Déconsidérées, ignorées, négligées ou retardées à tort ou à raison, les élections locales, communales et municipales sont enfin programmées sur injonction de la Cour constitutionnelle, et cette fois-ci, à bonne date. Le vin tiré, il faut le boire.
Confortablement vautrés dans leurs fauteuils devenus inconfortables depuis bientôt deux ans, ils sont nombreux ces maires et autres élus qui n’ont certainement pas apprécié la Décision de la Cour constitutionnelle fixant les élections locales, communales et municipales au 31 Mai 2015. Ils auraient souhaité restés encore en fonction jusqu’en 2016. En prenant cette décision, la Cour a réglé un problème qui commençait par perdurer.
Près de deux ans durant, le corps électoral a été privé d’accomplir un devoir civique pour n’avoir pas été convoquée. Une convocation rendue non effective à cause de la non disponibilité de la Liste électorale permanente informatisée (LEPI), version actualisée, mais aussi de la Cour constitutionnelle qui subordonne désormais les élections en République du Bénin à la LEPI.
Depuis que la Cour constitutionnelle a pris cette Décision, les commentaires alimentent les débats pour dire satisfaction ou manifester son désaccord. Ce ne sont là que des masturbations verbales qui ne peuvent rien, absolument rien changer à la Décision de la Cour qui est sans recours. Même le premier magistrat de la Nation ne peut que s’y conformer et s’y plier.
Ce précédant dans le processus électoral à l’ère du renouveau démocratique mérite toutefois qu’on s’y attarde. Juste pour dire que le prochain Président de la République qui sera élu devra envisager une révision de la Constitution. Sur la base des germes de la mauvaise gouvernance constatée et sur la base de la compréhension et de l’appréciation qui est faite des élections suscitées et qui ont fait couler beaucoup d’encre et de salive. La constitution ayant prévu la décentralisation, il faudrait alors en cas de sa révision, penser à constitutionaliser officiellement l’organisation des élections polémiquées à bonne date. Ainsi, aucune élection constitutionnelle ne pourrait plus souffrir de quelques insuffisances que ce soient. Mais sait-on jamais ! Trêve de discussion, pour l’instant, le vin est tiré, il faut le boire.