En visite conjointe à l’Ocbn hier mardi dans le cadre du projet de réhabilitation et de construction de la ligne ferroviaire Cotonou- Niamey, les Présidents du Niger et du Bénin n’ont pu malheureusement découvrir la grande farce orchestrée à coups de billets de banque.
Une manœuvre qui a consisté à remplacer les pancartes de dénonciation préparées par les travailleurs de cette société au profit des pancartes à la gloire du Groupe Bolloré. Or, il y a quelques mois, ces mêmes travailleurs ont relevé à travers plusieurs correspondances les insuffisances techniques hors norme du projet en cours d’exécution au Niger et qui sont très préjudiciables pour l’avenir des deux Etats.
"Oui à la réhabilitation de l’Ocbn , non au rail métrique", "Oui au rail standard au Bénin" etc… font partie des nombreuses pancartes préparées par l’ensemble du personnel de l’Ocbn pour souhaiter la bienvenue aux Chefs de l’Etat du Bénin et du Niger dans le cadre de leur descente hier après-midi au siège de cette société.
Mais contre toute attente, certains agents de l’Ocbn achetés à coups de billets de banque ont été contraint d’effacer lesdits messages et de les remplacer par d’autres pancartes sur lesquelles on pouvait lire :"Bolloré ou rien", "Vive Bolloré".
Selon certaines indiscrétions, ces agents ont agit ainsi car à ce jour, la direction de l’Ocbn reste leur devoir vingt mois de salaires
Une attitude qui surprend dans la mesure où à travers plusieurs correspondances adressées au ministre des transports des deux États, les travailleurs de l’Ocbn avaient dénoncé les insuffisances techniques du chemin de fer en construction actuellement à Niamey.
Pour ces derniers, les rails de 1000 mm d’écartement datent des années 1900 et au moment où tous les Etats cherchent à moderniser leurs chemins de fer, c’est avec regrets qu’on constate que le Bénin et le Niger ne veulent pas opter pour la modernité conformément aux recommandations de l’Union internationale des Chemins de fer (UIC).
Selon le Syntra-Ocbn et conformément aux normes actuelles, il s’est avéré que
- Le matériel pour la voie à écartement métrique de 1000mm ou 1m est en voie de disparition
- Le matériel neuf pour l’entretien de la voie métrique n’existe plus d’où des difficultés d’approvisionnement en pièces de rechange
- Le type de transport pour la voie métrique de 1000 mm soit 1 m est limité
- La capacité de transport de masse est limitée
- Les risques de déraillement plus élevés
- La charge d’entretien élevée
A travers plusieurs correspondances adressées aux Chef de l’Etat du Niger et du Bénin, le Syntra–Ocbn a exigé que le projet de réhabilitation en cours puisse tenir compte de l’écartement 1435 mm c’est à dire 1,435 mètres conformément aux exigences actuelles car le jour où le Groupe Bolloré va quitter la multinationale en création, il laissera entre les mains des Etats du Bénin et du Niger un chemin de fer d’une époque révolue.
Face au silence des différentes autorités, le personnel de l’Ocbn a voulu exprimer de vive voix ses préoccupations aux deux présidents de la République. Mais contre toute attente, des magiciens sont passés changer le message sur les pancartes.
Comment des travailleurs qui ont relevé les insuffisances techniques du partenaire stratégique de ce projet peuvent en même temps chanter sa gloire malgré les conséquences dramatiques qui en découlent pour les deux pays.
