« Etre heureux et fier du sens de l’engagement de Boni Yayi, devenu Charlie pour la liberté de presse en France et à l’international ! Comme on aurait aussi aimé, que pour aller jusqu’au bout de cet engagement, le chef de l’Etat devienne Charlie Ortb. Charlie Ortb pour la liberté de presse sur le service public de l’audiovisuel au Bénin, liberté de presse qui rime avec ouverture des antennes de la télévision nationale aux vrais débats contradictoires sur les grandes questions politiques et autres qui engagent le présent et l’avenir de la nation. Monsieur le président de la République, sauvez la liberté des journalistes à l’Ortb, précieux héritage de la Conférence nationale, entre autres, et entrez dans l’histoire.
Pardon pour cette impertinence, n’est-ce pas là aussi l’esprit Charlie ? Clause de conscience et devoir républicain obligent. Monsieur le président de la République, vous êtes notre recours, rendu obligé ce soir après trois pétitions infructueuses des journalistes de l’Ortb, pour le retour de la liberté de presse sur le service public. Nous voulons juste faire notre métier et prendre notre part à la construction de la République. Vive le service public de l’information sur la chaîne publique ». Ainsi s’exprimait Ozias Sounouvou en plein 23h30 sur la télévision nationale. Une belle improvisation, juste après le compte-rendu fleuve de la marche du chef de l’Etat à Paris, réalisé par la presse estampillée présidentielle. Le chef a, sans doute, suivi cette plaidoirie avec effarement. Lui, qui aime voir défiler ses images tout au long du journal de 23h30 sur la télévision nationale. A vrai dire, le coup est parfait. Ozias a atteint sa cible…
Et depuis 48 heures, il fait le buzz sur les réseaux sociaux… Heureusement, à la télévision nationale, il y avait un certain Ozias Sounouvou. Il faut louer ce grand ami de la liberté. Il n’en pouvait plus. Tellement, le Roi Fcbe, au pouvoir depuis 2006, s’est accaparé de la télévision nationale qu’il utilise pour sa propagande personnelle. Inspirés par le roi Fcbe, les responsables de l’Ortb, pourtant sortis de prestigieuses écoles, ont inventé un autre journalisme qui consiste, à tendre le microphone matin, midi et soir aux ténors de la mouvance, sans se soucier que l’opposition doit apporter la contradiction et à organiser des monologues insipides et fatigants…
J’étais personnellement ému aux larmes par l’acte de bravoure de cet ami pour qui mon admiration est sans faille. Il s’est fait, d’une manière extraordinaire, le porte-voix des journalistes de l’Ortb exaspérés par leur musellement par le Roi Fcbe et ses affidés, nommés à la tête de l’office. Plus qu’un cri de détresse, c’est un appel patriotique que Ozias lance du plateau du journal télévisé de l’Ortb. Dès lors, il ne doit rien craindre. Même les menaces de quelques griots et écervelés au service du Roi ne doivent pas l’inquiéter… Il a 30 ans de service alors que le Roi Fcbe qu’ils servent, avec zèle, devra vider le Palais de la République le 5 avril 2016 à minuit. Donc, dans un peu plus d’un an. Il n’y a pas meilleure manière de rentrer dans l’histoire. Un jour, tout le monde se souviendra que sous la Refondation, il y a eu un journaliste nommé Ozias Sounouvou qui a osé porter la voix de ses collègues opprimés de l’Ortb…
Irénée Agossa, l’homme qui parcourt les plateaux de télévisions pour chanter Yayi, a beau avoir dit que son chef n’en est pour rien si la télévision nationale est la caisse de résonnance des Fcbe. Il pourra au moins confirmer que lui, Irénée Agossa, a quand même la possibilité d’intervenir sur tous les médias, sans être inquiété !!! Alors, pourquoi l’opposition ne bénéficiera-t-elle pas du même privilège sur la télévision nationale ? La vérité, c’est que son chef qu’il défend est le vrai Directeur général de l’Ortb ! C’est lui qui commande tout de son Palais ! Ozias a parlé ! Si c’est cela l’impertinence qui le gène tant, parce que leur demi-dieu est interpellé, eh bien, soyons tous impertinents !!! Ozias n’avait d’excuses à présenter à quiconque. Les actes que nous posons ne sont que le reflet de notre personnalité. Ce n’est pas de sa faute s’il est talentueux et courageux. Des qualités que certains n’ont pas et sont toujours obligés de se cacher derrière le rideau même en temps de crise. Comme le dit si bien l’Archevêque sud-africain Desmond Tutu, « si vous êtes neutre en situation d’injustices, vous avez choisi le camp de l’oppresseur, si un éléphant a le pied sur la queue d’une souris et que vous vous prétendez neutre, la souris n’appréciera pas votre neutralité ».