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18e session ordinaire de la conférence des chefs d’état et de gouvernement de l’union économique et monétaire ouest africaine allocution du président de la république
Publié le lundi 19 janvier 2015   |  Autre presse


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© APA par Saliou Amah
Visite d`amitié et de travail du président Yayi Boni à Abidjan
Mardi 11 Mars 2014. Abidjan. Dans le cadre de la visite d`amitié et de travail, qu`il effectue en Côte d`Ivoire, le président béninois Yayi Boni a été reçu en audience par son homologue ivoirien Alassane Ouattara. Ph : Yayi Boni


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18e SESSION ORDINAIRE DE LA CONFERENCE DES CHEFS D’ETAT ET DE GOUVERNEMENT DE L’UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE OUEST AFRICAINE
ALLOCUTION DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE,
CHEF DE L’ETAT, CHEF DU GOUVERNEMENT DU BENIN
PRESIDENT EN EXERCICE DE LA CONFERENCE DES CHEFS D’ETAT ET DE GOUVERNEMENT DE L’UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE OUEST AFRICAINE
Cotonou, le 19 janvier 2015
• Excellences, Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement ;
• Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;
• Monsieur le Président du Conseil des Ministres de l’UEMOA ;
• Mesdames et Messieurs les Membres du Conseil des Ministres de l’UEMOA ;
• Monsieur le Président de la Commission de l’UEMOA ;
• Monsieur le Gouverneur de la BCEAO ;
• Monsieur le Président de la BOAD ;
• Monsieur le Président du Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers ;
• Monsieur le Président du Comité Interparlementaire de l’UEMOA ;
• Monsieur le Président de la Cour de Justice de l’UEMOA ;
• Monsieur le Conseiller, Président de la Cour des Comptes de l’UEMOA ;
• Monsieur le Président de la Chambre Consulaire Régionale de l’UEMOA ;
• Excellences, Mesdames et Messieurs les Chefs de Missions diplomatiques et Représentants des Organisations Internationales accréditées au Bénin ;
• Distingués invités ;
• Mesdames, Messieurs ;
Le Bénin s’honore d’accueillir à Cotonou la 18e session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine. Je voudrais vous exprimer ma sincère gratitude pour avoir répondu à mon invitation et renouveler, en cette circonstance solennelle, mes sincères remerciements pour la confiance placée en mon pays qui assure la présidence de notre Union commune.
Je souhaite à toutes les personnalités ici présentes, au nom du Peuple béninois, une cordiale bienvenue en terre ouest-africaine du Bénin.
Chers Collègues,
Je voudrais saluer tout particulièrement la présence parmi nous de son Excellence Monsieur Michel KAFANDO, Président du Faso, qui participe pour la première fois à nos travaux. Monsieur le Président, notre Conférence vous félicite pour votre accession à la présidence du Faso et vous exprime toute sa solidarité ainsi que son soutien pour la réussite de la transition dans le Pays des Hommes Intègres.
J’accueille spécialement en votre nom également le Président de la République Sœur de Guinée-Bissau, Son Excellence Monsieur José Mário VAZ et le félicite pour sa brillante élection à la magistrature suprême de son pays. Monsieur le Président, votre participation à cette session constitue un retour aux sources, car vous aviez déjà participé à des sessions antérieures de notre Conférence, en qualité de Président du Conseil des Ministres de l’Union.
Messieurs les Présidents Michel KAFANDO et José Mário VAZ, je tiens à vous renouveler, au nom de vos pairs ici présents, nos vœux sincères de succès dans l’accomplissement de la haute mission que vos Peuples respectifs vous ont confiée.
Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
Depuis notre dernière session, la vie de l’Union a été marquée par des événements importants.
Au Burkina Faso, la crise politique survenue en octobre 2014 a conduit, grâce à la maturité de la classe politique et au patriotisme de l’ensemble des forces vives de la Nation, à la mise en place d’un gouvernement de transition chargé de l’organisation d’élections libres et crédibles dans un délai d’un an.
Le rétablissement de la légalité constitutionnelle en Guinée-Bissau s’est concrétisé par la tenue des élections présidentielle et législative, renforçant ainsi le processus de démocratisation de nos Etats et la promotion de la bonne gouvernance dans notre espace commun.
