COTONOU - L’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) a décidé, à l’issue d’une assemblée générale tenue vendredi à Cotonou, d’observer une grève de 72 heures, renouvelable par tacite reconduction, à compter de mardi prochain.
Dans une motion de grève adressée au ministre de la Justice, Garde des Sceaux, l’Unamab exige la suspension de l’exécution d’un décret de mai dernier qui procède à des affectations de magistrats. Cette grève fait suite à une autre de 72 heures déclenchée mardi dernier et largement suivie.
Selon l’Unamab, les dernières affectations de magistrats de mai dernier violent des principes importants qui régissent la magistrature au Bénin, notamment les principes de l’inamovibilité et de la préséance. Ces affectations "participent d’un plan de déstabilisation du pouvoir judicaire", indique la motion de l’Unamab.
La corporation des magistrats demande "la correction sans délai de toutes les nominations irrégulièrement faites". Elle exige également la "cessation immédiate de la filière systématique et des tracasseries dont fait l’objet le juge Angelo Houssou", qui a rendu récemment deux ordonnances de non-lieu controversées dans les dossiers relatifs à la tentative d’empoisonnement du chef de l’Etat, Boni Yayi, et d’atteinte à la sûreté de l’Etat.
La motion de l’Unamab fait aussi état de "menaces de mort persistantes qui pèsent sur certains magistrats".