2015 au Bénin comme dans la sous-région, c’est l’année des élections et de grands défis pour plusieurs personnalités aussi bien politiques, de la société civile que du monde des affaires. Voici ces Hommes qui seront sous les feux de la rampe au Bénin.
Yayi Boni
Le 3ème Président de l’ère démocratique au Bénin, aura multiplié les prouesses au plan national comme à l’international. Dans un contexte de fin de règne, Yayi Boni surprend avec des projets de développements, une amélioration de l’indice Doing Business et une réélection à la tête de l’UEMOA qui fait croire à l’Opposition que le projet de révision est opportuniste.
En 2015, il a l’opportunité de s’inscrire dans l’histoire en corrigeant la loi constitutionnelle sans vouloir en profiter. Il a, à donner le signal que le pouvoir restera dans son camp après lui, en gagnant les élections municipales et législatives. C’est donc en véritable, Chef d’alliance politique qu’il va organiser les positionnements sur les listes pendant les échéances de 2015.
Général Robert Gbian
Le Général Robert Gbian est sur toutes les lèvres, qui l’assurent : il sera candidat en 2016. Cet intendant militaire à la retraite, réputé homme de consensus et de réseau est devenu très populaire grâce à des actions de communication éclatées mais nombreuses. Les experts pourront mesurer son impact dès les prochaines élections municipales et législatives s’il arrivait à mobiliser une alliance politique pour tester sa popularité sur le terrain. Mais le vrai challenge de GGR comme l’appellent ses partisans est d’obtenir le dauphin de son ami Yayi Boni dont il avait été le Directeur de cabinet militaire, et qui contrôle encore le jeu jusqu’à la fin de son mandat.
Komi Koutché
Komi Koutché a connu une ascendance fulgurante en huit ans de pouvoir de Yayi Boni. Incontestablement, l’homme a bonne presse, avec des résultats qui forcent l’admiration, même de certains opposants au pouvoir. La prochaine législature pourrait le compter dans la liste des 83 députés. Mais le chemin est encore parsemé d’embûches. S’il est vrai que depuis 2014, il se fait beaucoup plus présent dans les Collines notamment à Bantè (sa commune natale), Dassa-Zoumè et Savalou, où il multiplie ses actions de générosité en faveur des populations, il n’en demeure pas moins qu’il doit batailler dur pour bénéficier davantage de la confiance des mandants de la 9ème circonscription électorale. La potentielle tête de liste des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) devra aussi, si nos pronostics s’avéraient, affronter des habitués à la course au Parlement à l’instar de Grégoire Laourou, Nicaise Fagnon et bien d’autres, au cas où ces derniers se retrouveraient dans la posture d’exclus de la liste Fcbe.
Léhady Soglo
Léhady Vinagnon Soglo, c’est toute une histoire avec la citadelle qu’est la mairie de Cotonou. Le débat aujourd’hui est que le premier adjoint au maire de Cotonou qui vient de faire plus de 10 ans de décentralisation sous la tutelle du président Nicéphore Dieudonné Soglo, puisse assumer toute sa responsabilité. C’est la toute première fois qu’il conduira les « Houézèhouè» aux municipales en tant que président de la Rb. A coup sûr ce sera pour lui un véritable test cette année. Après la bataille commune menée avec les alliés de l’Union fait la Nation en 2011, la Rb retrouve son autonomie en 2015. Ce sera aussi un challenge pour Léhady Soglo. Ce n’est donc pas trop dire de souligner que la Rb est à la croisée des chemins. Léhady Soglo jouera-t-il avec des alliances surtout dans la 15ème circonscription électorale face au Prd et dans la 24ème circonscription (avec Désiré Vodonou) contre les Fcbe pour augmenter les chances de réussite de la Rb? Rien n’est moins sûr. Mais tout ceci dépendra aussi de la gestion qu’il fera du dossier Sossouhounto qui refuse, avec le soutien de certains militants.
