Depuis début juin 2013, le président de l’ONG ALCRER, Martin Assogba représente le Bénin, sur invitation du gouvernement américain, à une formation sur la prévention et la gestion des conflits en Afrique de l’Ouest aux Etats-Unis. Cette absence du territoire national ne rend cependant pas l’acteur de la Société civile indifférent à l’évolution de la situation socio-politique de son pays. Ainsi, réagissant au débat sur la révision de la constitution du 11 décembre 1990 remise au jour par la transmission du projet de loi par le Chef de l’Etat à l’Assemblée nationale, Martin Assogba réaffirme son opposition catégorique à toute révision opportuniste de la loi fondamentale à des fins de prolongation du mandat de Boni Yayi à la tête du Bénin au terme de son second et dernier mandat en 2016. « Nous n’accepterons jamais que notre constitution soit tripatouillée comme dans certains pays voisins », avertit le président de l’ONG ALCRER.
Prenant acte du contenu du projet de loi qui sauvegarde les acquis de la Conférence des forces vives de la nation de février 1990, Martin Assogba tempère cependant l’urgence de la révision de la loi fondamentale vingt deux années après son avènement. « Nous n’avons pas encore fini d’expérimenter notre constitution actuelle. Donnons-nous le temps pour la révision », préconise-t-il. Dans le même sillage, la figure de proue de la Société civile béninoise justifie son refus de voir Boni Yayi procéder à la révision de la loi fondamentale par se crainte de voir s’instaurer une nouvelle République à l’instar du cas sénégalais avec le président Abdoulaye Wade. « Le danger, ce n’est pas la non révision des articles 42 et 44 ou autres. Mais, c’est la nouvelle République qu’on veut nous imposer qui est le piège à éviter », dixit-il. Aussi, pour Martin Assogba, « le projet de révision de la constitution doit être ajourné » afin de se consacrer aux problèmes urgents auxquels se trouvent confrontés au quotidien le peuple béninois.