COTONOU - Le gouvernement béninois vient de concevoir un plan d’aménagement de plus de 6000 hectares dans la vallée de l’Ouémé, en vue d’installer les milliers de Béninois qui s’adonnent à la vente illicite des produits pétroliers dans les rues et agglomérations du pays, a-t-on appris mercredi de sources officielles à Cotonou.
"D’un coût global de 50 milliards de francs CFA (environ 100 millions de dollars américains), financé conjointement par la Banque Africaine de développement (BAD), la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) et le Fonds international de développement agricole (FIDA), ce projet permettra d’installer des milliers de femmes et de jeunes qui auront accepté de se reconvertir dans le secteur agricole, notamment dans l’aménagement de la vallée de l’Ouémé", a confié à Xinhua une source proche de la présidence béninoise.
Pour les autorités politiques du Bénin, la vente illicite des produits pétroliers dans les différentes agglomérations du pays constitue un danger pour les populations et une menace pour l’environnement, la sécurité et l’économie nationale.
Sur le plan environnemental, la manipulation des produits pétroliers dans le secteur informel engendre une pollution atmosphérique à travers les vapeurs d’hydrocarbure dispersées dans l’air, versées dans la nature ou balayées par les eaux de ruissellement.
"Le trafic des produits pétroliers, tel que cela se passe actuellement, est à l’origine du développement des maladies cardio-vasculaires : hypertension artérielle, réduction progressive de la capacité intellectuelle, dépressions, fatigues physiques et psychiques", a averti le Dr Renaude Dessèvi, cardiologue dans une clinique privée de Cotonou.
Au plan économique, "l’Etat béninois perd directement, au bas mot, 120 milliards de FCFA par an (environ 240 millions de dollars américains), du fait de ce trafic parce que le secteur informel maîtrise à peu près 75% à 80% du volume de l’essence vendue", a fait observer l’économiste Antoine Hounkpatin.