Projet de réformes constitutionnelles au Bénin:La France serait-elle contre la révision ? #aCotonou

Politique

Projet de réformes constitutionnelles au Bénin:La France serait-elle contre la révision ?

Publié le vendredi 28 juin 2013 | La Presse du Jour

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Diplomatie: le nouvel ambassadeur de France près le Bénin, Aline Kuster Menager presente sa lettre de créance au président Boni Yayi
Mercredi 26 juin 2013. Palais de la Marina. Le nouvel ambassadeur de France près le Bénin, Aline Kuster Menager presente sa lettre de créance au président Boni Yayi en présence des membres de son cabinet

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La France contre la révision de la Constitution au Bénin ? En tout cas, c’est l’impression que donne le dernier exemplaire de « Le Petit Journal » numéro 88 de l’Ambassade de France au Bénin. C’est ce que confirme aussi le coup de gueule de l’ancien ambassadeur de France au Bénin, Jean-Paul Monchau. Mais ceci ne devrait étonner personne depuis le discours de la Baule. Sauf que les dictateurs africains et leurs apprentis, les néo-dictateurs africains, sont durs d’oreilles et pensent qu’ils ont aussi la peau dure…Et qu’ils oublient que dans le navire France, l’actuel commandant de bord est un …Socialiste.

« Le Petit Journal », est un hebdomadaire de l’Ambassade de France au Bénin. Il faut dire que ce n’est pas en fait un journal d’opinion. C’est principalement un journal de revue de presses. Donc, les commentaires que nous faisons ici sont les nôtres et nous sommes responsables des déductions que nous faisons. Mais commentaires et déductions ne sont-ils pas aussi des genres journalistiques ?

Premier morceau choisi : La sortie médiatique de Janvier Yahouédéhou. Voici, la revue de presse que « Le Petit Journal » en fait : « …Reconnaissant bien volontiers des « imperfections » dans le texte de la Loi fondamentale, M. Yahouédéou pense toutefois que le contexte politique régional et national n’est pas favorable à un tel changement. Selon lui, la révision de la Constitution est une « trouvaille », une « stratégie » qui permettra à terme au Président de la République de « s’éterniser au pouvoir ». Qualifiant de « désastreux » le bilan du chef de l’Etat, Janvier Yahouédéou a rappelé Boni Yayi à ses engagements de campagne : l’autonomie énergétique, un taux de croissance à deux chiffres et le développement numérique du pays. En outre, le Président de Réveil Patriotique souligne qu’au cours du mandat de l’actuel chef de l’Etat, le Bénin est passé de la 23e à la 91e place du classement Reporters sans frontières en termes de liberté de la presse et d’expression. (La Nouvelle Tribune, Le Matinal, 18/06/2013) ».
1- la révision de la Constitution est une « trouvaille », une « stratégie » qui permettra à terme au Président de la République de « s’éterniser au pouvoir ».
Commentaire : Ce sont là, les expressions de Nicolas Sarkozy lors de la Sénégalaise. Expressions reprises d’ailleurs par la plupart des hommes politiques français dont l’actuel président.

2- le Président de Réveil Patriotique souligne qu’au cours du mandat de l’actuel chef de l’Etat, le Bénin est passé de la 23e à la 91e place du classement Reporters Sans Frontières en termes de liberté de la presse et d’expression.
Commentaire : Qui dit démocratie, dit liberté de presse, dit droit de l’homme. Or lorsqu’on sait que la France joue les premiers rôles dans ces domaines, nous sommes en droit de nous demander si ce n’est pas un rappel à l’ordre au président Yayi Boni qui foule au pied ces principes ?

Pour atténuer les propos de Yahouédéhou, bref pour un peu équilibrer, « Le Petit Journal » cite un autre journal.

