La sortie et tout le bruit fait hier par Angelo Amoussou, Secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l’audiovisuel du Bénin (Syntrab), ont été inutiles. Le communiqué diffusé avec le bruit nécessaire qu’il faut à la télévision nationale n’a pas eu d’effet. Le Sg/Syntrab aurait mieux fait de ne pas perdre son temps à aller sur le plateau de la télévision pour s’expliquer, le mardi soir. En somme, la marche a bel et bien eu lieu. Les travailleurs sont sortis pour crier leur ras-le-bol. Contrairement à ce que le syndicat de l’Ortb voulait, aucune barrière policière n’a été installée contre les manifestants. Stéphane Todomè, quel que soit ce qu’il a dit, est sorti pour recevoir la motion lue, à l’Ortb.
Tout le monde sait que le directeur général de l’Ortb ne sortira jamais pour applaudir les travailleurs. On sait qu’il se laissait manipuler depuis longtemps et n’a pas d’autres choix que de se comporter ainsi à un an de sa retraite. Ce qui était important est qu’il sorte pour écouter les manifestants qui ont pu lui rappeler, aujourd’hui que ce n’est qu’un début. Sur les pancartes, c’était bien visible : « les vrais propriétaires de l’Ortb sont là » ; « c’est nous qui payons pour le fonctionnement de l’Ortb » etc…Ces différents écrits suffisaient pour dire aux responsables syndicaux de cet office qui se sont trompés en disant, « les problèmes de notre maison seront réglés entre nous ».
Prévert, Ozias et Renaud bientôt réhabilités
Nos sources sont formelles la-dessus et nous avons d’autres informations complémentaires en fin de journée d’hier. Des démarches sont en cours pour freiner l’ardeur des responsables de l’Ortb. Les journalistes en question ont été reçus dans la journée du mardi dernier par un responsable syndical, secrétaire général d’une centrale syndicale. Les échanges portent déjà leurs fruits et nos sources indiquent que l’administration de l’Ortb va revoir sa copie. La pression qui monte également sur Yayi, dans cette affaire, semble émousser ses ardeurs et visiblement, tout va rentrer dans l’ordre.
Malheureusement, l’ouverture des antennes aux opposants ne pourra jamais être ce que veut le peuple. Sur ce point, Yayi ne serait pas prêt à négocier. Il a d’ailleurs appris une chanson à Stéphane Todomè qui l’a entonnée devant les manifestants hier : « Je voudrais vous rappeler que l’accès aux médias de service public est réglementé par les textes. Et les textes qui régissent l’accès aux médias de service public, c’est la décision 98-050 qui a modifié la décision 95-062 qui réglemente l’accès aux médias de service public et qui dit ceci : L’accès des membres du gouvernement et du Chef de l’Etat est illimité. Je vous prie de consulter cette décision de la Haac. Donc, il ne s’agit pas en fait, de transformer l’Ortb en un instrument de propagande du gouvernement ». C’est pour nous dire de ne pas s’attendre à une amélioration à propos de l’équilibre tant que Yayi sera là. La bataille n’est pas une peine perdue. Elle doit donc se poursuivre jusqu’à la fin.
Les acteurs des médias doivent aussi se montrer plus déterminés dans cette lutte commune. Ce n’est pas seulement pour les Magistrats, les auxillaires de justice, les policiers, les agents de santé et autres qu’il faut se battre. L’Ortb est aussi une entité de l’Etat et donc, une propriété du peuple béninois à défendre.
Félicien Fangnon
Extrait de la motion de protestation
Les participants à la marche de ce jour, 4 février 2015, organisée sur l’initiative du Forum des travailleurs et des peuples pour une nouvelle gouvernance,
- Protestent contre la confiscation de la télévision nationale par le Président de la République et ses partisans à des fins de campagne et de propagande ;
- Exigent :
1- du Directeur Général de l’Ortb, la mise en œuvre d’une grille qui garantisse l’accès équitable au service public, du principe déontologique de l’équilibre de l’information, l’organisation des débats contradictoires, du traitement des sujets présidentiels suivant les standards universels du journalisme et surtout, le libre exercice des journalistes de leur métier ;
2- la levée de toutes les sanctions qui frappent les journalistes Ozias Sounouvou, Prévert Noutehou et Renaud Akakpo et leur retour au JT de 20h ;
3- le changement du système de gouvernance de l’Ortb qui passe par la nomination des Directeurs généraux soumis et redevables de leurs tuteurs, par leur élection par les travailleurs et leur destitution quand ils s’écartent des intérêts du peuple et de ses travailleurs.
Cotonou,
le 04 Février 2015
Les Participants