Confirmation des non-lieux par les juges en Appel et pourvoi en cassation
Qui induit Boni Yayi en erreur ?
Jamais deux sans trois, dit l’adage. La justice vient de débouter une deuxième fois le plaignant Boni Yayi dans les deux affaires dites tentative d’empoisonnement et de coup d’Etat. A l’allure où vont les choses, tout porte à croire que du côté de la Cour Suprême et du Parquet de Paris, les choses risquent de ne pas évoluer outre mesure dans le sens contraire. Et si tel était le cas, ce ne serait pas du tout valorisant pour le Chef de l’Etat et par ricochet pour le peuple béninois dont l’honorabilité semble quelque peu souillée par ces dossiers abracadabrants.
Ces dossiers n’étaient donc pas soutenables malgré toute la campagne médiatique qui les a soutenus. Ils n’étaient pas défendables malgré toutes les démonstrations juridico-politico-administratives auxquelles le peuple béninois a eu droit depuis la conférence de presse conjointe des autorités au plus haut niveau de la Police et de la Justice le 22 octobre 2012, début du feuilleton. Le rapport du laboratoire du FBI n’a donc pas reconnu le caractère « radioactif » des Lyrica, Spasfon, Dafalgan et autres qui devaient servir à empoisonner le Président. L’infraction n’a donc pas été commise dans ce cas. Et dans le second alors, celui de l’autre tentative ? Idem ! Et ça, les béninois ont visiblement du mal à y croire. ”Ou bien les juges n’ont pas bien compris le fond du dossier ?‟, se demandait naïvement hier le cordonnier de « Caboma ». Pendant qu’il cirait une paire de chaussures, il demandait à son client, un « akowé » comme on appelle souvent les intellectuels, de lui expliquer, lui qui a été à l’école, pourquoi les juges de la Cour d’Appel n’ont pas confirmé les « Tentatives… ». Et l’autre qui, apparemment ne savait exactement quelle réponse lui donner de lui dire : « Il semble que le dossier n’est pas convaincant ». Le béninois lambda a donc du mal à comprendre que les juges n’aient rien confirmé des deux affaires. Ils ont du mal à croire que tous ces scénarios étaient des montages. Ils n’osent d’ailleurs pas le croire. Mais alors, ”qu’est-ce qui s’est passé ? Ou bien le Chef a été induit en erreur quelque part ? Ou bien les faits sont un peu avérés et des maladresses ont été commises ?‟ Le cordonnier posait sans cesse des questions à son interlocuteur au col blanc visiblement embarrassé. Devant le silence pesant de ce dernier, l’homme de métier a dû conclure : « Ou bien le Président a été induit en erreur ? ».
Une chose est sûre, au terme de ces longues procédures particulièrement éprouvantes pour les citoyens, le peuple béninois au nom duquel la justice est rendue cherchera à savoir ce qui s’est réellement passé. Sa curiosité sera-t-elle satisfaite un jour ? Les acteurs de cette nébuleuse oseront-ils dévoiler les aspects cachés de l’affaire ? Ou alors, choisiront-ils de taire définitivement les non-dits de cette nébuleuse ? Wait and see !
