Dans une déclaration les députés de l’Union fait la nation se sont prononcés sur l’échec du dialogue social travers une . ladite déclaration a été lue à la plénière de l’Assemblée par l’honorable Lazare Sèhouéto. . Ils souhaitent que s’ouvre au parlement des discussions et un vrai dialogue susceptible de favoriser le vote par le parlement d’une loi permettant l’organisation des élections Locales, Communales et Municipales dans les meilleurs délais, l’organisation des élections législatives à bonne date.
A signaler que la déclaration n’a pas manqué de dénoncer ce que l’un a appelé les manœuvres dilatoires du gouvernement qui selon Sèhouéto ont conduit à l’échec du dialogue social. la dernière décision de la cour constitutionnelle a également fait l’objet de cette déclaration. Il s’agit surtout de la tenue des législatures avant les communales.
Armek FERAEZ
DECLARATION DU GROUPE PARLEMENTAIRE “L’UNION FAIT LA NATION”
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Chers Collègues,
Le 10 Mai 2012, du haut de cette tribune, le Président Kolawolé IDJI, au nom du Groupe Parlementaire “L’UNION FAIT LA NATION”, soulignait l’impérieuse nécessité de prendre en main le dossier de la correction de la LEPI.
En effet, chacun de nous savait très bien que cet instrument, bien qu’ayant servi à deux élections importantes, n’était visible qu’aux seuls initiés et ne donnait satisfaction à personne. Le souhait exprimé ce jour-là, par notre Groupe Parlementaire, était que l’Assemblée Nationale devait se saisir de ce dossier afin d’éviter à notre pays une impasse politique extrêmement dangereuse. Vous avez tous compris ce souci et cela a permis de voter la loi N° 2012-43, portant apurement, correction, mise à jour et actualisation du fichier électoral national.
Chacun de nous espérait alors que désormais, au bout de ce travail, les élections locales, communales et municipales seraient diligemment organisées.
Vous savez tous où nous en sommes aujourd’hui !
Cependant, le Groupe Parlementaire “l’UNION FAIT LA NATION” est convaincu qu’il n’y a pas de fatalité incontournable à condition que la classe politique dont vous êtes, Mesdames et Messieurs les Députés, les éminents représentants, sache prendre ses responsabilités. C’est à cet exercice que je vous invite aujourd’hui.
Nous avons tous à l’esprit le Protocole A/SP1/12/01 sur la Démocratie et la bonne gouvernance, « additionnel au protocole relatif au mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité » de la CEDEAO dont le Bénin est signataire et qui impose qu’aucune « réforme substantielle de la loi électorale ne doit intervenir dans les six (6) mois précédant les élections, sans le consentement d’une large majorité des acteurs politiques » (Cf. Article 2).
C’est en tenant compte de cette norme sous-régionale signée et ratifiée par le Bénin que nous avons accepté dans l’intérêt du pays, le dialogue proposé par le Gouvernement du président YAYI Boni. Nous nous sommes rendus à ce dialogue en toute bonne foi malgré plusieurs précédents qui nous enseignaient la prudence et même la méfiance. Assez rapidement, nous avons cru que nous nous étions entendus avec le Gouvernement et ses partisans sur l’objectif global de l’exercice à savoir « préserver la paix et les acquis démocratiques de la Conférence des forces vives de la nation de février 1990, par la décrispation du climat sociopolitique et la réalisation d’un consensus au sein de la classe politique pour l’organisation des élections communale, municipale et locale dans les meilleurs délais et avant celles législatives prévues pour 2015 à bonne date »
Cette entente impliquait d’un coté le Gouvernement et ses partisans, et de l’autre, les forces les plus représentatives du paysage politique actuel de notre pays : Les forces unies au sein de la PLATE-FORME, le PRD, la Renaissance du Benin etc.
Dans le dessein d’une décrispation de l’atmosphère sociopolitique et rétablir la confiance au niveau de notre peuple, nous avons formulé trois propositions qui, en toute bonne foi, ne devaient à priori poser aucun problème :
1. L’accès égalitaire aux médias du service public, conformément aux lois de la République;
2. Le retrait de l’Assemblée Nationale du projet de loi, portant révision de la Constitution. Chacun sait les tensions immenses que ce projet crée dans l’esprit de la grande majorité des Béninois;
3. Le caractère exécutoire des points d’accord auxquels le dialogue aurait abouti.
Ces propositions, formulées à l’évidence en toute bonne foi, et totalement en phase avec la constitution et les lois de la République, n’ont pas été acceptées par le Gouvernement et ses partisans.
