Insalubrité à l’Epp d’Agla Est : instituteurs et apprenants cohabitent avec herbes et reptiles

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Publié le jeudi 5 fevrier 2015 | Fraternité

Les herbes dictent leur loi dans l’enceinte de l’école primaire publique d’Agla Est. Presque toute la cour est couverte d’herbes, empêchant la cérémonie des couleurs. Malgré les efforts des apprenants aidés par les instituteurs pour sarcler et rendre accessibles les salles de classe, la situation est désastreuse.
Sandric DIKPE (coll)
La cour de l’école primaire publique d’Agla Est se dégrade progressivement. Tout autour de la clôture et même dans l’enceinte de l’école, ce sont les herbes qui vous accueillent. Le sol toujours inondés par endroit facilite la poussée des herbes. Les alentours du bâtiment A sont inaccessibles du fait de la densité des herbes. Pour Vicentia Amadji, élève en classe de Cm2 A, ses camarades et elle éprouvent beaucoup de difficultés à sarcler les herbes qui poussent peu de temps après le sarclage. « Quand on sarcle et la pluie tombe, ça repousse et on recommence encore. Je suis tenue de le faire pour que les herbes n’envahissent pas notre classe », explique-t-elle l’air préoccupé. Selon Léonie Pélagie Akogou, Directrice du groupe A, les autorités sont venues constater l’état dégradé de l’école. « Après nos cris de détresse, les autorités nous ont envoyé un camion aspirateur d’eau qui a fait deux voyages et après, plus rien », confie-t-elle. Elle souligne que les promesses des autorités sont restées jusqu’à ce jour vaines. Et, pour ne pas laisser les herbes prendre le contrôle de l’école, diverses initiatives sont mises en oeuvre pour mettre au propre les alentours immédiats des salles classe. Même si certains endroits restent inaccessibles. « La directrice de la maternelle a débourseé plus de 10.000f pour sarcler la devanture de sa salle et quand la pluie a commencé, le travail a été abandonné par l’exécutant. Moi-même, j’ai acheté 12 houes et ce sont les enfants qui nous aident à faire le sarclage, ce qui nous a permis un tant soit peu de rendre accessible les alentour des classes », ajoute-t-elle. En Attendant l’aide des autorités, apprenants et enseignants font de leur mieux pour assainir leur école.

« Il y a des serpents dans les hautes herbes, pour cela, on ne fait plus de sports. Lorsque la pluie tombe, je reste à la maison. Le chef de l’Etat n’a qu’à penser à nous », mentionne Liliane Adjahoui, élève en classe de Cm2. En effet, des reptiles noirs ont trouvé refuge dans les hautes herbes. Pour ne pas exposer les apprenants aux morsures de serpents et autres dangers, la montée des couleurs est abandonnée. Ainsi, Abel Dossou-Yovo, enseignant de Cm2, gêné par cette situation sarcle lui-même les herbes. « Compte tenu du mal que les enfants vivent, je ne peux pas les laisser, c’est pour cela que moi-même, je me consacre à faire de mon mieux pour que les enfants soient un peu en sécurité. Ils sont trop jeunes pour ce travail, ils n’ont pas l’habitude de sarcler et aussi, ce sont des enfants qui ont une moyenne d’âge de 8 ans, donc on ne peut pas leur confier cette tâche », explique-t-il. Par ailleurs, certains parents d’élèves refusent d’inscrire leurs progénitures dans cette école, ce qui fait perdre à l’Epp Agla Est son effectif. « Aujourd’hui, nous sommes laissés pour compte, on n’a plus d’effectif. Avant, notre classe de Cm2 compte 70 élèves, mais actuellement, ils ne sont que 23. Les parents préfèrent mettre leurs enfants dans le privé », confie la directrice. Elle exhorte les autorités à divers niveaux à penser à ces âmes innocentes qui ont besoin de leurs aides pour évoluer. « J’implore une fois de plus les autorités à nous venir en aide pour rendre vivable notre école. Nous avons besoin de caniveau pour drainer l’eau afin de pouvoir sarcler les herbes et remblayer la cour », a-t-elle conclu.