La situation sociopolitique et sécuritaire s’est globalement améliorée dans la sous-région mais de vives préoccupations demeurent, face à la montée du terrorisme, de la piraterie, de la traite des êtres humains, de la prolifération des armes légères, des enlèvements et autres crimes perpétrés par des groupes armés non étatiques.
L’année 2015 connaîtra l’organisation d’élections présidentielles, législatives, municipales et locales dans plusieurs des Etats de l’Union, ce qui pourrait induire des risques politiques et sécuritaires supplémentaires et mettre à rude épreuve la stabilité politique de nos pays. Nous devons donc nous attacher à maintenir et à renforcer les actions déjà en cours en faveur d’une meilleure gouvernance afin de sécuriser durablement notre espace communautaire.
Au plan sanitaire, une nouvelle menace est apparue, liée au risque de propagation de l’épidémie de la fièvre hémorragique à virus EBOLA. Je voudrais saluer et encourager la mise en œuvre par les Etats membres de l’Union, avec l’appui des Institutions communautaires et de la communauté internationale, notamment l’Organisation Mondiale de la Santé, de mesures vigoureuses pour faire face à cette pandémie qui perturbe la quiétude de nos chères populations. Nous devons donc poursuivre la mutualisation de nos efforts pour enrayer la propagation de cette épidémie et, plus globalement, stopper le développement de foyers d’insécurité sanitaire dans l’Union.
Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
Dans le domaine économique, notre Union continue d’enregistrer des avancées significatives, notamment en ce qui concerne la gestion macroéconomique, la convergence économique, l’élargissement du marché commun, le développement des infrastructures et la mise en œuvre des politiques sectorielles.
En effet, les performances économiques sont appréciables, en dépit de la fragilité de la reprise de l’économie mondiale, avec un taux de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) estimé à 6,8% en 2014, contre un taux de 5,9% en 2013, alors que le Fonds Monétaire International prévoit que la croissance mondiale atteindra en moyenne 3,3% en 2014, comme en 2013. Cette évolution économique dans nos Etats serait consolidée en 2015 avec un taux de croissance prévisionnel de 7,4% dû au regain de dynamisme des secteurs agricole et industriel ainsi que par les performances dans les Bâtiments et Travaux Publics. Les Ministres de l’Union encouragent ainsi nos Etats à poursuivre leurs efforts d’investissements publics dans les infrastructures et les secteurs sociaux, essentiels à la réalisation des objectifs de croissance.
Par ailleurs, l’inflation est bien maîtrisée dans notre Union. Les récentes évolutions laissent apparaître un recul du niveau général des prix à la consommation au troisième trimestre 2014, du fait notamment de la poursuite du repli des prix des produits alimentaires importés ainsi que des céréales et des tubercules produits dans les Etats membres de l’Union. En moyenne, le taux d’inflation s’établira à moins de 0,2% en 2014 et 1,6% à fin 2015.
Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
Les résultats sont donc probants. La célébration, le 20 octobre 2014, du 20e anniversaire de l’Union nous avait déjà permis de mesurer le chemin parcouru et surtout d’évoquer les pistes pour l’approfondissement de l’intégration régionale. A cette occasion, j’avais eu l’opportunité d’indiquer six principaux défis à relever pour assurer le progrès économique et social dans notre espace sous-régional, à savoir :
• le défi de la libre circulation des biens et des personnes ;
• le défi de l’énergie ;
• le défi de la sécurité alimentaire et nutritionnelle ;
• le défi du financement de l’économie ;
• le défi de la formation technique et professionnelle et de l’emploi des jeunes ;
• le défi de la stabilité, de la paix et de la sécurité.
La présente session nous permettra de bien situer le degré de prise en charge de ces différents défis à travers les comptes rendus des travaux des Comités de haut niveau, qui sont inscrits à l’ordre du jour de la Conférence.
La prise en charge efficace de ces défis passe également par la mise en œuvre effective des réformes, des programmes et des projets adoptés en vue d’apporter des réponses collectives à l’approfondissement de l’intégration des Etats membres de l’Union. Voilà pourquoi lors de notre précédent Sommet, nous avons décidé d’organiser une revue annuelle, exclusivement consacrée à l’examen de la mise en œuvre effective des réformes, politiques, projets et programmes communautaires dans chaque Etat membre. Cette revue s’est déroulée dans tous les Etats membres en 2014. Elle constitue un exercice pertinent d’impulsion politique permettant d’assurer la crédibilité du processus d’intégration régionale et l’adhésion de nos populations.
