Les élections législatives et communales approchent à grands pas. Les états-majors des partis et alliances de partis politiques affûtent leurs armes dans le but de les remporter. Et là, tous les moyens sont bons pour y arriver.
La saison des intrigues et des trahisons s’ouvre dans le climat politique national. C’est en quelque sorte le « mercato politique », s’il faut s’autoriser ce jargon sportif. Le mercato permettant aux clubs de se renforcer dans le but d’atteindre des objectifs. On assiste alors à des mouvements de joueurs, d’un club à un autre. Au Bénin, à l’approche des élections législatives et communales de 2015, des politiques ont commencé par animer le mercato hivernal. Ils ont commencé par changer de veste. L’événement du moment, c’est la démission de Désiré Vodonou de l’Alliance «Force Clé». Le désormais ex-député de cette Alliance a décidé de quitter ses camarades qui n’ont pas pu, selon ses dires, l’assister pendant des moments difficiles passés à la prison civile de Cotonou. Une bonne raison pour expliquer une décision politique de cette envergure. Ce que l’honorable Vodonou n’a pas dit, c’est son point de chute. Car, inévitablement, un homme politique ne peut rester en l’air. Soit il va créer son propre parti politique, soit il va rejoindre un parti ou une alliance. On est bien curieux de le savoir. On l’annonce déjà à la mouvance aux côtés de Boni Yayi. Mais est-ce la meilleure place pour «continuer de me battre sur tous les fronts républicains pour le développement et l’enracinement de la démocratie dans mon cher et beau pays le Bénin…», comme il l’a écrit dans sa lettre de démission ? Dans tous les cas, son départ est un grand vide laissé dans l’Alliance Force Clé et dans l’opposition, notamment l’Union fait la Nation. En dehors du cas Vodonou, des noms circulent d’un camp politique à un autre. Candide Azannaï était annoncé à la Renaissance du Bénin mais des proches et l’intéressé même ont démenti. S’agissait-il de rumeurs ou d’une réelle tentative de rapprochement des frères ennemis ? Seul le temps dira le reste. Ce qui est par contre évident, ce sont les départs du député Epiphane Quenum et de Ali Camarou de la Rb. Et c’est la majorité présidentielle qui devrait en être contente. Dans le même temps, les débauchages n’échappent pas non plus à la majorité présidentielle. D’ailleurs, les mouvements avaient commencé depuis un certain temps. D’anciens «yayistes» ont tourné dos à Yayi. Qu’ils soient députés, anciens ministres. La campagne précoce de la présidentielle de 2016 a tôt fait de dévoiler leur prochain combat. D’autres ont choisi de créer un parti ou un mouvement. Il y en a qui ont commencé par tenir un discours ambiguë du genre Yayi a fait de son mieux mais il faudrait qu’un autre vienne continuer l’œuvre entamée. La guerre des positionnements oblige. Seulement, le fait n’est pas nouveau. Le vide se créé toujours autour de tout Président en fin de mandat. Il reste que chaque homme politique devra se donner les chances d’exister sans celui qu’il a soutenu pendant des années et qui lui a permis d’occuper des postes de responsabilités. Le vent a tourné de direction. D’ici les législatives et au-delà, les états-majors des partis et alliances de partis politiques seront très agités. Les intérêts personnels seront déterminants dans les choix.