Claudine Prudencio
D’une générosité indéniable, on la connait bien dans le social. Des réalisations à l’instar de la construction de marché, assistance aux femmes en situation difficile sont à mettre à son actif. En 2011, elle a réussi à se faire élire députée dans la 6ème circonscription électorale sur la liste Fcbe. Avec le froid entre son mari Samuel Dossou et Yayi Boni dans le dossier de réhabilitation du chemin de fer Niamey-Cotonou, la Secrétaire parlementaire a pris ses distances vis-à-vis du régime dont elle était une mordue. 2015, c’est l’organisation des élections locales et des législatives, la présidente du parti Udbn voudra renouveler son mandat à l’Assemblée nationale et même rafler quelques places de conseillers ou de députés. Claudine Afiavi Prudencio sera une héroïne sur toutes les lèvres si elle arrivait à relever le défi. Une alliance avec la Rb de Léhady Soglo n’est pas à exclure dans la 6ème circonscription électorale ; une circonscription très disputée par ailleurs.
Mathurin Coffi Nago
Le professeur Mathurin Nago, président de l’Assemblée nationale depuis 2007 sollicitera une fois encore les suffrages des populations en 2015. Depuis début 2014, c’est la lune de fiel entre lui et le Chef de l’Etat. Sauf un grand bouleversement, Mathurin Nago ne se retrouvera pas sur la liste Fcbe. Sera-t-il le premier président de l’Assemblée nationale à ne pas se faire réélire? Question bien difficile. En tout cas, il aura à tenter sa chance pour la législature 2015-2019 qui sera en même temps pour lui un test de popularité, lui qui ambitionne de diriger le Bénin en 2016.
Adrien Houngbédji
On l’avait annoncé forclos après son échec à la présidentielle de 2011 mais Adrien Houngbédji continue d’influer sur le Parti du Renouveau démocratique (Prd). Le temps passe, le Prd se vide aussi de ses pions. L’année 2015 sera celle de la reconquête pour le parti qui était aux dernières législatives en alliance avec d’autres formations de l’Union fait la Nation. Le Prd sous l’influence de Me Adrien Houngbédji tentera de réaffirmer son hégémonie surtout dans l’Ouémé après les percées importantes des Fcbe aux dernières élections.
Emmanuel Tiando
Président de la Commission électorale nationale autonome (Cena), Emmanuel Tiando a sonné l’alerte en janvier 2015 en refusant de prendre la Léip que le Cos-Lépi lui avait promise mais plutôt la Lépi. Ceci conformément au Code électoral. 2015, l’année de deux élections, la Céna sera bien en vue. Emmanuel Tiando sera aussi très médiatisé tant il aura à charge d’organiser les élections avec une Lépi consensuelle.
Désiré Vodonou
Il reste l’homme politique le plus populaire dans la 24ème circonscription électorale. Pour beaucoup, la réélection de Désiré Vodonou ne souffrirait d’aucun problème s’il décidait de retourner au Parlement. Seulement, il va falloir répondre à des préalables. Parviendra-t-il à retrouver ses droits civiques ? Sur quelle liste ira-t-il aux législatives s’il est rétabli dans ses droits? Créera-t-il son propre parti politique quand on sait qu’il a rompu les amArres avec l’alliance Force clé, donc l’Union fait la Nation? Tout ceci reste une énigme. En tout cas, il pèse lourd dans la 24ème circonscription électorale. Et tous les candidats qui entendent prochainement prendre part aux joutes électorales doivent compter avec cet homme d’affaires dont les consignes de vote peuvent être déterminantes.
