Abidjan - Un tribunal de Niamey a relaxé lundi deux Nigériens accusés de "rébellion" après avoir été soupçonnés dans une affaire de trafic international de bébés, a indiqué leur avocat.
Hadiza Amadou, l’une des épouses de l’ex-chef du parlement Hama Amadou, et Moussa Haitou, un ex-directeur de banque, avaient été arrêtés le 3 janvier alors qu’ils quittaient Niamey pour se rendre dans leurs villages d’origine.
Lundi, le tribunal de grande instance de Niamey a jugé que "l’infraction pour laquelle ils sont poursuivis n’est pas constituée", a déclaré à la presse Maï Saleh, un des avocats des accusés.
Le tribunal a précisé que les accusés peuvent "se déplacer normalement" et "que toute décision les empêchant de vaquer à leurs occupations est illégale", a précisé Me Saleh.
Mme Amadou et M. Haitou font partie de la vingtaine de prévenus poursuivis dans une affaire de trafic de nouveaux-nés conçus au Nigeria pour être emmenés au Niger, via le Bénin.
Vendredi, le tribunal correctionnel de Niamey s’était déclaré incompétent dans cette affaire de "supposition d’enfant", un délit qui consiste à attribuer la maternité d’un enfant à une femme qui ne l’a pas mis au monde.
L’ex-chef du parlement comptait également parmi les prévenus.
La parquet avait immédiatement fait appel de cette décision, qui signait de facto un abandon des charges contre les prévenus.
Hama Amadou, ancien-président du Parlement et opposant d’envergure du président nigérien Mahamadou Issoufou, vit en exil en France.
Il a précipitamment quitté le Niger fin août, après l’autorisation par les députés de son audition par la justice dans le dossier du trafic de bébés.
Il a toujours accusé les autorités de se servir de cette affaire pour "comploter" contre lui, à moins de deux ans de la présidentielle de 2016, ce que Niamey dément formellement.