Au lendemain de l’alerte donnée par les services techniques vétérinaires du Nigeria sur la détection de foyer de grippe aviaire dans l’Etat de Kano, la réaction du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la pêche ne s’est pas fait attendre. Le Directeur de la production animale/ de l’élevage, Dr Bill Kperou Gado, est monté au créneau pour expliquer d’une part les mesures prises par le gouvernement notamment son ministère ; d’autre part les comportements à avoir pour prévenir la maladie. Lisez plutôt
Vous êtes le Directeur de la production animale, vous avez appris que les services techniques du Nigéria ont alerté sur des foyers de grippe aviaire, qui seraient au Nigéria, confirmez-vous l’information?
Je confirme que les services vétérinaires du Nigéria ont notifié des foyers de grippe aviaire, à Kano et Lagos ce mois de janvier. Donc en la matière, il faut que nous qui sommes frontaliers à ce pays, nous prenions des mesures urgentes, pour éviter que ce virus ne soit sur notre territoire.
Et quelles sont les dispositions que le gouvernement notamment le ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, a prises pour empêcher que cette maladie ne se propage sur le territoire national?
Très tôt déjà avec la première déclaration à Kano, le ministère a envoyé des courriers sur le terrain pour que les agents au niveau opérationnel renforcent la vigilance pour contrôler les importations, c’est-à-dire, les échanges de produits de volaille, de volaille et même les intrants, entrant dans l’élevage de volaille. Donc les agents sont à pieds d’œuvre pour empêcher toute entrée de ces produits. Quand je parle de ces produits, ce sont les poussins d’un jour, les œufs, les produits de volaille, ou découpe de volaille. Et pendant que la grippe aviaire est déclarée, nous avons un arrêté qui en vigueur et qui interdit toute entrée de produits, en provenance de ces pays infectés.
Ce qui veut dire qu’il y a un certain nombre d’acteurs qui sont en contact avec les populations. Est ce que vous avez le retour chaque jour, du fonctionnement du dispositif mis en place?
Le dispositif mis en place fonctionne et l’alerte sera donnée quand nous aurons les premiers résultats de laboratoire, parce qu’il faut faire des prélèvements, faire des analyses, et voir si on n’a pas le virus sur notre territoire.
Nous avons vu aussi le communiqué du ministère de l’Agriculture à ce propos, quel en est le contenu?
Le communiqué notifie à la population béninoise que la grippe aviaire a été déclarée au Nigéria et qu’il y a un arrêté, en l’occurrence, l’arrêté N°3889 de 2005, qui interdisait l’importation de volaille ou de partie de volaille, de poussin d’un jour, des aliments de bétail provenant des pays infectés de grippe aviaire. Donc, par ce communiqué radiotélévisé, le Ministre rappelle que tous ces produits sont interdits d’entrée dans notre territoire jusqu’à nouvel ordre. Il invite par ce communiqué, la population au calme et indique déjà les mesures à prendre pour éviter de contracter la maladie et ces mesures sont: bien cuire les produits de volaille, éviter la promiscuité avec ces animaux qui sont les volailles, surtout pour ceux qui sont dans leurs élevages, éviter les mouvements de volaille en ces temps-ci. Voilà en substance le contenu de ce communiqué et les agents de terrain, les agents de douane, les agents de sécurité sont aussi instruits pour appuyer les services vétérinaires à renforcer le contrôle à nos frontières.
Justement, parlant de la maladie, comment se manifeste-t-elle ? Qu’est-ce qui en est à l’origine ?
L’agent responsable de la grippe aviaire, c’est un virus qui à l’état normal peut être au niveau des oiseaux sauvages, sans que ces derniers ne manifestent des signes de maladie et c’est au profit des mouvements migratoires de ces oiseaux que le virus peut d’un moment à l’autre, venir sur un territoire où il était soit éradiqué ou bien, où il n’était pas connu. En terme de signe de la maladie au niveau de la volaille, il faut dire que ce sont des symptômes qui sont vraiment foudroyants, des symptômes de torticolis, l’animal qui meurt en moins de 48 heures, avec des lésions au niveau des yeux qui sont tuméfiés, des signes au niveau des voies respiratoires, au niveau du tube digestif qui ne peuvent être détectés qu’au laboratoire. Chez l’homme, ce sont des signes pas très loin de la grippe aviaire, d’où le nom. Mais il faut qu’il y ait vraiment une promiscuité entre les animaux et l’homme, pour qu’il puisse contracter la maladie.
Un appel à l’endroit des populations en guise de conclusion pour cet entretien
A l’endroit des populations, ce qu’il importe de retenir est qu’il faut bien cuire les produits de volaille, éviter les mouvements de volaille en ces temps, prendre des dispositions au niveau des élevages, pour éviter que le bâtiment d’élevage ne soit dans le sens des grands vents, puisque c’est un virus qui est facilement transporté par l’air et si l’ élevage n’est pas protégé, il peut facilement permettre l’introduction de ce virus.
