN,
Chef suprême des Religions endogènes
Président de la Communauté Nationale du Culte Vodoun du Bénin, Président de l’Organisation Africaine du Culte Vodoun.

BP 18 Tré Dassa-Zoumé
Tél : (00229) 97 53 31 68
E-mail : hounnansin.sare@yahoo.fr

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