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La Presse du Jour N° 2308 du 27/1/2015

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Appui aux micros et très petites entreprises : Déjà des résultats qui montrent que Yayi ne s’est pas trompé
Publié le samedi 31 janvier 2015   |  La Presse du Jour


Le
© Autre presse par DR
Le Directeur du Fonds national de la microfinance, Jean Panti


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Jean Comlan Panti, Directeur général du Fonds national de la microfinance a du 28 au 29 janvier 2014, effectué une descente sur le terrain pour s’imprégner de l’évolution des microprojets financés par son institution dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’appui aux micros et très petites entreprises (Mtpe). D’Agoué à Tatonnonkon (Adja-Ouèrè) en passant par Comè, Athiémé, Bohicon, Kétou…M. Jean C. Panti a pu toucher du doigt certaines réalités qui permettent de garder espoir par rapport à la mise en œuvre et à l’atteinte des objectifs de la finance islamique.

Une dizaine de microprojets financés par le Fnm ont été visités. Les activités menées par les promoteurs de ces microprojets à valeur ajoutée touchent plusieurs secteurs. Elles vont du maraîchage à la production animale (élevage et commercialisation de lapins et d’aulacodes) en passant par la pisciculture, la commercialisation du bois, la production de semences agricoles améliorées…

Pour ces différents projets, les démarches méthodologiques suivies pour accéder aux ressources financières du Fnm sont les mêmes. Ensemble avec les institutions de microfinance, partenaires du Fnm, les promoteurs des projets réalisent un plan d’affaire qui est ensuite validé par l’institution de microfinance. C’est sur la base d’un accord accepté par les deux parties et d’un arbitrage fait par rapport aux besoins exprimés par le promoteur que les ressources demandées sont mises en place. C’est du moins ce qu’on révélé les bénéficiaires.

A Agoué, cette forme de financement des micros et très petites entreprises a permis d’accorder à Mme Abibou Alimatou un crédit de 5 millions de F Cfa. Selon le business plan soumis à la Cpec, Mme Alimatou peut réaliser au bout de six mois un chiffre d’affaires de 4,5 millions de F Cfa si elle parvient à produire 600 paniers de tomate à l’ha. En dehors de quelques difficultés liées à la maitrise de l’eau et à la qualité des semences et des intrants évoquées, Mme Alimatou s’en sort. Elle parvient à subvenir aux besoins de sa famille et à ceux des ouvriers qu’elle a engagés.

A Comè, le sieur Thomas Amavi qui trône à la tête de l’Ameublement Saint Joseph peut désormais pousser un ouf de soulagement avec les fonds qui ont été mis à sa disposition par l’Unacrep, partenaire du Fnm. « Le crédit que j’ai reçu m’a permis d’acheter du bois que je vends et que j’utilise pour les commandes que viennent passer mes clients. Avec une partie de ce crédit, j’ai pu m’organiser pour emblaver deux hectares de tecks. Par rapport à mon projet, le cycle est de trois mois. Pour chaque cycle, j’ai une marge bénéficiaire de 600.000 F Cfa. Vraiment, c’est le lieu de remercier le Fnm et surtout le Chef de l’Etat qui ont pensé à nous à travers ce programme », a témoigné M. Amavi. « Nous avons accès à sa comptabilité et à ses documents de gestion. Tout se fait comme l’ont prescrit les principes de la finance participative. Ce qui a fait que pour la première phase, il nous a remboursé par anticipation », a dit M. Laurent Tolomè, Directeur exécutive de l’Unacrep.

D’une activité à d’autres

A Comè, l’approche participative de financement des microprojets a permis à M. Jean-Paul Tipam, diplômé du Centre de fabrication de savon et produits cosmétiques Mahougnon de souffler. Il a bénéficié d’un crédit de 2,5 millions de F Cfa. Ce fonds lui a permis d’augmenter sa capacité de production et de satisfaire les demandes exprimées par ses clients de Cotonou, Malanville, Gaya (Niger), Ouagadougou, Parakou…Grâce à ce crédit, il a pu aussi acquérir une parcelle dans la perspective d’installer une véritable industrie de fabrication de savon antiseptique et de produits cosmétiques. Chez Tipam, tout se fait encore à la main et de façon artisanale. Par jour, il peut produire 1000 pains de savon avec les 4 employés permanents qui l’appuient. La demande est forte. Il urge donc de faire quelque chose. Et c’est pour cela que M. Tipam veut pouvoir compter fortement sur le Fnm et le Président Boni Yayi pour réaliser son rêve : celui d’installer une mini-industrie.

A Athiémé, le Directeur général du Fnm et sa suite ont bravé des sentiers tortueux pour découvrir le merveilleux projet piscicole réalisé par le groupement présidé par M. Philippe Mèhou. Avec seulement 4,5 millions de F Cfa, M. Mèhou et ses camarades se battent pour traduire dans les faits la prospérité partagée et la réduction de la pauvreté qui sont des principes chers au Chef de l’Etat. Sur un domaine de 1,5 ha sommairement aménagé, ils produisent en effet du poisson chat très prisé sur les tables du grand voisin de l’Est, le Nigéria. L’avantage de ce poisson est qu’après 4 ou 6 mois d’élevage, il y a de quoi satisfaire la clientèle faite d’au moins 40 femmes qui font le déplacement depuis le Nigéria. Après deux pèches, la recette peut s’envoler jusqu’à 700.000 F Cfa, a dit M. Mèhou. « Dans ce secteur d’activité, le marché existe. Mais compte tenu de nos maigres moyens, nous n’arrivons pas à satisfaire toutes les demandes », a dit M. Mèhou. Il a profité de l’occasion à lui offerte pour remercier le Chef de l’Etat qui pense à l’autonomisation de la jeunesse de son pays.

