Comme une trainée de poudre les conclusions de la réunion du bureau politique de la Renaissance du Bénin tenue dimanche 18 janvier dernier défraie actuellement la chronique mettant maladroitement le ministre Christian Sossouhounto dans l’œil du cyclone. Hélàs ! A l’analyse, il apparait que la Renaissance du Bénin fait du deux poids, deux mesures.
Malgré la pression, Christian Sosouhounto ministre de l’urbanisme, de l’habitat et de l’assainissement reste au poste au gouvernement de Boni Yayi. Un acte de reconnaissance à l’endroit au président de la République qui apprécie les actions de ce jeune ministre. En réalité l’appel à la démission de Christian Sossouhounto est mu par des calculs politiciens liés aux prochaines élections en occurrence la communale de 2015 et la présidentielle de 2016. Deux élections capitales pour Léhady Soglo, président des Houzèhoué. Donc il faut tirer sur la ficelle qu’est la participation de Christian Sossouhounto au gouvernement afin d’amener ce dernier à abandonner ses assauts contre les positions du président du parti. Sinon comment comprendre que le bureau politique demande la démission du ministre et reste stoïque sur le cas d’autres cadres influents du parti nommé à de hautes fonctions de l’Etat par le même gouvernement Yayi. Le bureau politique ne s’est pas prononcé pour la démission de Myriam Kamara épouse Léhady Soglo nommée le 31 juillet 2014 à l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP). Cette instance de la Renaissance du Bénin s’est tue aussi sur le cas de Noëlie Apithy promue secrétaire exécutive de la commission électorale nationale autonome (CENA) en conseil des ministres le 27 novembre 2014. Mieux, aucune injonction n’a été faite aux cadres du parti promus récemment par Christian Sossouhounto dans son ministère. Cet état de chose qui crève l’œil, victimise le ministre Christian Sossouhounto promu au gouvernement en aôut 2013 et qui tient son portefeuille avec brio. En clair, la Renaissance du Bénin devra revoir sa copie.
RB-Yayi : Le cirque continue
* L’histoire entre les deux conjoints date depuis le régime Soglo (1991-1996), époque à laquelle, Yayi Boni officiait dans la cellule macroéconomique de la Présidence de la République avant d’être promu à la tête de la Banque ouest africaine de développent (Boad) avec l’appui de Nicéphore Soglo Chef de l’Etat d’alors. On se marie, on se quitte et on revient à la case de départ.
* En fait, ayant appelé a voté avec l’ADD Wologuèdè entre les deux tours de la présidentielle de 2006 pour le candidat Boni Yayi au grand dam de son challenger Adrien Houngbédji, la RB a eu droit un poste de ministre dans le premier gouvernement de l’ère Yayi. Ainsi Abraham Zinzindohoué directeur de campagne de Léhady soglo en 2006 a été nommé ministre de la justice au nom de la RB. Après un an de collaboration Boni Yayi a pris sa liberté politique en se débarrassant des alliés entre les deux tours de la présidentielle 2006. Ainsi leur représentant au gouvernement (ABN , MADEP et RB) ont été vidé par le truchement du premier remaniement ministériel.
*2007, les relations entre le parti des Soglo et Yayi se dégradent avec à la clé un pari de Boni Yayi d’enterrer la vieille garde politique. Des assauts de Boni Yayi se sont multipliés dans les fiefs traditionnels de la RB en vue de déstabiliser la formation des soglo
*Prenant conscience de l’enjeu, la Rb se retrouve avec la traditionnelle classe politique et décide de créer avec elle une coalition à quelques semaines de la tenue des élections législatives de 2007. Le G4 voit le jour le 12 mars au Palais des sports du stade de l’amitié de Cotonou. Les Soglo à la première loge du présidium tiennent le même discours que les ténors du Madep (Séfou Fagbohoun et Idji Kolawolé), du Psd (Bruno Amoussou et Emmanuel Golou) et du Prd (Adrien Houngbédji et consorts). Ils sont tous déçus de la gouvernance de Yayi Boni, qu’ils avaient pourtant soutenu au second tour de la présidentielle en 2006 et semblent filer le parfait amour avec Adrien Houngbédji, leur adversaire d’alors. Dans ce contexte, la Rb participe et prend le devant des initiatives des mécontents du pouvoir
*. En face, les partisans du chef de l’Etat n’ont jamais trouvé un traitement atténuant aux responsables de cette formation, allant jusqu’à renvoyer Nicéphore Soglo, son leader charismatique dans la classe des politiciens grabataires. Dans une ambiance de guéguerre, Ganiou Soglo accepte l’appel du président de la République d’entrer dans son gouvernement. Ganiou, nommé ministre de la jeunesse , des sports et des loisirs puis après au département de la culture et alphabétisation aux côtés de Yayi va désavouer désormais sa famille politique , prenant à chaque occasion le contre-pied de leurs discours hostiles au régime en place.
* A l’occasion des élections communales et municipales de 2008, le climat était plus que jamais délétère avec en toile de fond, la bataille sans merci que les deux ennemis intimes se sont livrés au sujet de l’élection du maire d‘Abomey-Calavi où la RB majoritaire au conseil communal a perdu la bataille et en garde dans.
