Le scandale financier au Conseil d’orientation et de suivi de la liste électorale permanente informatisée (Cos-Lépi) pourrait conduire à l’invalidation de la candidature aux prochaines élections des députés qui seront reconnus coupables par la Justice. La lettre de saisine du Gouvernement à l’Autorité de lutte contre la corruption (Anlc) au sujet du dossier relatif aux accusations du député Léon Basile Ahossi contre son collègue Karimou Chabi Sika pourrait compromettre d’autres élus du peuple dont la probité et l’intégrité seraient entachées.
Le Gouvernement vient de saisir le président de l’Autorité de lutte contre la corruption (Anlc) au sujet du dossier relatif aux graves accusations du député Léon Basile Ahossi contre son collègue Karimou Chabi Sika.
Dans la lettre en date du 30 janvier 2015, signée par Alassani Tigri, Secrétaire général du Gouvernement, il est demandé à l’Anlc de se « saisir diligemment de ce dossier en vue d’écouter tous les protagonistes de cette affaire pour éclairer le peuple béninois afin que les sanctions, si elles devraient avoir lieu, tombent car nul n’est au-dessus des lois de la République quelques soient sa condition sociale, son origine ou sa confession religieuse. »
Le scandale financier au Cos-Lépi met déjà en cause deux députés. Léon Basile Ahossi, dans la lettre ouverte adressée au Chef de l’Etat le 27 janvier dernier dénonce les relations d’affaires de son collègue Chabi Sika avec l’opérateur technologique GEMALTO qu’il a proposé au Cos-Lépi.
Il précise que Chabi Sika se serait servi d’une société écran dont il est l’actionnaire majoritaire (60%) pour percevoir une importante somme d’argent de cet opérateur technologique.
D’après les informations parvenues au Gouvernement, le député Ahossi aussi « aurait livré au Cos-Lépi un groupe électrogène dont il percevrait régulièrement le loyer nonobstant son état défectueux. »
Les mêmes sources indiquent que des membres du Cos-Lépi auraient loué leurs propres véhicules à l’institution à « des prix élevés ».
Avec cette affaire, c’est toute la gestion faite par l’équipe de Sacca Lafia des 13,5 milliards francs CFA des fonds de la Lépi qui est ainsi remise en cause.
Il n’est pas exclu que d’autres députés soient interpellés dans ce scandale financier. Selon des sources confidentielles, d’autres membres du Cos-Lépi seraient impliqués dans les actes de malversations et de corruption à travers des sociétés écran et autres manœuvres.
Les enquêtes en cours permettront de montrer le degré d’implication ou non des présumés coupables et de leurs complices dans l’affaire.
Ce qui est sûr, les députés qui seront reconnus coupables dans ce scandale financier, auront du mal à faire valider leur dossier de candidature pour les prochaines élections législatives.