Discours du Président Nago
Monsieur le Président de la République,
Pour la quatrième fois consécutive et pour la toute dernière fois au titre de la sixième législature, je voudrais donc, ici et maintenant, m’acquitter avec plaisir et honneur de ce devoir sacré, en vous présentant au nom de tous mes collègues députés, des fonctionnaires parlementaires et en mon nom propre, nos chaleureux et sincères vœux de bonne et heureuse année 2015.
Monsieur le Président de la République ;
Mesdames et Messieurs ;
A l’occasion des précédentes cérémonies de présentation de vœux, je me suis fait le devoir de rappeler à notre mémoire collective, la mission que nous a assignée le peuple béninois, mission que nous nous efforçons d’accomplir avec dévouement, sincérité, efficacité, et dans le strict respect des dispositions constitutionnelles de notre pays.
Ainsi, je me suis souvent fait l’obligation, conformément aux engagements pris devant la Nation, d’évoquer les préoccupations et les attentes de nos populations afin que les programmes et les actions du Gouvernement puissent les prendre en compte. Cela a été souvent diversement apprécié, ce qui est tout à fait normal dans un régime démocratique, caractérisé, comme vous le savez, par une pluralité d’opinions et de convictions politiques.
Monsieur le Président de la République,
Mesdames et Messieurs,
Dans le cadre de l’accomplissement de cette mission, je voudrais saisir cette occasion solennelle pour faire le point des principales avancées enregistrées par l’Assemblée Nationale au cours de la présente législature qui tire vers sa fin.
Au plan législatif, cette législature a voté à ce jour plus de 140 lois, toutes catégories confondues.
Je voudrais ici insister sur certains textes qu’on pourrait qualifier de majeurs et qui font la fierté de notre pays. Il s’agit, entre autres, de :
1. la loi n° 2011-20 du 30 août 2011 portant lutte contre la corruption et autres infractions connexes en République du Bénin ;
2. la loi n°2011-26 du 27 septembre 2011 portant prévention et répression des violences faites aux femmes ;
3. la loi organique n°2011-27 du 30 septembre 2011 portant conditions de recours au référendum en République du Bénin, qui rappelle à tous les citoyens Béninois, les options fondamentales faites par le peuple à travers la Constitution et qui ne peuvent faire l’objet de révision ;
4. la loi n°2012-15 du 30 mars 2012 portant code de procédure pénale en République du Bénin ;
5. la loi n° 2012-43 du 28 décembre 2012 portant apurement, correction, mise à jour et actualisation du fichier électoral national et de la liste électorale permanente informatisée (LEPI) ;
6. la loi n° 2013-05 du 15 février 2013 portant création, organisation, attribution et fonctionnement des unités administratives locales en République du Bénin dont l’un des objectifs essentiels est d’empêcher désormais la création de villages fictifs lors des élections ;
7. la loi n° 2013-06 du 08 avril 2013 portant code électoral en République du Bénin, avec diverses innovations qui semblent bien appréciées au sein du peuple ;
8. la loi n° 2013-09 du 13 juin 2013 portant détermination de la carte électorale et fixation des centres de vote en République du Bénin, qui devrait empêcher désormais la création de bureaux de vote fictifs lors des consultations électorales.
Au plan économique, l’Assemblée Nationale, 6ème législature, a voté à ce jour près d’une soixantaine d’autorisations de ratification qui ont permis la mobilisation de ressources financières extérieures d’un montant global de près de six cent cinquante (650) milliards de francs CFA pour la réalisation de divers projets et programmes.
Monsieur le Président de la République,
Mesdames et Messieurs,
Si le Parlement Béninois participe pleinement à la mobilisation des ressources financières aux côtés du Gouvernement pour le développement du pays, il se fait également le devoir d’en assurer le contrôle de l’utilisation correcte par l’Exécutif, conformément aux dispositions et procédures en vigueur. Dans ce cadre, près de 200 questions ont été adressées au Gouvernement à ce jour, sous les différentes formes prévues par la constitution (questions écrites, questions orales avec ou sans débat, questions d’actualité, interpellations, communications). De plus, plusieurs commissions parlementaires d’information, d’enquête et de contrôle ont été constituées et mises en œuvre par les députés sur différents sujets de grande importance au cours de la présente législature et ont nécessité des dizaines de mois cumulés de travail.
Monsieur le Président de la République,
Mesdames et Messieurs,
L’Assemblée Nationale a tenu à accomplir avec sérieux et responsabilité cette mission de contrôle de l’action gouvernementale parce qu’elle répond à la fois à une obligation constitutionnelle et à une exigence de plus en plus forte du peuple.