* Entre 2008 et 2009, les relations ont évolué en dents de scie. Après avoir décliné l’offre des journées de réflexion initiées par le pouvoir en place pour la décrispation, la Rb accueille ses alliés en fin novembre 2008 à Abomey-Bohicon. C’était la grand-messe des mécontents qui a débouché sur la création de l’Union fait la Nation. Le mot d’ordre retenu, c’est d’œuvrer pour le départ de Yayi du pouvoir en 2011.
*Le pouvoir commence les opérations de charme à l’endroit qu’il trouvait pas convaincu et flexible dans la grande alliance de l’opposition. Des tête à tête entre Yayi ou ses émissaires avec Nicéphore Soglo pour un pseudo partenariat Mairie de Cotonou-Pouvoir couple Soglo en vue du transfert du marché Dantokpa dans le giron de la mairie de Cotonou. Ces fréquentations suscitent une ambiance de suspicion et de méfiance au sein de l’Union fait la nation. La détente
* Cette période a été perçue à travers les volte-face de la Rb à l’Assemblée nationale. C’est le cas des votes de la loi sur la Lépi et du budget de l’Etat exercice en 2009. Alors que les intérêts du pouvoir étaient menacés, Rosine Soglo s’est personnellement impliquée dans les tractations pour les sauver. L’UN fait grise mine. Au cours de la même année, le porte-parole du parti, Epiphane Quenum a été soutenu par le pouvoir pour occuper le poste de superviseur général de la Commission politique de supervision de la Lépi. Mais après quelques mois, il est passé à la trappe au profit d’un candidat du régime : Nassirou Bako-Arifari. Rosine Soglo s’en était offusquée, dénonçant le chef de l’Etat. Reprise des hostilités entre les deux parties
*Cette image écornée de cet adultère entre la RB et le pouvoir est restée jusqu’en 2011où Adrien Houngbédji Challenger de Boni Yayi en 2006 a été désigné par l’Union fait la Nation (dont la Rb était toujours membre) comme son candidat unique
*Avec l’échec de Houngbédji a la presidentielle de 2011 conclu par l’historique K.O de Yayi, Léhady Soglo directeur de campagne de l’UN accepta la politique après les bons offices menés par l’ambassadeur de France près le Bénin Daziano la « main tendue » de Boni Yayi en vue d’une union de la classe politique divisée par cette réélection controversée. Elle passe un accord de législature avec le pouvoir et l’aide a reconduire Marthurin Nago au perchoir. C’est le divorce avec ce qui reste de l’opposition
* Mais,la présidentielle de 2011 a profondément assombri les relations entre Yayi Boni et les Soglo, donnant lieu à l’érection d’un mur que l’entrée au gouvernement de Blaise Ahanhanzo-Glèlè ancien maire d’Abomey ,s’étant inscrit contre l’appel de son parti à rallier le candidat de l’UN, ne pourra déplacer aussi facilement.
*Ainsi Rosine et Nicéphore Soglo se sont publiquement hissés contre des initiatives de Boni Yayi malgré la présence d’un membre du parti au gouvernement. Les cas des projets du régime sur la révision de la constitution et le déguerpissement de la berge lagunaire de Cotonou en disent long
* Le ministre de l’environnement et de l’urbanisme eu des relations un peu difficiles avec son chef de parti dont il n’acceptait plus toutes les injonctions contre le pouvoir. Le scandale de la construction du siège du parlement eu raison de lui et l’emporta au remaniement d’aout 2013. Christian Sossouhounto 3ème adjoint au maire de ville de Cotonou le remplace au poste dans l’exécutif mais avec une amputation du portefeuille ministérielle du secteur de l’environnement confié à Raphael EDou. D’où un mécontentement de la RB.
*Au Parlement, la RB connu une défection qui l’amena à faire appel au pouvoir afin d’avoir de ces députés soutien pour etoffer le groupe parlement que dirige Rosine Soglo
*Entre temps au nom de l’unicité des comptes, les ressources de la mairie de Cotonou ont été souvent gelées au trésor public suscitant l’ire du président maire Nicéphécore soglo
*Avec l’imminence des élections communale et locale puis de la législative avec lesquels la RB comptent garder ses fiefs afin de propulser son président dans sa course vers la Marina, le discours a changé. Une opposition tactique a commencé depuis 2013 avec le pouvoir.
* Toutefois, ayant bloqué pendant longtemps les désignations à la CENA, la Rb réussi à obtenir la promesse d’avoir le poste de secrétaire exécutif de l’institution organisatrice des élections avant de faire aboutir le processus. Tenant sa promesse, un cadre du parti a été nommé en décembre 2014 en conseil des ministres à ce poste. Mais avant à l’ARCEP, l’épouse du président du parti a été fait membre.
*La succession d’évènement qui a suscité une veille citoyenne contre le pouvoir qui conserve ses véilléités anti constitutionnelles ont eu raison de la position stoïque de Léhady Soglo. La RB rejoint en décembre 2014 le mouvement de protestation de l’opposition en vue de l’organisation des élections communale et locale puis législative. Des voix appellent à la démission de Christian Sossouhounto dont le parti a marché contre le gouvernement au sein duquel il est membre. Niet ! La RB garde toujours son portefeuille avec un discours clair-obscur vis-à-vis du pouvoir Yayi. Cette cohabitation puante continue donc
* Pour endiguer le pouvoir a entrepris la promotion de jeunes loups aux dents longues dans les fiefs traditionnels de la RB afin de l’affaiblir