Ce 11 janvier à paris, un cortège impressionnant de dirigeants du monde entier battra le pavé place de la République. Parmi eux, huit chefs d’états africains marcheront au nom de la liberté d’expression. Une manifestation historique suite à l’attaque terroriste qu’a subi le journal Charlie Hebdo et couté la vie à 20 personnes dont les trois agresseurs.
« Paris est aujourd’hui la capitale du monde » s’est félicité François Hollande ce dimanche matin face à ses ministres. Les dirigeants d’une cinquantaine de pays participeront à la « marche républicaine » qui partira de la place de la République à partir de 15 heures en direction de la place de la Nation à Paris. Parmi ces personnalités du monde entier, les présidents gabonais Ali Bongo Ondimba, béninois Boni Yayi, togolais Faure Gnassingbé et sénégalais Macky Sall sont venus témoigner leur solidarité au président français. Ibrahima Boubacar Keïta, le chef de l’État malien et le nigérien Mahamadou Issoufou, alliés majeur de la France dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, seront également de la partie. L’Algérie, la Tunisie mais aussi le Tchad qui accueille des milliers de civils fuyant les attaques terroristes qui sévissent au Sahel, enverront leur Premier Ministre.
Une solidarité qui suscite l’indignation
La vague de compassion qui s’est spontanément déclarée en Afrique après l’attentat qui a visé la rédaction de Charlie Hebdo mercredi 7 janvier était historique. Anonymes et personnalités se sont exprimés, notamment sur les réseaux sociaux, pour condamner un « acte barbare ». Des journaux de plusieurs pays africains se sont indignés, à l’instar de la Tribune de Madagascar qui prédisait « une bataille globale autour de la liberté d’expression ». L’émotion est restée vive particulièrement après les déclarations officielles de plusieurs chefs d’états du continent qui ont fait plus que témoigner leur simple solidarité. Le président béninois Boni Yayi est allé jusqu’à déclarer un deuil national au jour de l’attaque.
Deux ans après l’intervention de la France au Mali, c’est le président malien qui a été l’un des premiers chefs d’Etat africains à annoncer sa participation à la marche républicaine de Paris, évoquant sur RFI « un devoir élémentaire de solidarité ». Au moment où le groupe terroriste Boko Haram massacrait 2000 personnes et 16 villages du 6 au 8 janvier provoquant le déplacement de 20.000 personnes, la pilule a du mal à passer chez certains internautes africains. Plusieurs évoquent une « solidarité de la honte » pointant une certaine hypocrisie de certains de ces dirigeants africains non démocrates qui vont « s’indigner » et défendre la liberté d’expression à Paris.
Selon RFI, plusieurs maliens conseilleraient à leur président de « prendre ici la tête d’une autre marche pour dire non au terrorisme et oui à l’unité nationale… »