Joseph Djogbénou
De la société civile à la politique, cela s’est passé sans grand bruit. Si l’homme a été d’un activisme incontestable dans la défense des libertés en tant qu’acteur de la société civile, les populations accordent-elles du crédit à ce revirement? Me Djogbénou dans une posture politique avec le parti Alternative citoyenne, c’est un autre combat. Et face à la dure réalité, l’avocat célèbre semble avoir perdu du terrain ces derniers jours. S’il avait bien occupé l’espace audiovisuel lors des premières marches initiées par la Plateforme pour exiger la tenue des élections, Me Joseph Djogbénou a été le plus gros perdant des manifestations des 10 et 11 décembre 2014 en termes d’exposition médiatique avec l’entrée en lice des partis traditionnels que sont la RB et le PRD. Pourra-t-il reussir son come-back ? Rien n’est encore gagné à tout le moins pour le président d’Alternative citoyenne qui a de grandes ambitions.
Abdoulaye Bio Tchané
Après la présidentielle de 2011 qui l’a quand même mis sur orbite, le candidat malheureux Bio Tchané est resté longtemps derrière les rideaux. Depuis quelques mois, il occupe de mieux en mieux les médias avec des actions éparses. Si le président Abt veut récidiver avec la course pour la présidentielle de 2016, il va falloir qu’il s’affirme davantage. L’autre préoccupation qui mérite des réponses, c’est de savoir si l’Alliance Abt commettra l’erreur de 2011 en allant aux législatives avec sa propre liste. Ou encore, Abdoulaye Bio Tchané accompagnera-t-il ses lieutenants aux élections locales, législatives avant la présidentielle de 2016? Pour l’heure, difficile de dire l’option des ‘’tabatitaba’’.
Atao Hinnouho
On l’avait toujours considéré comme le bras financier du Prd dans la 15ème circonscription électorale. Mais le député Atao Hinnouho, se sentant certainement majeur, a pris ses distances vis-à-vis de son ancienne formation politique pour créer le Réseau Atao. Pour ses anciens alliés, il ne pesait pas grand-chose au sein du Prd. Argument que battent en brèche souvent les pro-Atao. 2015, c’est l’année de vérité. Le Réseau Atao doit prouver non seulement au niveau des locales mais aussi des législatives qu’il était bel bien la locomotive dans la 15ème circonscription électorale. Ce sera pour Atao Hinnouho un véritable test.
Bruno Amoussou
Il influencera à coup sûr les prochaines élections. Président de l’Union fait la Nation (Un), Bruno Amoussou sera encore au-devant de la scène. Très connu pour son expérience politique, il sera très sollicité par les membres de l’Union dans la définition des stratégies pour la conquête des voix. Mieux, Bruno Amoussou devra jouer un rôle déterminant dans le choix lors des primaires devant départager les deux principaux candidats quasi déclarés de l’Union à savoir Eric Houndété et Emmanuel Golou. Le président Bruno Amoussou pourrait aussi être partagé entre la candidature du Général Fernand Amoussou, son frère et celle de l’Un. Mais député, il devra également travailler à sa réélection dans un Mono-Couffo de plus en plus contrôlé par la majorité présidentielle.
Pascal Irénée Koupaki
Pascal Irénée Koupaki ne cache plus ses ambitions de présidentiable depuis qu’il a été éjecté du gouvernement. Ancien numéro 2 de l’équipe de Yayi Boni, cet ancien cadre de la Bceao a toutes les qualités d’un présidentiable. Comptant sur ses atouts, il a initié comme d’autres présidentiables des tournées dans tout le Bénin. Il a également publié un livret bleu de deux volumes qui partage sa conception de la politique. Mais comptable de la gestion de Yayi Boni, il lui faut assez d’imagination pour justifier son passage au gouvernement et soutenir la pertinence de ses propositions. Par ailleurs, sa candidature devant être portée par des députés et des conseillers communaux, l’engagement de Pascal Irénée Koupaki dans les prochaines législatives et communales est très attendu.
