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Le Matinal N° 4515 du 12/1/2015

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Participation du Bénin à la lutte contre Boko Haram : Yayi aurait dû consulter le parlement
Publié le lundi 26 janvier 2015   |  Le Matinal


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© APA par Saliou Amah
Visite d`amitié et de travail du président Yayi Boni à Abidjan
Mardi 11 Mars 2014. Abidjan. Dans le cadre de la visite d`amitié et de travail, qu`il effectue en Côte d`Ivoire, le président béninois Yayi Boni a été reçu en audience par son homologue ivoirien Alassane Ouattara. Ph : Yayi Boni


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Le Bénin se dit prêt à s’engager aux côtés des troupes des pays frontaliers du Nigéria pour combattre le groupe islamiste Boko Haram quel que soit le prix à payer. Le chef de l’Etat a exprimé cette volonté lors de la cérémonie de présentation de vœux au corps diplomatique au Bénin ce vendredi 23 janvier 2015. Le spécialiste des questions internationales Mathias Houkpè salue ce geste de solidarité, mais regrette une décision unilatérale.


Mathias Hounkpè n’a pas eu les mots assez forts pour saluer la disponibilité du président de la République du Bénin à envoyer 700 militaires au Nigéria dans la lutte contre la secte islamiste Boko Haram. Pour lui c’est un choix qui s’inscrit dans le cadre de la solidarité entre Etat ; et les 750 kilomètres de frontières que le Bénin partage avec son géant voisin de l’Est l’obligeait presqu’à l’action.« Lorsqu’il y a un pays de la région qui se trouve menacé dans sa stabilité, il est souhaitable que les pays de la sous région viennent en aide dans la mesure du possible pour rétablir la paix et la stabilité… Dans ce genre d’esprit on peut comprendre que le Bénin ensemble avec d’autres pays de la sous région envisage fédérer les forces au sein d’une organisation ouest africaine pour aider le Nigéria » a-t-il expliqué.

D’ailleurs le politologue béninois rappelle que l’acte du Bénin n’est pas sans précédent. Il y a deux ans, les forces armées béninoises avaient fait partie de la force d’intervention africaine au Mali et à la fin des années 90, elles étaient intervenues aussi au Libéria et en Sierra-Léone.

Pourquoi pas l’avis préalable du parlement

Mais cette décision certes courageuse du Bénin aux yeux de Mathias Hounkpè comporte sa dose de risque. Il n’est pas exclu qu’en signe de représailles que la secte islamiste Boko Haram mène des actions d’envergure sur le territoire béninois. « Par exemple cette décision devrait être soumise à l’avis du parlement pour que ce soit les Béninois, à travers leurs représentants aussi bien au parlement qu’à la tête de l’exécutif, décident ensemble de dire qu’on aide le Nigéria même s’il y a des risques », a poursuivi Mathias Hounkpè. Sauf que cet idéal n’est pas dans les habitudes de Boni Yayi. Au moment d’envoyer les soldats béninois au Mali en 2012, le chef de l’Etat avait pris unilatéralement la décision.

Rachida Houssou

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