Le gouvernement béninois réitère sa solidarité au peuple français en condamnant tous les actes de violence terroriste qui ont ensanglanté la capitale française les 07, 08 et 09 janvier 2015, renouvelle son adhésion aux valeurs de liberté d’expression, de liberté d’opinion et de liberté de conscience et soutient toute initiative allant dans le sens de la défense de ces idéaux comme il l’a démontré au plus haut niveau, à travers la participation du président de la République à la «marche républicaine» du dimanche 11 janvier 2015 à Paris.
Toutefois, le droit à la liberté d’expression ne saurait constituer une licence accordée pour tourner en dérision les symboles, les repères et les personnages auxquels s’identifient des confessions religieuses.
La tolérance, le respect mutuel, la reconnaissance de la diversité religieuse constituent des socles de notre «vivre ensemble».
Le gouvernement béninois se dissocie de tout acte tendant à offenser sous quelque motif que ce soit une confession religieuse quelle qu’elle soit.
En conséquence, la publication des caricatures du prophète de l’Islam dans la parution du 15 janvier 2015, du journal «Charlie Hebdo», nous parait un comportement à contre-courant de l’élan de solidarité que le monde entier, toutes tendances religieuses et courants philosophiques compris, a spontanément manifesté à l’endroit du peuple français, en hommage aux victimes des attentats terroristes des 07, 08 et 09 janvier 2015.
C’est pourquoi, le gouvernement béninois interdit la diffusion, sous quelque forme que ce soit, de ladite parution sur toute l’étendue du territoire national.
Le peuple béninois épris de paix, de justice et de liberté adhère à la laïcité qui n’est pas synonyme d’absence de Dieu dans l’espace public. Elle est un cadre qui permet la libre expression dans le respect réciproque de toutes les confessions religieuses aux côtés des valeurs républicaines et ne saurait signifier la liberté de se moquer des confessions religieuses.
Le gouvernement béninois en appelle donc à un dialogue interreligieux actif et respectueux de la foi et des symboles religieux spécifiques à chaque religion. Nul n’a le droit d’imposer sa religion et personne ne doit dénier à l’autre le droit à la croyance ou à la non croyance. Nous devons ensemble conjuguer nos efforts pour construire et vivre dans un monde harmonieux où chacune, chacun s’engage à édifier la civilisation de l’amour.
Vive la tolérance et l’intercompréhension pour bâtir un monde de paix et de stabilité dans le respect mutuel !
Fait à Cotonou, le16 janvier 2015
Le secrétaire général du gouvernement
Alassani Tigri