Cette situation inattendue a provoqué un premier blocage des travaux du Comité Préparatoire du Dialogue. Mais nous sommes tous retournés à la table des négociations le mardi 13 Janvier 2015 dans l’espoir que le Gouvernement, conscient des enjeux et des risques, atténuerait la raideur de sa position. Mais rien n’y fit. Bien au contraire et très curieusement, le Gouvernement et ses partisans exigeaient même que nous puissions travailler à leur libre accès aux médias privés !!!!!!!!!!!!
Leur conception du Dialogue en effet, était que le Président YAYI Boni, offrait généreusement une opportunité à ses opposants et ces derniers devaient la saisir sans condition aucune.
Chacun comprend dès lors que le soi-disant dialogue n’était qu’un leurre et un outil fabriqué pour la propagande du Gouvernement et ses partisans.
Ainsi, l’AND, dirigé par Valentin ADITI HOUDE, Restaurer l’Espoir dirigé par candide AZANAI, l’UDBN dirigée par Claudine PRUDENCIO, le PRD dirigé par maître Adrien HOUNGBEDJI, la RB, dirigée par Léadhy Vinagnon SOGLO, de même que toutes les composantes de la PLATE-FORME, en particulier le PCB, l’Alliance ABT, Alternative Citoyenne et bien entendu l’UNION FAIT LA NATION, ont dû, à regret, quitter ces négociations où ils n’auraient servi que de faire-valoir pour la propagande gouvernementale.
Une telle situation, Mesdames et Messieurs les Députés, chers collègues, est lourde de conséquences pour notre pays et pour notre démocratie.
Nous constatons tous en effet, les difficultés du COS-LEPI, à produire, conformément à la loi et dans les délais requis, la Liste Electorale Permanente Informatisée (LEPI) qu’elle a l’obligation de transmettre à la CENA.
Le Président Sacca LAFIA, Président du COS LEPI et ses camarades nous informent que la Liste Electorale Permanente Informatisée provisoire est prête mais qu’ils n’ont aucun moyen pour démarrer l’affichage pendant vingt et un (21) jours comme l’exige la loi. Le COS-LEPI aurait besoin, nous dit le Président Sacca LAFIA, de cinq cent millions quatre vingt mille francs (500.000.80000F). Face à cette nouvelle demande de ressources, le Président et son gouvernement sont toujours attendus.
Mesdames et Messieurs les Députés, chers collègues, vous savez bien, nous savons tous, la Cour Constitutionnelle elle-même sait très bien, et le peuple béninois tout entier sait qu’il n’y a aucune possibilité pratique de recourir à une soi-disant liste de 2011. Les conséquences d’un recours à une telle solution qu’il est curieux que la Cour Constitutionnelle envisage, nous conduit inévitablement, non pas au K.O, mais à un véritable chaos, ce que personne ne souhaite, et donc cela n’est pas une solution. C’est pourquoi Mesdames et Messieurs, le Groupe Parlementaire “l’UNION FAIT LA NATION” demande qu’au sein de ce parlement s’engagent des discussions et un vrai dialogue pour favoriser le vote d’une loi permettant l’organisation des élections Locales, Communales et Municipales dans les meilleurs délais.
– l’organisation des élections législatives à bonne date.
Il y a en ce moment sur la table de la Commission des Lois plusieurs propositions de lois qui, combinées, amendées, discutées en notre sein, nous permettraient d’obtenir une liste électorale consensuelle, de nous mettre d’accord sur un agenda électoral, et sortirait notre peuple de l’angoisse.
Aucun Béninois, je le crois, ne souhaite voir s’instaurer dans notre pays une République des juges qui dictent leurs injonctions aux institutions constitutionnelles et à leurs représentants élus, qui transforment le gouvernement, le Président de la République, les députés à l’Assemblée Nationale en modestes employés soumis à leur seule volonté souveraine. Ce n’est évidemment pas cela l’Esprit de la Constitution du 11 Décembre 1990.
Mesdames et Messieurs les Députés, vous êtes les représentants de ce peuple. Vous incarnez sa souveraineté. Vous êtes le peuple béninois. Vous devez prendre vos responsabilités. Nous devons prendre nos responsabilités.
Notre peuple veut des élections libres et transparentes sur la base d’une liste consensuelle, transparente et fiable. Notre peuple veut la paix. Un blocage prolongé ouvrirait la voie aux aventures et aux aventuriers. Nous devons barrer la route aux aventuriers, nous devons prendre nos responsabilités. Ce peuple nous observe!
Je vous remercie pour votre attention soutenue.