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Malgré la décision du ministre Sossouhounto de rester au gouvernement : La Rb évite un piège de Yayi Boni
Publié le jeudi 5 fevrier 2015  |  Le Matinal
Christian
© Autre presse
Christian Sossouhounto, le Ministre de l’urbanisme et de l’habitat




Attaques frontales, dénonciations tous azimuts, manœuvres de désarticulation du parti, la Renaissance du Bénin, en cette période d’angoisse et de rudes épreuves, est à la croisée des chemins. Mais habituée à des séismes de grande échelle, ces récentes manœuvres orchestrées par le Pouvoir en place ne l’ébranlent point. Face au dossier Christian Sossouhounto, la conduite à tenir est claire : faut pas tomber dans le piège de Yayi Boni.

Les coups viennent de partout. La Rb est acculée par le Pouvoir de Yayi Boni. Depuis quelques temps, les attaques contre le parti et ses responsables qui conduisent les destinées de la ville de Cotonou ont repris avec une intensité sans pareil. Les flèches du Conseiller communal Kinkpé, les invectives du député Ali Kamarou, ancien ‘’renaissant’’, les provocations des partisans du régime et bien d’autres manœuvres sont orchestrées pour tuer le parti et l’envoyer au cimetière de Houawé. Et comme ce but n’est encore atteint, Yayi Boni met toute son énergie et son ingéniosité au service de son plan. Sa nouvelle obsession est d’opposer le ministre Christian Sossouhounto à sa formation politique. A l’approche des élections législatives et locales, il ne pouvait rêver mieux. En clair, le chef de l’Etat est décidé à cogner la tête de son ministre de l’Environnement contre celle de Léhady Soglo. Christian Sossouhounto se voit ainsi en délicatesse avec son parti et surtout son parrain. Membre du bureau politique de la Rb, il est entré au gouvernement à ce titre. Mais son parti, estimant qu’il est temps de mettre fin à son partenariat avec le pouvoir, a décidé de le rappeler. A la grande surprise, le jeune ministre très accroché au poste et goûtant déjà aux délices du pouvoir s’y oppose en refusant ainsi de se conformer à l’injonction de sa famille politique. L’attitude du ministre Christian Sossouhounto suscite depuis lors diverses interrogations au sein de l’opinion publique nationale. Acte de trahison ? Décision courageuse ? Une farce ? Et puis, et surtout, on se demande au prix de quelle promesse Yayi Boni l’a-t-il persuadé à dire non à son parti. Personne ne pouvait s’attendre à un tel scénario, mais quand on voit de près ce qui s’est passé, on comprendra que Christian Sossouhounto est pris en otage par Yayi Boni. Le chef de l’Etat qui était à la manœuvre pour abattre la Rb a récupéré une arme supplémentaire pour poursuivre sa guerre contre les ‘’renaissants’’ à qui il ne pardonne pas d’avoir basculé dans l’opposition radicale. Bien rusé et revanchard, le président de la République veut se servir de Christian Sossouhounto pour mettre la Rb en difficulté. Comment comprendre que ce jeune ministre qui a été récompensé par sa formation politique pour sa fidélité et sa loyauté, surtout à Léhady Soglo qu’il sert depuis des années, se laisse dompter par un régime qui n’aurait jamais songé à le ramener de la craie à la politique. Surnommé le « chouchou » du premier adjoint au maire, il est en passe de rejoindre le camp présidentiel qui trame des complots contre la Renaissance du Bénin.

Eviter le piège de Yayi

Pour l’instant, le bureau politique ne s’empresse pas de se prononcer sur ce nouveau cas de désobéissance et de refus catégorique d’un baron de la Rb d’observer la discipline et de s’incliner devant la position de son parti en désaccord avec le Pouvoir de Yayi Boni. Cependant, dans l’un des rares entretiens privés qu’on a eu avec Léhady Soglo, il a confié que la Rb ne prendra aucune décision contre Christian Sossouhounto et qu’il a foi que c’est un militant dévoué qui reviendra à de meilleurs sentiments. La conduite à tenir est claire : « personne ne lui jettera la pierre », a signalé Léhady Soglo. Cette solution est envisagée pour faire échec au plan de Yayi Boni et ses partisans. Le premier adjoint au maire de Cotonou avait l’air très préparé pour faire face à cette nouvelle donne. Il a déclaré que la Rb n’est ni étonnée, ni ébranlée par la décision du ministre Christian Sossouhounto. Une attitude qui donne à réfléchir quand on sait surtout que le ministre « renaissant » est un « homme » de Léhady. Pour d’autres, il est sorti des entrailles du dauphin du couple Soglo. A la Renaissance du Bénin, le quotidien n’a pas changé. L’ambiance se passe comme si rien ne s’est passé. La position de Christian Sossouhounto clairement exprimée dans une lettre adressée au président de la Rb n’a pas provoqué d’ébullition. Son cas apparaît, sans doute, comme une fine pluie qu’on ne saurait comparer aux nombreuses tempêtes qui se sont abattues sur les « houézèhouè » et qui n’ont pas réussi à altérer l’attachement et l’affection des inconditionnels militants.

Le cas Sossouhounto minimisé

Christian Sossouhounto qui est quand même en pleine ascension dans le parti et connaissant parfaitement les fourberies et les crocs-en- jambe de Yayi Boni a-t-il fait le meilleur choix ? Le parti a souvent été en conflit avec ses cadres qui sont envoyés ou appelés au gouvernement, ou qui font le jeu de copinage avec ce dernier. Les exemples ne manquent pas : Galiou Soglo, Blaise Ahanhanzo Glèlè, Epiphane Quenum, Parfait Houangni, pour ne citer que ceux-là. Le traitement à l’interne qui a été fait de ces dossiers a souvent aggravé la fracture déjà existante, puisque face à des cas aussi graves, le couple Nicéphore et Rosine Soglo, se montre intraitable envers eux. Des décisions sont prises et, parfois, elles débouchent sur l’exclusion des mis en cause. Considéré comme le n°4 de sa formation politique, l’actuel ministre de l’environnement sera-t-il exclu facilement, ou sera-t-il la cible des attaques des renaissants ? A la tête du parti depuis 2010, Léhady Soglo, entend répondre à la situation par une politique prudente, pondérée et intelligente. Cela marque la rupture avec les anciennes méthodes du parti. Mais, cette situation pourrait inspirer l’ancienne présidente de la Rb, Rosine Soglo qui a toujours son influence sur le parti, à mettre les pieds dans les plats.

Fidèle Nanga
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