Eric Houndété
Très combattif, il a marqué la 6ème législature par ses prises de position et son opposition ouverte et prononcée au gouvernement de Yayi Boni. Président du groupe parlementaire Union fait la Nation (Un), Eric Houndété est candidat aux prochaines primaires de l’Un devant permettre de désigner le candidat unique de la plus grande alliance politique de l’Opposition. Il travaille depuis peu à travers son engagement sur le terrain et une présence active sur les réseaux sociaux pour imposer sa candidature. Il lorgne le fauteuil présidentiel certes, mais en avril prochain, il devra d’abord réussir à convaincre le peuple de lui renouveler son mandat de député. Mais déjà, de mauvaises langues affirment qu’il lui sera difficile de tirer son épingle du jeu lors des prochaines législatives qui seront très disputées vu le poids électoral de sa commune natale, Kpomassè dans la 5ème circonscription électorale.
Sébastien Ajavon
Au-delà de son engagement réel dans l’environnement économique national, le Patron des patrons béninois qui se bat aux côtés des hommes d’affaires tombé en disgrâce, sera également au cœur des prochaines campagnes électorales. La place de l’argent dans les élections au Bénin est déterminante et Sébastien Ajavon reste un homme d’affaires bien généreux. Son engagement dans l’arène politique influencera l’avenir de plusieurs candidats aux législatives et communales.
Théodore Holo
Le président de la Cour constitutionnelle sera au cœur des débats politiques à cause de son supposé «très grand rôle» dans le processus électoral. Le Professeur Théodore Holo sera en vue même s’il ne prend pas tout seul les décisions lors des délibérations de la Haute juridiction. Désignée juge chargé de connaître du contentieux portant sur l’actualisation de la Liste électorale permanente informatisée, la Cour constitutionnelle est aussi la juridiction compétente pour gérer le contentieux portant sur les législatives. Le rôle du président Théodore Holo et des autres Sages de la Cour sera déterminant cette année.
Idrissou Bako
Le Dg de la Sonapra étalera sa force politique cette année. Membre des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) dans la première circonscription électorale, il est très actif sur le terrain. Et face au monde qu’il draine derrière lui à chacune des marches organisées en soutien au Chef de l’Etat, il sera difficile de ne pas compter Idrissou Bako parmi les politiques influents de la 1ère Circonscription électorale lors des législatives et des communales. L’homme qui détient les mallettes du Coton pèse en effet beaucoup pour mettre en difficulté le député Issa Salifou.
David Gbahoungba
Le député David Gbahoungba sera également de la course pour les législatives en avril prochain. Elu sur la liste Fcbe dans la 12ème Circonscription électorale, cet opérateur économique de renom n’est pas un petit poucet dans l’arène politique nationale. Il émerge de plus en plus comme l’un des leaders politiques qui forcent l’admiration dans le département du Couffo grâce à sa force de mobilisation. Il a réussi à affaiblir considérablement le Psd dans le Couffo et a remis la clé du département à Yayi Boni. David Gbahoungba est candidat à sa réélection face à plusieurs autres prétendants sérieux. La bataille électorale s’annonce donc intéressante dans la 12ème circonscription électorale. Mais David a toujours terrassé Goliath
Fernand Amoussou
Général de Brigade, Fernand Amoussou a été le Chef d’Etat-major des Forces armées béninoises et a commandé les troupes de l’Onu en Côte d’Ivoire. Il est candidat à la présidentielle de 2016. Seulement, le Psd qui est le parti anciennement dirigé par son frère, Bruno Amoussou a aussi un candidat qui a nom Emmanuel Golou. Pour prouver l’importance de sa candidature, il devra convaincre ses détracteurs en démontrant ce dont il est capable lors des prochaines législatives.
Patrice Talon
Compté parmi les plus grandes fortunes du Bénin, Patrice Talon vit en exil depuis plusieurs mois. Malgré sa position inconfortable, il continue d’influer sur la scène politique nationale. Premier bailleur des acteurs politiques au Bénin, l’ancien magnat du coton sera également au cœur des prochaines joutes électorales. Et logiquement l’élection de plusieurs candidats dépendra de sa générosité légendaire.