Deuxième morceau choisi : la lettre insensée de Nago à Yayi ; Et voici la revue de presse de « Le Petit Journal ». …le Président de l’Assemblée nationale, souligne toutefois que le projet de Constitution déposé au Parlement le 6 juin est identique à celui qui avait été transmis en novembre 2009 et retiré en avril 2012. « Je note que les trois principales innovations du [nouveau texte] répondent parfaitement aux préoccupations de la classe politique béninoise, toutes tendances confondues » précise M. Nago, avant de rendre hommage à la « détermination » du président de la République à contribuer au « renforcement et à l’enracinement » de la démocratie. (Fraternité, 20/06/2013).
Extrait : de rendre hommage à la « détermination » du Président de la République à contribuer au « renforcement et à l’enracinement » de la démocratie.
Commentaire : Ici on ne peut prendre en compte les paroles d’un laudateur du genre de Nago. Sous Kérékou, Reporter sans frontière a classé le Bénin 1er en Afrique en matière de liberté de la presse. Et sur le plan mondial, le Bénin était 23ème et ceci devant la Grande France qui était 25ème. A moins d’être tombé sur la tête, où se trouve ici un « renforcement » de la Démocratie ? Vous conviendrez avec nous que c’est trop. Cet honneur que le président de l’Assemblée, Nago, donne à son patron.
C’est peut-être (c’est nous qui le disons) pour cela que « Le Petit Journal » de l’Ambassade de France au Bénin a préféré rééquilibrer une fois de plus le débat en donnant à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. Et ceci à travers la revue de presse. Et ils n’ont fait aucun commentaire.

Troisième morceau choisi : C’est la déclaration de S. Exc. M. Jean-Paul Monchau. Voici ce que « Le Petit Journal » nous a déniché. « À la veille de son départ du Bénin, S. Exc. M. Jean-Paul Monchau a été convié chez le Président Mathieu Kérékou, chef de l’Etat de 1972 à 1990 puis de 1996 à 2006, pour une visite de courtoisie. Cette rencontre a été l’occasion d’échanger sur le bilan de l’action de l’Ambassadeur durant ses deux années passées au Bénin. S. Exc. M. Jean-Paul Monchau a tenu à rendre hommage au Président Kérékou, figure historique du Bénin, qui a permis le renouveau démocratique en laissant le pouvoir en 1990 et a su se porter garant du respect de la Constitution et de l’Etat de droit lors de ses deux mandats électifs. (Fraternité, 20/06/2013).

Commentaire : On ne peut être aussi direct. Voici, ce qu’on doit pouvoir lire à travers la déclaration de S. Exc. M. Jean-Paul Monchau, si on est intelligent bien sûr : « Attention Yayi, ce n’est pas toi qui a enraciné la démocratie. C’est Mathieu Kérékou. Ce n’est pas toi qui a permis le Renouveau démocratique, c’est Mathieu Kérékou. Il a été garant de la Constitution et a quitté après ses deux mandats. Toi aussi, tu quitteras….après dix. Ne te fais pas d’illusion à ce sujet… »
Si un diplomate français en arrive là, c’est qu’il a des assurances de sa hiérarchie. Jamais diplomate en fin de mission n’a eu le courage de parler en ces termes d’un gouvernement africain.
Selon nos sources, en rendant visite à la plupart des responsables, S. Exc. M. Jean-Paul Monchau a voulu envoyer un message au président Yayi Boni. Ce dernier a-t-il compris qu’il ne doit pas toucher à la Constitution ?
En tout cas, les antirévisionnistes se frottent les mains. Les paroles de S. Exc. M. Jean-Paul Monchau ont été applaudies partout. Si Bruno Amoussou et son dauphin Emmanuel Golou se taisent, c’est qu’ils ont des garanties de la métropole : la France est opposée à toute révision visant à maintenir un président au pouvoir. Terminée la période des bouffons comme Bokassa.
Ce sont les socialistes qui sont au pouvoir en France. Et ceux-là sont très proches du Psd d’Amoussou Bruno et d’Emmanuel Golou. Ils se connaissent depuis des lustres. A travers l’internationale socialiste. Le silence d’Amoussou Bruno devrait faire peur. Très peur même.
Retirez votre projet, Monsieur Yayi Boni.

Patrice Sacca Focco

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