A Bohicon, c’est le centre de formation en maintenance informatique et en graphisme de M. Assokou Patrick que le Dg/Fnm a eu l’occasion de visiter. Créé depuis 2007, ce centre qui marquait le pas a pu reprendre du souffle grâce au crédit de 3.513.750 F Cfa que lui a octroyé l’Unacrep. Ce crédit lui a permis d’acquérir quelques équipements avec lesquels il offre des prestations de qualité à ses clients. En dehors des jeunes qu’il forme, M. Assokou offre aussi des prestations à des structures qui sollicitent ses compétences. « Si n’y avait pas ce crédit, peut-être que j’aurais déjà fermé les portes », a révélé M. Assokou qui a lui aussi remercié le Chef de l’Etat. Il a lancé un vibrant appel à tous les bénéficiaires du programme pour qu’ils respectent les échéances de remboursement afin que ne se casse pas cette chaîne innovante de solidarité.

Cuniculture et élevage d’aulacodes : le risque partagé

La notion du risque partagé qui est l’un des principes de la finance islamique a été mise en évidence à Kétou et à Adja-Ouèrè par les microprojets développés par les sieurs Jules Kouyami (Eleveur de lapin) et Ahouandjinou Koumagbè-mèdé (Eleveur d’Aulacode).Jules Kouyami est à la tête d’une association professionnelle d’éleveurs de Lapin. Cette association compte de 15 membres qui ont bénéficié d’un crédit de groupe qui s’élève à 19 millions de F Cfa. La répartition de ce crédit a été faite en fonction des besoins. Selon le témoignage fait par M. Jules Kouyami, les bienfaits apportés par le crédit Mtpe sont énormes car s’il n’y avait pas ce crédit aucun des membres de son association ne pouvait agrandir son cheptel. Selon M. Tolomè, De/Unacrep, la discipline de groupe observée dans cette association est une forte garantie pour le crédit qui a été mis en place. Dans ce secteur, la demande est très forte. En témoignent les chiffres d’affaires de début d’exercice (200.000 F Cfa pour la 1ère vente de 100 Kg, 520. 000 F Cfa pour la 2è vente….). Mais depuis l’apparition de la fièvre à virus Ebola, ces chiffres ont chuté et constituent un casse-tête pour M. Jules et ses amis. Face à cette situation, l’Association que dirige Jules Kouyami n’est pas laissée à son triste sort. Elle est psychologiquement accompagnée par l’Unacrep pour animer une campagne de sensibilisation pour la relance de la consommation de la viande de lapin qui n’est pas à comparer à la viande de lièvre. C’est là un exemple palpable de partage du risque, a dit le De/Unacrep qui ne désespère pas.

A Adja-Ouèrè, l’Unacrep n’a pas aussi abandonné le promoteur Ahouandjinou qui détient aujourd’hui sous la main 1363 têtes d’Aulacode. L’accompagnement psychologique nécessaire est fait à ce promoteur qui a fait en 2013 un chiffre d’affaires de 3.362.950 F Cfa et en 2014 un chiffre d’affaires de 2.489.000 F Cfa à cause de Ebola.

Des bienfaits aussi pour les Sfd

« Tout comme les promoteurs, le voudrais aussi remercier le Fnm et le gouvernement du Dr Boni Yayi pour avoir initié la finance participative. Elle apporte un plus à chacun dans la mesure où elle sert à développer des activités à valeur ajoutée avec pour avantage la mise en œuvre de la prospérité partagée et la réduction de la pauvreté. Je voudrais profiter de l’occasion qui m’a été donnée pour remercier le Chef de l’Etat et le Fnm. C’est grâce au Fnm que l’Unacrep a pu reconstituer son réseau créé depuis 1992. On a besoin du soutien du gouvernement et nous voulons d’ores et déjà lui demander de nous soutenir », a dit M. Laurent Tolomè qui ne ménage aucun effort pour rendre visible les interventions du Fnm sur le terrain.

Une aubaine pour la communauté

L’un des objectifs fixés au programme d’appui aux micros et très petites entreprises développé par le Fnm avec le concours de la Bid est de donner à la communauté de jouir des activités que mènent les promoteurs de microprojets appuyés. A Kétou, le fait est réel. En attendant la formalisation d’un partenariat digne du nom, l’Université agricole et certains lycées techniques profitent des activités que développe le Groupe agricole Toundji-Bénin (Gat-Bénin) de M. Aholou Gbèha Daatondji. Ce groupe qui a bénéficié d’un crédit de 10.800.000 F Cfa est spécialisé dans la production de semences améliorées de maïs, de soja…et de bouture de manioc. Son centre de traitement ouvert dans un domaine de l’Etat utilise une main d’œuvre faite d’ouvriers permanents et saisonniers. Le centre reçoit également des étudiants de l’Université d’agriculture de Kétou et élèves de certains lycées techniques pour des stages. Grâce au crédit de 10.800.000 F Cfa qu’il a reçu, Gat-Bénin emblave aujourd’hui 20 ha de semences améliorées contre les 03 ha qu’il faisait. C’est vraiment une avancée qu’il faut soutenir, pense M. Daatondji qui a plaidé pour que les délais de remboursement des crédits soient revus en raison de la spécificité du secteur d’activité dans lequel il évolue. Pour lui, l’avènement de la finance participative est un gros cadeau qu’il faut saluer car les démarches qu’il a menées auprès des banques pour avoir même 500.000 F Cfa de crédit sont restées sans suite. Ce qui l’enchante dans cette forme de financement est l’intérêt zéro contrairement aux autres crédits où il faut payer de forts taux d’intérêts.

Réalisation: Affissou Anonrin



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