Saka Fikara
L’enfant terrible de la vallée de l’Ouémé est un ancien allié de Yayi Boni avec qui il avait un vaste programme pour le développement de la deuxième vallée la plus riche d’Afrique après le Nil. Membre influent de l’opposition, le député de l’actuelle législature est une grande gueule qui tient à l’œil, les différentes actions du gouvernement. Cette année, Saka Fikara qui bat le record de présence au palais des Gouverneurs sera encore candidat aux législatives. Un exercice qu’il réussira a priori sans perdre trop d’énergie.
Emmanuel Golou
Le président du Comité Afrique de l’Internationale socialiste est un candidat sérieux pour la prochaine présidentielle. L’emploi des jeunes, l’autonomisation des femmes et la question de la lutte contre la corruption, sont autant de questions qui préoccupent cet ancien ministre qui dirige actuellement le Parti social-démocrate (Psd). Une entrave tout de même à sa candidature qui s’en va se préciser : le jeune frère de son allié et prédécesseur Bruno Amoussou est aussi dans la course. Mais Emmanuel Golou devra se faire réélire d’abord aux prochaines législatives face à la montée en puissance des Fcbe dans le Mono-Couffo.
Chabi Yayi
Il faudra certainement compter avec Chabi Yayi en 2015 sur la scène politique nationale. Ce fils du président de la République est très actif ces derniers mois sur le terrain. Il multiplie les actions de solidarité au profit des jeunes et des femmes. Très moulé dans le mouvement associatif, Chabi Yayi dirige l’ «Ong Solidarité Jeunes» ; une Ong qui a montré toute sa détermination à accompagner les jeunes. On dit de l’homme qu’il a des ambitions politiques et qu’il installe déjà à cet effet son état-major. Fort de sa popularité qui ne cesse de grandir au sein de la jeunesse militante, Chabi Yayi a bien l’intention de disputer les élections communales et municipales. Certaines sources annoncent par ailleurs qu’il veut prendre part également aux législatives de 2015.
François Adébayo Abiola
Les législatives de 2015 ne peuvent se dérouler sans le ministre d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur. François Adébayo Abiola, puisque c’est de lui qu’il s’agit, sera au cœur de ces joutes électorales. Du moins, l’homme jouit d’une bonne cote de popularité dans le Plateau. Ancien membre du Madep, ce professeur de rang magistral qui a adhéré aux idéaux du chef de l’Etat et est entré au gouvernement depuis octobre 2008, entretient depuis lors une complicité avec les populations à la base. Il a créé le Mouvement espoir du Bénin (Mesb) et travaille en symbiose avec presque tous les maires du Plateau. De sources concordantes, on apprend que le ministre d’Etat s’active pour succéder à Mathurin Nago à la tête de l’Assemblée nationale. Certains ténors de la majorité au pouvoir confient que l’homme bénéficie de la confiance du Chef de l’Etat et mérite bien cette nouvelle promotion.
Didier APLOGAN, AG Partners, Publicité
Ancien Ministre de Yayi Boni après en avoir été le Conseiller à la Communication, le patron d’AG Partners est le seul consultant local ayant l’expertise d’une campagne électorale présidentielle. Les analystes ont encore en mémoire, le slogan ‘’ ça peut changer, ça va changer, ça doit changer,’’ et les affiches vertes montrant un cauris devenu symbole des FCBE. A l’approche de 2016, il serait l’homme recherché par les différentes écuries surtout que le Président Yayi Boni n’est plus candidat. Il reste à savoir s’il acceptera de faire un choix surtout qu’il est occupé à faire réélire un chef d’Etat de la sous-région.
Joseph AKLE, SudCom, Communication
En 2014, l’hebdomadaire Jeune Afrique lui a consacré une colonne, en parlant de la réussite de son groupe de communication SudCom implanté dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest. Il avait même été cité dans le classement de l’Institut Choiseul sur les Africains les plus prometteurs. Celui qui conseille depuis Lomé, Unilever, Nestlé, Etisalat, ASKY Airlines ou encore Wari, a gagné ses lettres de noblesse auprès de la communauté béninoise au Togo, en leur offrant une disponibilité permanente, qu’ils lui rendent en l’appelant ‘’le consul’’.
