Abomey (ABP) - "La participation du président Boni Yayi à la marche républicaine de la France à Paris suite à l’attentat meurtrier contre le journal français Charlie hebdo n’est pas une mauvaise chose en soi, mais le délaissement affiché du chef de l’Etat vis-à-vis de la presse de son pays est critique et interpelle la conscience collective", a dénoncé lundi à l’hôtel Guédévy1 d’Abomey, l’Union des professionnels des médias du Bénin (UPMB), dans une déclaration rendue publique par son président, Franck Kpochémè.
L’appel d’Abomey, comme il convient de l’appeler, est un signal fort en ce sens qu’il met l’accent sur les griefs de la presse nationale contre le premier citoyen du Bénin, émis depuis la capitale historique du Bénin.
Ces griefs sont énumérés en douze (12) points détaillés dans la déclaration.
Les tentatives de la structure faitière de l’Association des professionnels des médias, pour rencontrer Boni Yayi, en vue entre autres, de lui présenter les conclusions issues des 2èmes états généraux de la presse de février 2013 voulus par le président de la République, sont restées sans issue, a fustigé la déclaration de l’UPMB.
Le record d’assignation de journalistes béninois, battu depuis l’avènement de Boni Yayi au pouvoir en 2006, la fermeture de certains organes de presse sous le régime du président Boni Yayi, les tentatives répétées de bâillonnement de la presse béninoise, la trop grande propension du chef de l’Etat à instrumentaliser la HAAC, l’indifférence du chef de l’Etat après la mort de trois journalistes au CNHU en l’espace d’un mois au cours de l’année 2014, sont autant de récriminations que ruminent les professionnels des médias au Bénin.
Le document de déclaration a également fait état de ce que le projet de code de l’information et de la communication transmis par le gouvernement à l’Assemblée nationale en mai dernier, et qui sera en plénière le 19 janvier prochain contient encore plein de dispositions liberticides, pendant que Boni Yayi va défendre la liberté de la presse à Paris, selon l’UPMB.
Confiant en l’avenir, les professionnels des médias regroupés au sein de l’UPMB gardent l’espoir que le président Boni Yayi, au retour de Paris, va aider à trouver les solutions idoines aux maux qui minent la corporation des journalistes de son pays, le Bénin.
L’UPMB à travers cette déclaration, condamne avec la dernière rigueur l‘attaque contre la liberté de la presse en France, le mercredi 07 janvier dernier.
Rappelons que l’Union avait déjà, à la faveur d’une déclaration conjointe UPMB-CNPA-Bénin, vendredi dernier, condamné cette atteinte inédite à la liberté de la presse en France, Etat de droit par référence.