Le Procureur général près la Cour d’Appel de Cotonou Gilles Sodonon a justifié la présence de la police au domicile de l’Honorable Hélène Aholou Kèkè ce mercredi. Reçu dans le journal de 20h de la Télévision nationale jeudi 15 janvier 2015, il a montré que les officiers de police judiciaire étaient porteurs d’une convocation pour la députée impliquée dans « une affaire judiciaire ». Lire son intervention.
« On a lu dans la presse que pour une affaire non encore révélée, la Police est descendue chez Me Hélène Aholou Kèkè… Ces journaux ont précisé dans leur développement que la police porteur d’une convocation à Me Hélène Aholou Kèkè n’a voulu la délaisser qu’à elle-même en personne. Pour ces faits, il y a tellement de commentaires, les uns plus tendancieux que les autres. Et il est important qu’en tant chef du Parquet général, service dont émanent lesdites convocations que je vienne ici apporter la vérité des faits…C’est exact que des officiers de police judiciaire s’étaient portés au domicile de Me Hélène Aholou Kèkè pour délaisser une convocation à elle. Cette convocation émane du parquet général. Il faut savoir que Me Hélène Aholou Kèkè est partie civile dans une procédure d’injures et de diffamation, procédure dans laquelle sont poursuivis certaines personnes à savoir Karimou Sidikou, Tchibozo Maximin et le journal « Le Matinal ». Cette procédure avait déjà connu une première décision de justice en première instance. Décision qui a fait l’objet d’appel. L’appel a été enrôlé au niveau de la Chambre correctionnelle de la Cour d’Appel et avait donné déjà plusieurs audiences. A la dernière audience, celle de mars 2014, la Cour a renvoyé l’affaire au 13 février 2015 pour convocation des parties. Et il faut entendre par parties aussi bien la partie civile que les prévenus… Conformément aux dispositions de l’article 394 et suivants du Code de procédure pénale, nous avons coutume d’inviter les parties à travers une convocation par officier de police judiciaire ou par huissier. Nous choisissons souvent de passer par les officiers de police judiciaire parce que ça coûte moins à l’Etat. Les huissiers, il faut les payer. Mais il y a une certaine diligence que les Opj en général font dans la remise des convocations et ça aide le Parquet.
Qu’est ce qui fait que cette fois-ci cette procédure suscite des réactions ?
Peut-être parce que, lorsque les Opj se sont portés là-bas, ils ont insisté à remettre la convocation à la personne même. J’ai interpellé le commissariat de Cadjèhoun qui est le commissariat du ressort dans lequel habite Me Aholou Kèkè. Elle habite Cadjèhoun, la Haie vive. Et selon le rapport qui m’a été fait, je crois que les policiers ont insisté pour remettre à elle-même la convocation malgré que et la bonne et le chauffeur soient arrivés. Ils ont insisté parce que lorsque vous remettez la convocation, vous devez établir un procès-verbal de police à retourner au Parquet.
Cette insistance était-elle indispensable ?
Je crois que ça dépend. Si c’est un Opj pas trop expérimenté, il peut dire qu’il veut remettre la convocation à la personne-elle pour pouvoir établir mon procès-verbal… Mais on aurait pu inviter Me Hélène Aholou Kèkè au Commissariat pour venir chercher sa convocation et à ce moment, on établit le procès-verbal. Ce n’est pas une affaire politique. C’est une affaire purement judiciaire »