En 2015, Joseph AKLE vise de nouveaux marchés mais aussi de conforter la place de son groupe. Depuis la vacance du poste de Consul du Bénin près le Togo, les observateurs le voient comme un sérieux prétendant au poste, en raison du volume de ses activités économiques mais aussi de la proximité qu’il entretient avec beaucoup de Béninois sur place. L’homme réputé très discret sur la scène publique, gagnera sûrement un intense coup de projecteur.
Lionel KPENOU CHOBLI, Optimum Consulting, Politique
S’il y a bien un jeune béninois qui fait parler de lui sur les réseaux sociaux, et au-delà, c’est lui. Sa tribune dans l’hebdomadaire Jeune Afrique a donné une autre stature au trentenaire qui affiche un sérieux carnet d’adresses international. Ses activités de lobbying et d’affaires publiques à travers Optimum Consulting ont fait l’objet d’ailleurs d’une intervention à Sciences Po, l’année dernière, sur la coopération malaysienne. Mais en 2015, c’est sur le terrain politique que beaucoup l’attendent. Son mouvement citoyen ‘’Cap Jeunes’’ qui scande que la jeunesse est la solution, semble avoir des aspirations autre que simplement revendiquer. Les différentes joutes électorales de 2015, permettront de comprendre ses plans et de confirmer s’il est un leader crédible pour la jeunesse béninoise, généralement marionnette des politiciens. Mais déjà l’homme semble partager les idéaux de l’Alliance nationale pour la démocratie et le progrès (And) de Valentin Aditi Houdé et compte bien y jouer un rôle déterminant.
Selon des indiscrétions, il pourrait également conseiller des candidats dans la sous-région pour des échéances électorales.
Il est jeune et très photogénique. Mais ses qualités vont au-delà. Inconnu, au pays mais nanti d’un diplôme d’ingénieur au Canada avec des expériences conséquentes, Djalil ASSOUMA a pris la tête de BENIN Télécoms dans une situation difficile avec pour objectif d’offrir une renaissance à l’opérateur historique des télécommunications au Bénin laissé sur le carreau par l’arrivée des multinationales de la téléphonie mobile.
Depuis son arrivée, il multiplie les lancements et s’est donné pour objectif de transformer l’opérateur en fournisseur de services. 2015 est l’année de réalisation des chantiers pensés par le Directeur Général, le plus gros chantier restant celui de l’Internet de qualité.
Le Président YAYI en fin de règne, voudra s’affranchir de la classe politique et faire le pari de la jeunesse. Dans ce sens, on pourrait voir Djalil ASSOUMA à la tête du Ministère de la Communication.
Isdine BOURAIMA, GUFE, Administration
Le Bénin a repris du poil de la bête dans le dernier classement Doing Business, et les réformes du GUFE ont fortement influencé cet indice très suivi par les investisseurs. Le Centre de Formalités des Entreprises est aujourd’hui le Guichet Unique de Formalisation des Entreprises, et Isdine BOURAIMA aura traversé les âges malgré sa jeunesse.
Réduire le temps de création des entreprises, les procédures et fournir une assistance aux opérateurs économiques est la quête permanente de cet autre ministrable en 2015.
D’ores et déjà, 2015 commence par le train de réformes dont la dématérialisation de la liasse du GUFE adoptée en Conseil des Ministres sur des propositions du Directeur Général. Les partenaires au développement regardent d’ailleurs avec une satisfaction continue les améliorations apportées par Isdine BOURAIMA et qui lui vaudront des lauriers au plan national qu’à l’international.
