Politique
Les prémices d’élections à haut risque dans le septentrion
Publié le mercredi 4 fevrier 2015 | 24 heures au Bénin
© Autre presse par DR
Bureau de vote aux élections municipales et communales |
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Bureau de vote aux élections municipales et communales |
Le Nord du pays risque d’être une zone agitée aux prochaines élections législatives en raison de sa nouvelle configuration politique. Les déclarations et contre-déclarations entre les ténors des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) du Président Boni Yayi et de l’alliance ‘’Soleil’’ de l’Honorable Sacca Lafia, parrainée par le potentiel candidat à la prochaine élection présidentielle, Robert Gbian, en sont les signes annonciateurs.
Le septentrion est divisé. Il est pris en otage par deux principales forces politiques qui se promettent l’enfer aux prochaines élections législatives. Les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) et leurs ex-alliés de l’alliance ‘’Soleil’’ n’entendent pas se faire cadeau sur le terrain en avril prochain. Après avoir rallié à sa cause 12 députés sur 25 élus au nord, l’alliance de Sacca Lafia rivalise d’ardeur pour damer le pion aux Fcbe. Son objectif principal est prendre plus de la moitié des 25 députés du nord et réduire la liste du Chef de l’Etat en cendre.
Elle s’est déjà donné les moyens nécessaires pour réaliser son rêve. Déçus du régime Yayi, leaders politiques de la nouvelle génération et acteurs socio-politiques du nord quadrillent le terrain pour empêcher le régime en place à avoir la majorité à la prochaine législature, afin de faire échec au plan du Pouvoir en place qui consister à opérer une révision opportuniste de la Constitution du 11 décembre 1990.
L’ardeur que prendre la nouvelle alliance au nord inquiète naturellement les supposés derniers amis fidèles du Président Boni Yayi. Ce qui fait que tous les week end presque, on enregistre des marches de soutien au Gouvernement au nord du pays à la clé des menaces à ceux que le Pouvoir qualifie de traitres. L’enjeu étant de taille pour les Fcbe et l’alliance ‘’Soleil’’, des risques d’affrontements sont perceptibles.
A quelques pas desdites élections, les militants des deux camps se livrent déjà des combats de gladiateurs à Kandi, Malanville, Karimama, Parakou, Pèrèrè et autres localités du septentrion. Il y a quelques jours, des scènes de violence ont été de justesse évitées entre partisans de l’Honorable Issa Salifou, porte-parole de l’alliance ‘’Soleil’’ et des Forces cauris pour un Bénin émergent à Malanville. A l’approche de la campagne pour les élections législatives de 2015, les Fcbe et leurs alliés d’hier se défient et se menacent mutuellement. Les risques que l’on assiste à de scènes de violence sont grands, car les deux camps se connaissent très bien pour avoir cohabité par le passé. Les stratégies d’un tel ou tel leader politique sont connues d’avance.
Retour sur l’histoire
Depuis l’avènement du renouveau démocratique, c’est une première fois que le nord du pays est aussi agité à l’approche des élections législatives. En 1991, il y a eu plusieurs partis politiques qui avaient discuté le septentrion. On n’avait pas assisté à des scènes de violences parce qu’on revenait fraîchement de la conférence nationale de février 1990. En 1995, on a eu droit à un parti politique dominant dans le nord.
C’était le Front d’actions pour le renouveau et la démocratie (Fard-Alafia) qui avait eu 12 députés et d’autres partis politiques non moins influents tels que l’Impulsion populaire pour la démocratie (Ipd) de Théophile Nata, l’Union pour la démocratie et la solidarité (Uds) dirigée à l’époque par l’ancien de l’Agriculture sous le régime Soglo, Mama Adamou N’diaye ont pu se tirer d’affaires. Même, des partis politiques influents au sud du pays tels que le Parti du renouveau démocratique (Prd) de Me Adrien Houngbédji, la Renaissance du Bénin (Rb) ont pu gagner des sièges au nord. Tout cela s’était passé dans la paix, parce que le combat politique se faisait sans animosité.
Aux législatives de 1999, le Fard-Alafia est resté parti dominant avec certaines formations politiques satellitaires du régime Kérékou. Seule l’Uds avait l’option de l’opposition. Aux élections législatives de 2003, l’Union pour le Bénin du futur (Ubf) du Général Mathieu, regroupant les partis de la mouvance d’alors, a dicté sa loi dans le Nord. Mais, l’Uds de Sacca Lafia avait pu tirer son épingle du jeu avec trois députés dans la région. En 2007, les Fcbe ont raflé la majorité des sièges au nord. C’était le même scénario aux législatives de 2011. Mais, en 2015, les données ont changé dans le septentrion avec la création de l’alliance ‘’Soleil’’ avec les risques de violence. Alors, il vaut mieux
prévenir que guérir.
Paul Tonon
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