J’ai eu le plaisir de présider, le jeudi 15 janvier 2015, la réunion des Premiers Ministres des Etats Membres de l’Union, consacrée principalement à l’examen des résultats de cette revue. La présentation des grandes conclusions de cette rencontre, destinée à donner une nouvelle dynamique pour la mise en œuvre des réformes au sein de l’Union, est inscrite à l’ordre du jour de notre session.
Je voudrais d’ores et déjà retenir que le chemin est encore long avant de parvenir, dans notre espace communautaire à une harmonisation complète des textes. En effet, selon la revue, le taux d’application des textes communautaires est estimé en moyenne à 50%, avec des disparités selon les domaines et selon les États membres. Par exemple, les textes relatifs notamment à l’harmonisation du cadre juridique, comptable et statistique des finances publiques, la fiscalité intérieure, l’Union douanière, la facilitation des transports et la mutualité sociale ont encore du mal à être appliqués dans l’ensemble de la zone UEMOA.
Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
Je suis convaincu que la mise en œuvre effective des recommandations de la revue permettra d’accélérer la dynamique du développement durable dans notre Union, pour le mieux-être de nos populations. Nous devons tout particulièrement être proactifs pour faire face aux perpétuelles mutations que connait notre monde aujourd’hui.
En effet, en une trentaine d’années, le monde s’est bien transformé : hommes, capitaux, marchandises, informations et savoirs circulent librement, avec des conséquences qui ne peuvent être supportées par nos pays pris isolément.
Nous devons donc engager résolument et maintenant toutes les politiques publiques induisant le renforcement de l’intégration de nos Etats ; c’est une affaire de tous les acteurs de développement, l’Etat, les entreprises et les citoyens, dans une solidarité d’intérêts pour la génération actuelle certes mais encore plus pour les générations à venir.
Je voudrais exprimer à nouveau toute ma disponibilité à jouer ma partition dans cette noble quête d’approfondissement de l’intégration économique et monétaire de notre sous-région. Je sollicite vivement votre accompagnement, parce que la réussite n’est que partagée : ce n’est qu’ensemble que nous serons plus forts, pour le bonheur de nos Peuples. Au demeurant, j’entends au cours de ma Présidence en exercice, outre les chantiers déjà ouverts, insister sur d’importants dossiers tels que la sécurité foncière rurale et urbaine, la promotion du Partenariat Public-Privé pour la réalisation des chantiers d’infrastructure et l’adaptation du code des marchés publics aux exigences de célérité.
Par ailleurs, la préoccupation majeure du niveau d’endettement à retenir dans le pacte de convergence doit faire l’objet d’une attention particulière au regard de nos besoins importants en infrastructures afin de maintenir la dynamique de croissance.
Je voudrais également saluer la contribution efficace des Organes et Institutions de l’Union, et de leurs Présidents, à l’approfondissement de l’intégration de nos économies. Je les encourage à poursuivre la synergie d’efforts qui a permis de constater que l’agenda de l’intégration au sein de l’UEMOA progresse à la faveur de la mise en œuvre des réformes structurelles.
Nos Etats s’efforcent courageusement de réaliser des avancées significatives dans les domaines qui sont au cœur de notre projet commun d’intégration. A cet effet, je me réjouis de l’inscription, à l’ordre du jour de la présente session, d’un point relatif au projet d’Acte additionnel portant composition, organisation et fonctionnement du Parlement de l’UEMOA.
Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais terminer, saisissant l’opportunité des présentes assises, en vous souhaitant, à vous-mêmes, à vos familles et aux populations de l’Union, une bonne et heureuse année 2015. Je forme des vœux sincères et ardents pour la consolidation de la paix, de la stabilité et de l’intégration au sein de notre espace.
C’est dans cette espérance que, je déclare ouverte la 18e session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UEMOA.
Que Dieu donne longue vie à notre Union !
Vive l’intégration régionale !
Vive l’UEMOA !
Je vous remercie.

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