Myriam ADOTEVI, BGFIBank, Banque & Finances
Appelée à redresser la filiale béninoise de la banque gabonaise BGFIBank, Myriam ADOTEVI est une jeune femme au parcours élogieux qui a vite remis la banque dans le droit chemin. Le pari de cette année est sûrement celui de la croissance et de la progression sur un marché appelé à se relancer. Elle doit aussi redonner confiance à la multinationale de la finance, en prouvant que la confiance portées sur les compétences béninoises, est justifiée après les erreurs graves de l’équipe précédente dans la gestion de la banque.
L’action des banques sur l’économie n’est plus à démontrer et forcément on attend que les choix de management bouleversent la hiérarchie intermédiaire des institutions financières et soient synonyme de meilleur accès au capital pour les hommes d’affaires béninois.
Elle aura également la charge de montrer que le pari du genre est un pari gagnant à un moment où le concept s’essouffle.
Buffles FC, Buffles du Borgou, Sport
Dans l’univers sombre du football béninois fait de crises répétées, Buffles FC reste la lueur de régularité. C’est l’équipe championne de la première division de football au Bénin, mais son mérite dans ce top, c’est sa présence en Champion’s League africaine cette année.
La mise en place de moyen solide comme l’achat d’un bus flambant neuf pour l’équipe sont des actes qui en feront parler en 2015.D’entrée de jeu, le club sera opposé à l’équipe nigériane d’Enyimba Fc qui avait gagné la compétition à plusieurs reprises, avec un déplacement pour les joueurs de Parakou à Enyimba pour le match aller. Le pari est de faire mieux que les précédents représentants du Bénin dans la compétition en passant le cap des éliminatoires.
Aimé SEBIO, Flowers HBC, Sport
Champion du Bénin chez les hommes et chez les dames, avec l’équipe de Flowers HBC Le coach de handball, avait également conduit l’équipe des moins de 17 ans du Bénin à une victoire régionale. En 2015, ces mérites sont reconnus puisqu’il était au Qatar en marge de la Coupe du Monde de Handball, pour valider son diplôme d’entraineur professionnel de handball devant les instances de l’IHF (International Handball Fédération). C’est le début d’une nouvelle carrière internationale et certainement d’une progression dans la nomenklatura de ce sport de main au Bénin, notamment au niveau de la direction technique nationale de handball.
Jacques OKOUMASSOU
Président du Conseil d’Administration de la COBENAM et Président de la Fédération Béninoise d’Escrime, c’est un double défi pour l’ancien Chef du Service Sport de la Télévision Nationale, reconnu pour ses commentaires acerbes au football.
Le retour des binationaux pour renforcer l’équipe d’escrime du Bénin et l’achat de navires à la COBENAM vont faire de Jacques l’un des hommes qui comptent en 2015 et le ramener sous les objectifs des caméras depuis son retrait de la télévision pour servir dans le cabinet du Ministère de l’Economie maritime.
Guy MITOKPE
Depuis l’Université d’Abomey-Calavi où il s’était distingué en luttant pour la cause des étudiants à la tête de la Fédération Nationale des Etudiants du Bénin, Guy MITOKPE est un jeune leader. Membre du parti ‘’Restaurer l’Espoir’’ et de la plateforme des forces démocratiques, sa voix se fait de plus en plus entendre dans les débats opposant jeunes mouvanciers aux jeunes opposants.Dans un contexte de doubles élections en 2015,son positionnement politique et ses choix pourraient basculer une partie de la jeunesse à cause de son charisme notamment sur les anciens étudiants dont il a été le leader.
Mme Wabi Shanou Chakirath
La femme d’affaires béninoise, très influente a lancé le très sélect Dream Beach une plage privée, à Cotonou pour offrir aux Béninois, un lieu de détente mais faire également de la plage cotonoise un lieu de tourisme pour les étrangers. En 2015, toutefois, on s’attend à la voir transformer son cadre en un haut lieu de rencontres, qui perdure au-delà du temps, les lieux de loisirs connaissant généralement un bon début pour finir aussitôt quelques semaines après le lancement dans un vide monastique.
