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Affaire Ahossi-Chabi Sika : Le gouvernement sonne l’Anlc
Publié le lundi 2 fevrier 2015   |  Le Matin Libre


Le
© Autre presse par DR
Le député Karimou Chabi Sika


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Dans la lettre N°075/Pr/Sgg/Sp/C, du 30 janvier 2015, le Secrétariat général du gouvernement a invité l’Autorité nationale de lutte contre la corruption (Anlc) à se saisir du dossier qui défraie la chronique depuis le début de la semaine dernière. Il s’agit de la dernière affaire révélée par l’Honorable Ahossi à laquelle le nom du député Karimou Chabi Sika a été associé au sein du Conseil d’orientation et de supervision de la Liste électorale permanente informatisée (Cos- Lépi). Une manière pour le Chef de l’Etat de réaffirmer son engagement à éradiquer la corruption et autres infractions connexes punies par la loi 2011-20 du 12 octobre 2011.

Le député Karimou Chabi Sika pourrait bien aller s’expliquer devant la justice dans les prochains jours. Cité abondamment dans une lettre en date du 27 janvier 2015 dans une affaire de délit d’initié (Lire Matin libre du 27 janvier 2015) au Cos-Lépi par son collègue Comlan Léon Ahossi, son nom a occupé les colonnes de tous les canards durant toute la semaine écoulée. Critiqué pour sa position plutôt hésitante dans le communiqué publié par le Secrétariat général de la présidence de la République le 28 janvier 2015 (Lire ledit communiqué dans Matin Libre du 28 janvier 2015), le Chef de l’Etat a certainement perçu la gravité des faits relatés en envoyant par l’intermédiaire du Secrétariat du gouvernement une lettre à l’Anlc. Une correspondance qui informe officiellement les membres de ladite Autorité à se saisir de l’affaire. La lettre vient également répondre aux préoccupations du président de l’Anlc, Guy Ogoubiyi qui déclarait attendre « la lettre de saisine pour saisir le Procureur de la République». « La lettre de saisine ne nous est pas encore parvenue. J’attends qu’elle nous parvienne. Nous ferons quelques vérifications sommaires, et le Procureur de la République sera saisi… Nous réagirons le plus rapidement possible», avait laissé entendre le magistrat Guy Ogoubiyi jeudi dernier sur Océan Fm. C’est désormais fait. La machine judiciaire devrait être mise en marche pour éclairer les Béninois sur cette affaire dont on ignore encore les ramifications. Les allégations du député Comlan Léon Ahossi sont-elles vérifiées? Au cas où elles sont avérées, Karimou Chabi Sika a-t-il pu opérer seul? Existe-t-il des complices au sein de l’appareil d’Etat? Les agissements dénoncés peuvent-ils avoir des conséquences sur l’actualisation de la Lépi? Ce sont autant de questionnements auxquels un travail méticuleux de la justice doit permettre de répondre.

Volonté affichée… Mais il faut aller loin

Selon certains analystes, les déclarations du député Comlan Léon Ahossi sont très graves et ne doivent pas être banalisées. Ils trouvent qu’en invitant l’Anlc à se saisir du dossier, le Chef de l’Etat a montré sa volonté de lutter contre la corruption conformément aux engagements qu’il a régulièrement pris devant le peuple. Yayi Boni, ont-ils confié, entend ainsi faire mentir tous ses adversaires qui avaient prédit l’impunité dans cette vaste affaire. Beaucoup affirment que le Chef de l’Etat sortirait très renforcé de ce dossier tant il aurait pratiquement livré à la justice un baron des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) ; un baron qui reste par ailleurs un de ses bons serviteurs à l’Assemblée nationale. Il n’a jamais cessé de démontrer sa loyauté au Chef de l’Etat dans les différents dossiers débattus au palais des Gouverneurs. Même si Karimou Chabi Sika n’est pas l’ambassadeur du président de la République au Cos-Lépi comme le proclame Comlan Léon Ahossi, il y a souvent défendu la position du gouvernement. En choisissant d’informer l’Anlc, Yayi Boni entend sans doute dégager toute sa responsabilité. Mais il devra également aller loin en aidant à lever les éventuels blocages judiciaires. Par ailleurs, la mission d’audit envoyée en septembre dernier au Cos-Lépi par le gouvernement, une initiative ayant provoqué à l’époque la levée de boucliers dans le rang de l’opposition, doit pouvoir travailler et livrer ses résultats. Les travaux de cette mission pourraient révéler peut-être d’autres malversations au Cos- Lépi dont le fonctionnement mérite d’être clarifié.

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