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Axel abattu, où conduit-on le Bénin ?
Publié le mercredi 14 janvier 2015   |  24 heures au Bénin




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On le sait, ‘‘le sang sèche vite en entrant dans l’histoire’’. Et si celui d’Axel Mitchodjêhoun entre dans une chronique, c’est qu’il est en train de sécher très vite. Qui se souvient encore de ce garçon abattu la nuit de noël par les forces de l’ordre organisées en bande armée ? Il n’y a que pour ses parents, ses amis et ses proches, qu’Axel valait plus cher que l’une des souris qui s’agitent dans la cale du navire et dont Voltaire dit, dans Candide, que le capitane n’a aucun souci. Tel ce capitaine, les Béninois et, surtout, leur gouvernement actuel, n’ont aucune raison de se soucier de l’inconnu Axel. Dans un flash, on a appris la nouvelle de son assassinat la nuit de noël, on a poursuivi la fête de la nativité, on a traversé celle du nouvel an et, depuis, on est passés à autre chose : on a tellement de problèmes !
​Au fait, pourquoi les forces de l’ordre ont-elles abattu avec tant de violence Axel et ont blessé grièvement son ami Adé ? On ne le sait pas. Sur le cadavre et sur le blessé gisant dans leur sang, elles n’ont rien retrouvé de ce qui vous pose en ennemi public à éliminer sans états d’âme pour vous empêcher de passer à l’action ou de continuer la sale besogne déjà commencée de meurtres, vols et viols. Apparemment, ces deux enfants, 17-18 ans, étaient eux aussi dans les réjouissances de la nativité du Christ, réjouissances où ils ne se sont pas présentés avec des sacs de hachich accrochés à leur moto ou avec des armes de guerre pendouillant au ceinturon attaché sur leur pantalon jean moulant et dûment élimé. Alors pourquoi les a-t-on arrosés de balles au point d’en tuer un ? Ils puaient le danger ?
​Après plusieurs jours de silence plein de cynisme et de criminel je-m’en-foutisme, la Direction générale de la Police nationale a fini par annoncer qu’une ‘‘enquête’’ était en cours au sujet des balles déversées sur Axel et son ami Adé. Les guillemets, dont a pris l’initiative le journal qui donne l’information, invitent le lecteur à ne s’attendre à rien de ladite enquête parce que, après enquête faite ou avec enquête en cours, les Béninois ne savent toujours pas qui a tiré des dizaines de balles en direction de l’activiste Martin Assogba dans sa voiture, qui a abattu froidement dans sa voiture l’ancienne ministre Bernadette Sohoudji, qui a enlevé et tué le fonctionnaire des Finances Urbain Dangnivo, dont on n’a jamais retrouvé la voiture, qui a tué, en leur tirant dans le dos, cinq paysans d’Adja-Wêrê, etc. Pourquoi donc retrouverait-on, après ‘‘enquête’’ ceux qui ont tué Axel et blessé Adé ?
​Au fait, pourquoi ramener ici ces deux enfants, dont le sang a pratiquement fini de sécher ? D’abord parce que ‘‘Nos enfants nous sont chers’’, comme l’écrit Victor Hugo, et que l’assassinat et les blessures d’Axel et d’Adé viennent s’ajouter à beaucoup d’autres (cf. supra) restés sans explication après ‘‘enquête’’ et que, vraiment, trop c’est trop ! A qui le tour prochainement ? Ensuite parce qu’il faut éviter de tomber sous le coup de l’accusation sévère d’Aimé Césaire : ‘‘Et les chiens se taisaient’’. Car les chiens, qui sont réputés animaux, aboient pour annoncer l’imminence d’un danger ou tout simplement pour signaler que quelqu’un de louche rôde dans les parages. Enfin parce qu’il est grand temps de demander á l’Etat Béninois où il veut conduire les Béninois avec cette accumulation de crimes sans explication et donc sans châtiments depuis 2006 ? Ou bien, est-ce cela aussi le changement ?
​Les Tontons Macoutes de Papa et Baby Doc ont semé la ruine et le deuil à Haïti pendant des décennies. Les Escadrons de la Mort ont fait pareil pendant longtemps dans les pays latino-américains saigné à blanc par les narcotrafiquants. Aujourd’hui au Bénin, et ce depuis 2006, quels Tontons ou quels Escadrons orientent les assassinats ciblés de paisibles citoyens ? Axel abattu, où conduit-on le Bénin ? Répondre à cette question, c’est se lever en masse pour arrêter la tyrannie qui vient. Se dresser maintenant pour terrasser la barbarie.

(Par Roger Gbégnonvi)

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