Elle pourrait également démontrer sa force à Porto-Novo en participant à la réélection de sa sœur Sofiath SHANOU dans son fauteuil de député, dans une ambiance de fin du pouvoir YAYI Boni.
Stéphane Todome
Le patron de l’ORTB, la télévision la seule ayant une couverture nationale est l’un des hommes clés de cette année. La communication et l’utilisation massive de la presse audiovisuelle dans la bataille politique font de lui un carrefour en 2015. Ses choix ont souvent été interprétés comme ceux du pouvoir. De sa gestion de l’accès au service public de l’audiovisuel, dépendra le sort de certaines alliances politiques.
On appréciera diversement les choix qu’il fera, mais sa place prépondérante est indéniable dans le ‘’who’s who’’.
Malick GOMINA
C’est toujours lui le patron. Fin de 2014, on avait cru voir un mythe tomber, Malick GOMINA remplacé. Mais il a su déjouer le plan qui voulait le mettre à la touche. Si Stéphane TODOME contrôle l’ORTB, Malick GOMINA est le patron de la chaîne, le patron de l’éditorial de CANAL 3 dont l’audience dans le grand Cotonou dépasse largement les 60% loin devant l’ORTB.
En 2015, les analyses d’Actu Matin, les couvertures choisies ou encore les débats ouverts forgeront l’opinion publique nationale et même au-delà avec les relais Internet. Malick GOMINA sera donc à n’en point douter un point de contact privilégié pour les politiciens et leurs stratèges et communicants médias. On peut même se demander où ses choix personnels vont pencher.
Reckya Madougou,
L’ancienne ministre en charge de la Microfinance, a récemment été citée parmi les 50 femmes les plus puissantes et influentes en Afrique. Il y avait sur cette liste, de grands noms du continent noir comme Nkosazana Dlamini-Zuma, la présidente de la Commission de l’Union africaine, Mbarka Bouaida la ministre marocaine déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération et Evelyne Tall, la Directrice générale adjointe d’Ecobank originaire du Sénégal. A la base de ce classement de Reckya Madougou dans le Top 50, son activisme dans le secteur de l’économie sociale. Cette amazone des temps modernes fait valoir également ses compétences auprès des gouvernements. Elle développe également entre autres un programme de mentorat pour les jeunes avec l’appui d’Osiwa et un programme pour la promotion du leadership féminin avec l’appui de l’Usaid et du Pnud. Reckya Madougou a les qualités de la femme politique idéale et ferait une bonne candidate aux prochaines législatives.
Rachidi Gbadamassi
L’ancien maire de Parakou reste un politique incontournable dans la cité des Kobourou. Rachidi Gbadamassi est un homme pragmatique et très proche des populations de la 8ème circonscription électorale. Ancien partisan du Général Mathieu Kérékou, il est devenu l’un des politiques ayant l’oreille du président Yayi Boni. Son influence sur le terrain est réelle tant il détient une force de mobilisation certainement inégalable à Parakou. Le député Rachidi Gbadamassi reste aussi l’une des figures ayant marqué les deux dernières législatures. Et a priori, cette année, sa réélection sera sans grandes difficultés.
Ousmane Batoko
Le président de la Cour suprême continuera à apporter sa contribution dans l’édification de la démocratie au Bénin. Membre des présidents d’institutions impliqués dans la supervision des activités du Cos-Lépi, Ousmane Batoko ne ménagera aucun conseil pour que le processus d’actualisation de la Liste électorale connaisse un aboutissement qui grandit le Bénin. La Cour suprême sera aussi au cœur des municipales, communales et locales cette année. Et son président, Ousmane Batoko n’en sera pas moins. Juge du contentieux lié à ces élections, la Cour suprême aura une mission importante à assumer. Le président Batoko et ses collaborateurs feront donc l’objet d’attention.