Le leadership du ministre d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur, François Abiola, met en difficulté l’opposition, en l’occurrence le Mouvement africain pour la démocratie et le progrès (Madep) de Séfou Fagbohoun, parti politique membre de l’Union fait la Nation, dans les cinq Communes du département du Plateau.
Le Pouvoir en place, sous la bannière des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), est en passe de rafler la mise aux élections législatives d’avril prochain en raison de la nouvelle configuration politique de la région.
En 2011, les résultats des élections législatives ont donné, dans le Plateau, trois sièges sur cinq pour l’Union fait la Nation (Un) incarnée par le Mouvement africaine pour la démocratie et le progrès (Madep) et deux pour les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe). Quatre ans après, les réalités du terrain semblent ne plus être les mêmes. La mouvance présidentielle, sous l’impulsion du ministre d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur, François Abiola, est actuellement en position de force dans les Communes de Sakété, Ifangni, Adja-Ouèrè, Pobè et Kétou. Dans la 21ème circonscription électorale, composée de Sakété, Ifangni et Adja-Ouèrè, les Fcbe ont largement le contrôle de la situation. Sakété, la plupart des redoutables adversaires du ministre d’Etat, François Abiola, ont désormais pris la résolution de défendre la cause du Chef de l’Etat. Le maire de la localité, Raliou Arinloyé, le cacique du Parti du renouveau démocratique (Prd), Joseph Bamigbadé, l’ancien député, Abou Karim et plusieurs cadres du Madep sont en union sacrée autour du ministre d’Etat. La preuve est que tout le Conseil communal de Sakété est actuellement en tournée d’explications de son soutien aux actions du Gouvernement du Président Boni Yayi.
Le boulevard est alors grandement ouvert à la mouvance à Sakété aux prochaines élections législatives. A Adja-Ouèrè, les Fcbe prennent le large. Le Madep et son président Séfou Fagbohoun risquent de faire les frais de l’incarcération à la prison civile de Porto-Novo du maire de la localité, Djiman Fachola. Comme en 2007, les populations ont été mobilisées pour voter M. Fagbohoun, afin de le sortir de prison. Ce qui fut fait. Ce dernier a été élu député pour la première fois sur la liste de l’Alliance pour une dynamique démocratique (Add) alors qu’il était incarcéré à la maison
d’arrêt de Cotonou à l’époque. Le maire Fachola se retrouve dans la même situation aujourd’hui. Selon les informations, les tractations sont en cours pour le positionner sur la liste-Fcbe aux prochaines élections législatives pour le sauver des tracasseries judiciaires. « Si vous votez pour Fcbe aux législatives, votre fils Djiman sortira de prison… », lance la mouvance à Adja-Ouèrè. Pour le moment, la mayonnaise est en train de prendre. A Ifangni, les choses semblent rentrer dans l’ordre. L’éternel contestataire au sein des Fcbe, le douanier à la retraite, Julien Kpoviessi, est revenu en de meilleurs sentiments. Le ministre d’Etat a réussi, par sa diplomatie, à l’intégrer dans la famille-Fcbe. Dans cette Commune, l’union sacrée des Fcbe, grâce au leadership du ministre François Abiola, est devenue une réalité. Dans la 21ème circonscription électorale, les Fcbe sont en passe d’arracher deux des trois sièges à pourvoir au détriment de l’Union fait la Nation.
Le cas de la 22ème circonscription
La 22ème circonscription est composée des Communes de Pobè et de Kétou. En 2007 comme en 2011, les Fcbe et l’opposition se sont partagées les deux sièges à pourvoir. Les choses ont évolué dans la région. Le maire de Pobè, Saliou Akadiri, membre du Prd, a viré dans la mouvance, il y a quelques mois. C’est du renfort pour les coéquipiers du ministre François Abiola. Dans ces conditions, l’Honorable Antoine Kolawolé Idji doit vraiment mouiller le maillot pour sauver sa tête dans ladite circonscription. Toutefois, l’idée d’une révision opportuniste de la Constitution en cas d’une large majorité du Pouvoir à la prochaine législature peut défavoriser la mouvance. C’est dire que l’opposition aura également des arguments à faire valoir sur le terrain. D’une manière ou d’une autre, aucun camp n’a le droit de dormir sous ses lauriers.
Paul Tonon