Le mois de février 2015 marquera le quart de siècle du consensus national décidé pour gérer la cité en respectant les normes démocratiques. A un mois environ de cette échéance, les Béninois doivent se lancer dans les préparatifs d’une conférence économique nationale pour enraciner la démocratie.
Une conférence économique nationale, voilà ce qu’il faut pour le Bénin aujourd’hui après un quart de siècle de consensus politique qui fait son bonhomme de chemin.
C’est un défi majeur voire imparable qui s’impose au peuple béninois malgré la crise politique qui fouette ou met à mal l’orgueil des acteurs du consensus national d’il y a 25 ans. En effet, l’histoire retient que du 19 au 28 février 1990, les forces vives de la Nation béninoise se sont retrouvées au Plm Alédjo de Cotonou pour sonner le glas d’un régime politique qui plombait ses bonnes actions par la confiscation des libertés publiques. Un Consensus national en est né et depuis lors, le Bénin est entré dans un processus de la gestion du peuple par le peuple et pour le peuple. En termes clairs, c’est le droit et la participation des citoyens à la gestion de leurs affaires dans la cité qui priment. La notion d’état de droit qui en découle permet désormais au peuple de tourner totalement le dos à la maltraitance pour des raisons politiques et à la confiscation du pouvoir par n’importe qui.
Des balises ont été posées et depuis lors, la métamorphose s’est opérée chez ceux qui prenaient leurs semblables pour des sujets taillables ou corvéables à merci. La prison béninoise n’a pas de détenu politique par exemple.
Mais au-delà de ce grand pas qui fait la fierté du peuple, une crise de croissance se pose au Bénin à cause de la ruse de ses propres fils qui cherchent déjà des moyens de contournement du consensus. Mais le plus urgent aujourd’hui est la politique économique qui doit propulser le Bénin dans le développement.
Le défi, c’est l’économie
Une démocratie qui ignore l’économie est vouée à la rébellion des hommes qui ont faim et des jeunes sans emplois. Ce qui se pose aux Béninois aujourd’hui comme problème au-delà de la gourmandise ou de la mauvaise foi de certains de ses filles et fils, c’est la disponibilité d’une politique économique consensuelle à l’horizon 2060.
Certes, il faut travailler à sauvegarder le consensus national mais il urge de rechercher assez rapidement les voies et moyens de doter le Bénin de ressources économiques capables de lui garantir la survie et partant la stabilité politique. En plus de la conférence économique des années 2000, il faut définir pour les 25 ans à venir après 2015, une politique économique consensuelle pour le Bénin.
Le round de l’après Objectifs du millénaire pour le Développement (Omd) s’annonce à partir de juillet 2015. Les Objectifs de Développement Durables (Odd) remplissent déjà les pages des institutions des Nations Unies.
Que veut devenir le Bénin en 2060 ? Un pays émergent ? Un pays avancé ? Un pays en voie de développement ? Un pays affranchi et économiquement stable ? Ou un pays qui se laisse dicter son développement par ceux qui veulent le garder dans la situation d’éternel mendiant ? Ou simplement un pays que l’inculture politique de ses dirigeants maintient dans la dépendance économique ?
Comment se positionne le Bénin avec l’entrée en vigueur du Tarif Extérieur Commun (Tec) au 1er janvier 2015 par rapport au Nigeria et autres pays limitrophes voire de la sous région ?
Comment gère-t-on ou intègre-ton l’informel qui occupe plus de 60% du commerce béninois ?
Veut-on attendre encore des préceptes piratés de l’étranger pour se déterminer ?
Que veut produire le Bénin et mettre sur le marché régional ? Comment veut-on compter dans les relations commerciales à l’Organisation Mondiale du Commerce (Omc) ?
Autant de questions qui indiquent que 25 ans après la Conférence Nationale des Forces Vives qui a le plus tracé la voie politique, il faut une Conférence Nationale Economique pour propulser le Bénin dans le développement. L’offensive économique est ce qui occupe tous les pays émergents aujourd’hui. Et les Béninois doivent aussi jouer leur partition et savoir comment se positionner en tenant compte de ses ressources minières et autres atouts géographiques existants.