Je m’en voudrais de ne pas regretter ici le peu d’importance qu’accordent certains membres du Gouvernement à cette mission constitutionnelle. Ce manque d’intérêt se traduit notamment par le peu d’empressement de ceux-ci pour répondre aux questions adressées par les députés. Cet état de chose ne favorise pas une saine collaboration entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif.
Le Gouvernement, quel qu’il soit, doit se faire l’impérieux devoir de fournir, chaque fois que de besoin, des réponses claires, précises et justes aux représentants du peuple qui constituent un formidable relais pour la vulgarisation et la visibilité des actions gouvernementales. En effet, les députés, toutes tendances politiques confondues, sauront toujours reconnaître la pertinence des actions du Gouvernement, lorsque celles-ci sont bien planifiées et bien exécutées.
En définitive, il s’agit d’un travail pédagogique et de communication qui permet à l’Exécutif de mesurer l’impact de ses actions auprès de la classe politique et de l’opinion publique et d’y apporter les correctifs, lorsque cela s’avère nécessaire. Ne pas s’y adonner, conformément aux dispositions constitutionnelles et légales, c’est susciter inutilement des frustrations chez les députés à l’Assemblée Nationale et c’est favoriser l’incompréhension et les critiques au sein des populations.
Monsieur le Président de la République,
Mesdames et Messieurs,
Au regard de tout ce qui précède, on pourrait dire, sans fausse modestie, que la mission confiée à l’Assemblée Nationale (6ème législature) a été bien accomplie. Les longs débats, parfois critiques et houleux, menés au cours de cette législature n’ont donc pas fait oublier aux députés l’essentiel de leur rôle qui reste et demeure celui de parler et d’agir au nom du peuple et uniquement pour ses intérêts. Les députés de la 6ème législature doivent donc être satisfaits et surtout fiers de l’œuvre accomplie. C’est d’ailleurs cette mission mise en œuvre dans un contexte de pluralité politique, qui fonde et justifie les divergences d’opinions qui apparaissent parfois. C’est cela fondamentalement, Mesdames et Messieurs, et il ne faut y voir rien d’autre que cela. Toutefois, chaque citoyen béninois, dans sa position sociale et avec ses engagements politiques et religieux, doit tout naturellement vouloir le bien de son pays. C’est ma profonde conviction qui reste fondamentalement déterminée par ma foi et les principes auxquels je crois fermement.
C’est pourquoi, en notre qualité d’autorités et de responsables à divers niveaux, nous nous devons de fédérer, dans nos réflexions et dans nos actions, cette diversité d’opinions pour en faire une force cohérente et harmonieuse de développement. C’est cette approche qui nous a permis, au niveau de l’Assemblée Nationale, d’obtenir chaque fois le consensus au sein des députés autour des grands dossiers de la Nation.
Monsieur le Président de la République,
Mesdames et Messieurs,
Je ne saurais terminer mon propos sans évoquer à nouveau la question des élections dans notre pays. Nous le savons tous, le processus électoral rencontre malheureusement d’importantes difficultés et enregistre à ce jour un retard excessif. Il requiert donc un appui franc et une attention soutenue de tous les responsables institutionnels et politiques. Comme je l’ai souvent dit, les polémiques et les accusations réciproques sont absolument inutiles dans ce contexte. Elles ne nous seront d’aucun soutien dans la résolution de ce problème majeur qui est posé à toutes les institutions et à l’ensemble de la Nation. Un dialogue entre les principaux acteurs politiques du pays s’avère donc indispensable. C’est pourquoi, je soutiens le dialogue politique national en préparation. Mais il pourra être couronné de succès et conduire, entre autre, à l’organisation rapide des prochaines élections, que si les différentes parties prenantes font preuve de bonne foi, de sincérité, et d’un minimum de confiance réciproque.
C’est convaincu de cela que je voudrais, au nom des collègues députés, des fonctionnaires parlementaires et en mon nom propre, vous exprimer à nouveau, Monsieur le Président de la République, nos vœux d’excellente et sainte année 2015.
A vous-même, à votre épouse, à votre famille et aux membres de votre gouvernement, je souhaite sincèrement la paix, une santé solide et beaucoup de bonheur. Que l’année nouvelle vous apporte la sagesse, le courage et l’efficacité nécessaires pour aborder et exécuter avec succès la dernière ligne droite de votre deuxième quinquennat.
Telle une lumière céleste, que l’année 2015 guide vos pas et éclaire votre parcours, votre gouvernance et vos actions pour donner au peuple béninois des raisons légitimes d’espérer en des lendemains meilleurs.
Que Dieu, le miséricordieux, nous couvre tous, autorités et citoyens béninois, de ses bénédictions et de ses grâces infinies tout au long de cette nouvelle année.