Arolando est un artiste plasticien béninois. A Abomey, à l’est du pays, il travaille avec les enfants déshérités de sa ville natale. "Rien n’est gâté" est le nom de son association, mais aussi sa philosophie. A travers ses œuvres, il tente de donner une seconde vie aux déchets tout en aidant cette jeunesse défavorisée du Bénin.
A Abomey,
« Grigoto ! » est le cri de ralliement de Arolando et de sa troupe.
Quand cet artiste plasticien se déplace sur son scooter recyclé dans son quartier d’Abomey, sa ville natale, il se fait repérer. Tous les enfants le saluent par des sonores « Grigoto ! ».
Enfance de rue
Arolando a décidé de se consacrer à eux, les enfants déshérités. Lui-même s’est forgé dans la rue. Il a commencé par le slam, le rap dans les maquis de sa ville, avant de découvrir l’art plastique, autour duquel il a forgé sa philosophie de vie.
Sa rencontre avec Soniart Djedatin, a été décisive. Il l’a croisé un jour dans la rue où elle vivait aussi. Après la mort de son père, elle avait fui la maison de ses tuteurs où elle se faisait battre.
L’art plastique
Après sa rencontre avec celle qui est devenue sa compagne, il décide de créer une association pour aider les enfants de la rue. Il se bat depuis pour cette cause. Il la poursuit quand il découvre l’art plastique grâce à une autre rencontre, celle de Joël Dossou. Aujourd’hui décédé, il lui a montré la voie.
Les « côtés positifs » de l’esclavage
Il expose ses créations à Abomey, dans le palais du roi Kpengla où il travaille aux côtés des enfants.
Il met en scène les « côtés positifs » de l’esclavage, notamment le métissage et le rastafarisme. Le Bénin a accueilli beaucoup de ces anciens captifs désireux de revenir sur leur terre. Ils ont amené avec eux des cultures différentes, fruits des liens qu’ils ont pu nouer dans le Nouveau Monde.
Avec le collectif Noudémagbélé (rien n’est gâté) qu’il a créé avec des amis artistes, il développe des créations à l’aide de produits recyclés. Il a déjà exposé à Cotonou ou encore à Ouidah. Les canettes de soda, les bouteilles et sachets en plastique ou en verre, les capsules sont sa matière première.
Aujourd’hui, il a le projet d’ouvrir une école d’art Noudémagbélé pour donner espoir à la jeunesse déshéritée du Bénin.