Après le Syndicat des travailleurs de la justice et assimilés du Bénin (Syntrajab), c’est au tour du Syndicat national des travailleurs de la justice d’apporter son soutien au mouvement de débrayage de 72 h de l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab). Il enclenche à partir de ce mardi 09 juillet 2013 un mouvement de grève de 72h en vue d’accompagner la grève des magistrats. Lire ci-dessous la motion de grève.
Déclaration du Syndicat national des travailleurs de la justice (Syntra-Justice)
Au regard de la crise qui secoue la justice béninoise surtout les magistrats en lutte en particulier, le Syndicat national des travailleurs de la justice (Syntra-Justice) constate le vendredi 17 mai 2013, que le juge Angelo Houssou a été interpellé à la frontière Bénin-Nigeria, reconduit et gardé à vue à la direction générale de la police nationale et ramené à son domicile manu militari par les forces de sécurité publique à la solde d’un régime autoritaire, dictatoriale et panne d’inspiration.
Dans un esprit d’engager un bras de fer avec les magistrats en luttes et surtout après l’ordonnance de non lieu rendue par le même juge dans le fameux dossier de prétendue tentative d’empoisonnement et de coup d’Etat du chef de l’Etat, le chef de l’Etat pour se venger revient sur une vielle consultation à polémique et fortement contestée sur les nominations des magistrats. La publication de ces affectations viole tous les principes élémentaires en matière de préséance, de consultation du juge etc.
Comme cela ne suffisait pas le Président de la cour suprême Ousmane Batoko vient en rajouter tenant des propos injurieux, provocateurs, désobligeants à l’égard des magistrats en luttes par médias interposés.
Au regard de tout ce qui précède et de la motion de grève de 72 heures par l’Unamab, le Bureau Directeur national du syndicat national des travailleurs de la justice (Syntra-Justice) soutient les positions et la motion de grève de 72 heures des magistrats en luttes membres de l’Unamab et décide :
De condamner Yayi Boni sur la manière dont il traite les magistrats et la justice tout entière.
De dénoncer les agitations de Ousamane Batoko président de la cour suprême
D’Inviter le conseil supérieur de la magistrature à prendre urgemment un nouveau décret en vue de la correction des diverses imperfections qui mettent la justice béninoise dans cette situation qui n’arrange personne.
D’exiger que la sécurité personnelle du Juge Angelo Houssou et celle de sa famille tout en espérant que les auteurs des dérives envers ce dernier soit sanctionnés.
En tout état de cause le bureau Directeur national du syndicat national des travailleurs de la justice (Syntra-Justice) invite le personnel de la justice membres du Syntra-Justice à se tenir prêts pour un mouvement de grève de 72 heures dès mardi 9 juillet 2013 au jeudi 12 juillet 2013 à minuit.
Seul le Gouvernement sera tenu responsable des déconvenues qui adviendraient s’il s’entêtait à ne pas satisfaire à cette revendication.
Le Secrétaire général,
Kuassi Cakpo Besse
Le gouvernement coincé, contraint à la négociation
L’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) n’est pas seule au front dans le bras de fer qui l’oppose au gouvernement. Elle est soutenue par deux autres syndicats regroupant les travailleurs du secteur de la justice. Le Syntrajab et le Syntra-Justice. De quoi resserrer l’étau autour de l’Exécutif qui a désormais le dos au mur. Car, l’entrée en grève du Syntrajab et du Syntra-Justice entraîne du coup la paralysie complète des Cours et Tribunaux du pays. Dans ces conditions, les activités ordinaires seront bloquées. Cette situation place le gouvernement dans une position de faiblesse et l’oblige à se pencher sur les revendications des magistrats. Elles portent entre autres sur la correction sans délai de toutes les nominations irrégulières opérées dans le secteur de la justice et qui ont provoqué la colère des magistrats. Devant l’ampleur de la crise, le gouvernement n’a d’autre choix que de faire profil bas et de négocier avec l’Unamab. C’est le moment plus que jamais de prouver sa bonne foi après plusieurs promesses non tenues. L’autre préoccupation qui est parfaitement d’actualité, c’est la situation du Magistrat Angelo Houssou. L’Unamab avait demandé au gouvernement de mettre fin à la filature du juge Houssou et la mise en place d’un dispositif pour assurer la sécurité de tous les magistrats.