Les vendeuses de crevettes et poissons fumés du marché Gbogbanou de Cotonou se sont réunies, le vendredi 28 juin 2013, pour récriminer contre leur déguerpissement de leur lieu habituel de vente par les autorités de la Sogéma. Elles menacent de marcher bientôt nues, si lesdites autorités et le Chef de l’Etat ne prenaient pas d’ici à là, les dispositions nécessaires pour les réinstaller.
« Qu’avons-nous fait pour mériter ce triste sort ? » C’est par ce cri de détresse et de colère que les vendeuses de crevettes et poissons fumés du marché Gbogbanou de Cotonou ont exprimé, dans la matinée du vendredi 28 juin 2013, leur ras-le-bol face à la situation qui est la leur depuis un an. Selon les explications de la Secrétaire générale de l’Association Gbénonkpo dudit marché, Mme Judith Ganhoutodé, lesdites vendeuses sont régulièrement déguerpies de leur lieu de vente habituel par les autorités de la Société de Gestion des Marchés Autonomes (Sogéma). Une situation qui, aux dires de Mme Judith G., s’est réitérée le mardi 25 juin 2013. En effet, la porte-parole de ces 700 vendeuses, Mme Philomène Vodounon, a indiqué au nom de ses paires, que les autorités de la Sogéma s’étaient rendues le mardi dernier aux alentours de 06h du matin, sur leur site de vente situé derrière la mosquée de Gbogbanou, pour démolir à l’aide d’un Caterpillar, puis jeter à l’eau, près d’une centaine de hangars qu’elles avaient construits à base de sachets plastiques et de bois achetés sur fonds propres. Elles confient donc que cette dernière démolition leur a valu une perte financière d’environ 400.000f cfa. Se retrouvant ainsi sans emplacement pour vendre leurs marchandises et sans abri pour se protéger de la pluie et du soleil, elles demandent aux autorités de la Sogéma de leur construire de nouveaux stands dignes de ce nom et ce, dans les plus brefs délais. Elles s’interrogent également sur leur tort vis-à-vis du Président de la République, Boni Yayi, pour mériter « un traitement si inhumain, une si grande souffrance et un total désintéressement de leurs tribulations ». A défaut d’obtenir satisfaction dans les jours à venir, elles menacent donc de se rendre un beau matin et toutes nues au Palais de la marina pour contraindre le Chef de l’Etat à satisfaire leurs doléances. Car, elles estiment qu’elles sont des citoyennes et qu’à ce titre, elles ont droit à un emplacement commercial respectable et salubre à l’instar des autres vendeuses de pagnes et divers du même marché. Signalons qu’elles avaient préalablement exprimé leur mécontentement le lundi 13 mai 2013. Mais elles n’ont pas été écoutées jusqu’à présent par la Sogéma qui leur aurait fermé le portail au nez.
