La date des élections municipales, communales et locales n’est pas encore connue. Cet état de choses n’est pour autant de nature à faire fléchir les ardeurs des politiques qui, déjà pour la plupart, se lancent dans les tractations, et de diverses manières. Cotonou, la plus importante des municipalités, aux mains du parti de la Renaissance du Bénin (RB) depuis deux mandatures, fait l’objet d’une particulière attention. Face aux titulaires qui, sans doute, voudraient conserver, semblent vouloir se présenter de nouvelles tendances. Et la bataille est bien engagée.
Que faire pour briser l’hégémonie de la Renaissance du Bénin (RB), le parti qui depuis deux mandatures contrôle la mairie de Cotonou ? C’est la question que pourrait se poser les partis ou alliances de partis politiques adverses, soucieux de la succession annoncée pour 2015 mais sans date pour son effectivité. La Renaissance du Bénin (RB), un parti disposant d’une base électorale des plus solides du pays, avec des militants assez actifs, des résultats aux dernières élections qui prouvent la présence et l’emprise politique et dans le sérail, un ancien président de la République, dont la force de l’aura ne manque pas de soutenir et de propulser. Elle a peut-être perdu quelques plumes avec le temps, mais cela voudrait-il dire qu’elle ne dispose plus de ressources pour concourir ? Cela, les potentiels adversaires du parti, lors des prochaines élections municipales, communales et locales, à Cotonou, ne le croient certainement pas.
Certains agissements de politiques, notamment de la mouvance présidentielle, portent à interprétation précise et orientée. L’époque et la qualité des agissements semblent porter un message qui pourrait se dénommer : élections municipales, communales et locales 2015. Une impression de tractations se dégage. Dans ce sens, les récentes boutades de Marcel de SOUZA, ministre du développement, de l’Analyse Economique et de la Prospective (MDAEP) contre le Président-maire Nicéphore Dieudonné SOGLO, les dénonciations très médiatisées du conseiller FCBE Gilbert KINKPE portant sur la qualité de la gestion de la ville de Cotonou et quelques autres déclarations de membres de la mouvance aux allures d’attaques contre la gestion de la mairie peuvent être sous-tendues par une logique.
Pas de cadeaux face aux assauts
A priori, cette guerre qui ne dit pas son nom entre RB et FCBE à Cotonou, est censée ne pas avoir lieu, si l’on suppose qu’une entente existe entre les deux camps depuis 2011. Mais perspective élections oblige, la ‘’trêve’’ semble avoir perdu de sa vigueur. La RB de son côté, commence déjà par se montrer aussi assez aigue. Sa présence parmi les manifestants lors de la gigantesque marche pacifique du 11 décembre 2014 est un signal fort. Pas de cadeaux face aux assauts, bien qu’elle a un représentant au sein du gouvernement, en la personne du ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Assainissement (MUHA) Christian SOSSOUHOUNTO. De quoi amener les adversaires à mieux se mûrir.
Vers le scénario de 2008?
En 2008, année où se sont déroulées les dernières élections municipales, communales et locales au Bénin, le président de la République Boni YAYI conservait encore une certaine qualité d’audience auprès des Béninois. Malgré cet avantage et bien qu’il ait soutenu l’alliance FCBE, celle-ci n’a pu faire grand-chose face à la RB. Au contraire, l’impression, c’est que cet engagement de la mouvance contre la RB, a plutôt renforcé le parti des Houézèhouès qui s’en est sorti vainqueur avec une majorité écrasante. Le candidat ‘’miracle’’ Jérôme DANDJINOU, n’a pas fait mouche.
Ce dernier n’avait même pas réussi à se faire élire conseiller avant de songer à devenir maire. La RB de Nicéphore SOGLO et de Vieira SOGLO, présentée en victime face à un pouvoir du changement déterminé et tenace avec de gros moyens de campagne, a simplement raflé la mise.
En observant la situation en cours à l’approche des élections municipales, communales et locales de 2015, on semble proche de démarrer avec le même scénario. Mais pour les FCBE, adversaires principaux annoncés de la RB, la tâche s’annonce bien difficile. Car la RB a certes perdu quelques plumes, mais a-t-elle perdu des ressources pour concourir brillamment à une élection à Cotonou?
Mastiano Bernard DAVID